Chaque matin, avant de quitter mon lit, j’allume la radio pour - TopicsExpress



          

Chaque matin, avant de quitter mon lit, j’allume la radio pour avoir des nouvelles de la veille. Et chaque fois c’est le décompte macabre de l’invasion des djihadistes associés qu’elle livre :plusieurs cases brulées et des villageois exécutés par la séléka au nord de la RCA, une famille a été prise en otage par un groupe armé se réclamant de la séléka qui exige des rançons, un soldat a été enlevé par la séléka à Bangui et retrouvé mort le lendemain… La recrudescence de ces crimes crapuleux me fait penser à une véritable campagne de nettoyage (règlement de compte, nettoyage ethnico-politique ou religieux, ou simple banditisme ?) menée par toute la bande se réclamant de la séléka. Depuis que Dieu a quitté la RCA, le pays est livré aux criminels venus des Bordels du Darfour et du Tchad ainsi que des Centrafricains animés de mauvaises intentions. Nos soi-disant « vaillants soldats » de l’ex-armée nationale sont traqués jusque dans leur dernier retranchement, tués devant leurs familles ou finissent comme des poissons dans l’Oubangui. Tous ces crimes abominables sont à dénoncer et ne doivent pas rester impunis. Sinon, leurs auteurs qui commencent à s’enraciner dans le pays finiront par y instaurer un régime de terreur, comme on le voit dans beaucoup d’autres pays où sévissent des radicaux. Mais à tous les malheurs, il faut tirer des leçons. Il y a tellement de choses à nous reprocher, nous Centrafricains. On a toujours accusé l’étranger, notamment la France, d’être la cause de nos crises. En effet, étant citoyen de basse classe, j’ignore tout de ce qui se trame souvent dans les sphères politiques, diplomatiques et consorts…mais jamais, depuis que j’ai vécu les mutineries et les rébellions dans ce pays, je n’ai vu un seul soldat européen combattre aux côtés des rebelles. Que ce soit avec les libérateurs de Bozize ou la séléka de Djotodja. Les Centrafricains ont toujours l’habitude de faire porter leur échec à d’autres personnes. Ils sont toujours victimes et jamais ils ne font d’effort pour que cela ne change. Pour exemple, un élève qui échoue à un examen accuse son enseignant d’avoir « vendu ses notes » à un autre élève. D’où son échec. Ridicule ! La séléka s’est emparée du pouvoir à Bangui après avoir vaincu notre armée de fuyards, on accuse la France de soutenir les rebelles. Ridicule ! Les « Grands quelqu’un » en Centrafrique, qu’ils soient politiciens, officiers de l’armée ou intellectuels, ne pensent qu’à placer leurs familles là où coule le miel et s’en fichent de toutes les conséquences que pourront entrainer leurs comportements. Lors des recrutements de nos soldats, les officiers et certains dignitaires privilégiaient leurs parents, tout en sachant qu’ils ne seront jamais de bons combattants. Parce qu’ils tiennent à leur garantir des revenues (parce qu’ils n’ont pas été brillants dans les études), ils les ont embarqué dans une carrière qui demande la vocation, le courage et l’esprit de sacrifice. Ils sont soldats lorsqu’il faut régler le compte à un civil innocent ou quand ils vont se faire voir, en treillis et armes, dans les bars. Ils deviennent des trouillards lorsqu’ils sont devant leur véritable devoir. Le régime déchu disposait pourtant d’un effectif conséquent d’hommes et plus de matériels militaires que les précédents. Avant que nos officiers ne deviennent de vulgaires fuyards, on se réjouissait de les voir se former dans des différentes écoles de guerre à l’étranger. Si cela n’était pas qu’une simple comédie, on n’aurait pas dû voir une seule barbe de séléka à Bangui. Lorsque les rebelles prenaient possession de la capitale centrafricaine, je m’attendais à les voir entrer avec des chars de guerre et des camions lance-missile. Ce qui faisait peur à nos soldats qui cédaient du terrain avant même de voir le trou du nez de l’adversaire. Mais j’ai vu des hommes normaux (même s’ils étaient mal vêtus) armés de kalach et de lance-roquette. D’autres n’avaient que des fusils de chasse ou des sabres. Alors qu’en face, en plus des soldats de Jacob, il y avait des tanks, des mitrailleuses lourdes, des obusiers, des hélicos…Tout ça pour rien ? Les soldats Sud-Africains étaient les seuls à se battre pour un pays qui n’est pas le leur. Nos frères, pourtant formés à l’étranger ont délibérément choisi de se retrancher avec leurs armes et munitions intact (d’autres s’en sont débarrassés) dans leurs maisons ou ailleurs pour ne pas que leurs salaires ne soient versés à titre posthume. Honte à nous Centrafricains. Aujourd’hui, on vient les cueillir là où ils auraient cru être en sécurité. La vie de leur famille est menacée. Ils vivent inquiets. Tout cela, à qui la faute ? Si la séléka ne s’était pas illustrée par des pillages, des braquages et des tueries abominables, elle serait une héroïne. Car avec si peu de matériel (en partie récupéré auprès de l’armée loyaliste), elle a pu défaire une armée bien formée, bien payée, bien équipée et nombreuse…
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 12:40:15 +0000

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