Chômage : on truque les statistiques et même la réalité - TopicsExpress



          

Chômage : on truque les statistiques et même la réalité ! Après une montée imperceptible, quasiment un faux plat, en mai, le chômage en juin n’a fait que 14.900 victimes de plus, à comparer avec une moyenne mensuelle d’environ 35.000 depuis un an. Et les porte-parole officiels, tels Michel Sapin, de pavoiser : ce n’est pas encore le retournement officiel, mais c’est le ralentissement avant le retournement. Avant le retournement ou avant l’accélération ? On sait, au gouvernement, se contenter de peu. Car il est permis, hélas, de voir la réalité d’un autre œil. Ces chiffres, dont il faudrait s’accommoder, s’expliquent en partie par le zèle tout nouveau que met Pôle emploi à rayer de ses listes des demandeurs d’emploi qui, à défaut d’avoir retrouvé du travail, font baisser les statistiques. Le chômage n’en continue pas moins d’avancer comme une marée inexorable pour le vingt-sixième mois consécutif. C’est un cancer qui diffuse ses métastases dans tout le corps social. Parallèlement, on nous annonce qu’après deux trimestres de récession, la France devrait renouer avec une croissance de… 0,1 %, mirifique rebond qui, à vrai dire, pourrait bien être suivi d’une rechute équivalente. Bref, le fameux bout du tunnel n’est toujours pas en vue. Sur quoi, dès lors, peut bien se fonder la réitération souriante et obstinée par le chef de l’État de son imprudente promesse d’inversion de la courbe du chômage ? Faut-il y voir seulement la manifestation d’un optimisme impénitent ou quelque incantation propitiatoire et verra-t-on un jour le clergé socialiste faire trois fois le tour de l’Élysée pour demander à la conjoncture le retour de la prospérité comme chez les peuples primitifs (et même les autres) où on implore du ciel, à grand renfort de prières et de tambourins, le retour de la pluie ? En vérité, le président de la République compte, au moment opportun, sortir de sa manche les atouts qui lui permettraient de tenir sa promesse en faisant reculer, fût-ce provisoirement, l’hydre du chômage. Contrats aidés, contrats de génération ont en commun de n’être que de la poudre aux yeux qui n’éblouira que quelques naïfs, pour peu de temps. Les emplois ainsi créés, emplois au rabais, emplois précaires, emplois artificiels, ne correspondront pas à une reprise de l’économie, ils ne résulteront pas de la décision saine et spontanée d’employeurs désireux de développer leur activité ; ils ne répondront qu’à des calculs politiques et fiscaux, ils disparaîtront avec les subventions et les dispositifs qui les auront suscités. Bien mieux, payés à la fin du compte par les contribuables, ils alourdiront encore la charge de ceux-ci sans accroître pour autant la richesse nationale. S’ils représentent un progrès, il ne s’agit d’un progrès que dans le mensonge. Ce ne sont plus seulement, à l’ancienne, les statistiques que l’on truque, c’est la réalité.
Posted on: Sat, 27 Jul 2013 09:01:08 +0000

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