Chaque automne, on va voir le dernier Woody Allen - en redoutant un peu plus dannée en année que ce soit le dernier. Celui-ci se déroule aux Etats-Unis après une longue virée européenne, de Londres à Barcelone, de Paris à Rome. A cheval entre le présent (San Francisco) et le passé (New York). Car le récit est fractionné entre lAvant et lAprès. LAvant : Jasmine était la femme dun banquier new yorkais riche et célèbre. LAprès : jetée à la rue par la faillite frauduleuse de son mari, elle se réfugie ruinée chez sa sœur en Californie. Cette fracture chronologique nest pas dans les usages du réalisateur qui nous avait habitué à une mise en scène plus linéaire. Elle donne pourtant un rythme et une modernité revigorante à son film. Autre nouveauté : lomniprésence de Cate Blanchett qui, de tous les plans, livre la plus époustouflante prestation de sa carrière. On la dit et redit. Je ne vous apprendrai rien. Cate Blanchett crève lécran. Cest une autre nouveauté dans lœuvre de Woody Allen. Ce réalisateur très démocratique, qui met un point dhonneur à citer ses acteurs dans lordre alphabétique, ne sest rarement sinon jamais autant focalisé sur son héroïne principale. Même Alice, même Une autre femme ne mettaient pas Mia Farrow ou Gena Rowlands autant en valeur. Vous me direz que je ne vous ai pas livré mon sentiment sur ce film - à supposer que vous ayez la bonté de vous y intéresser. Me voilà bien embarrassé. Dun côté, je ne me suis pas ennuyé une seconde et ai été bluffé par la prestation de Cate Blanchet. De lautre javoue ne pas avoir été touché par cette histoire à laquelle je nai pas trouvé de profondeur : le personnage de Cate Blanchett est si horripilant quil est quasi-impossible de sy attacher. Mais, laxiome selon lequel un Woody Allen même mineur est supérieur à 99 % de la production cinématographique ayant valeur supraconstitutionnelle, ce nest pas ce film-là qui viendra le remettre en cause.
Posted on: Fri, 25 Oct 2013 23:26:43 +0000
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