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Confondant ! Ahurissant ! Et surtout inadmissible ! Merci à la presse pour ses révélations. On se pince pour y croire. La Région subventionne les acteurs culturels et le clame haut et fort, soit. Mais quels acteurs ? Les 33 subventionnés ces 3 dernières années n’appartiennent qu’au monde musical. Et les autres ? La culture, alors, c’est uniquement « Mi aime rougail tomate » ou encore « La Rénion lé là » ? D’abord les disparités de traitement. Il y a un fossé, que dis-je, un abîme entre les 230 000 euros submergeant Meddy Gerville et les 16 000 chichement alloués à Davy Sicard. Je n’ai rien contre notre clavier jazz, grand artiste qui nous honore, que j’aime. Mais le grand, le talentueux Davy n’est pas en reste avec son blues créole qui séduit bien au-delà de nos frontières. Autres singularités ? JF Gang 100 000 mais Tantine Zaza 5 000. Oups ! Apolonia 50 000 mais Ousanousava 6 000. Gasp ! Toguna 99 299 mais Joël Vigne 8 000. Fichtre, mordiou, diantre et palsembleu ! J’ai intentionnellement cités ces noms de groupes ou d’artistes que j’apprécie pour en parler à l’aise. Tous ont une notoriété équivalente ici et ailleurs. Pourquoi alors ces différences choquantes de traitement et « d’arrosage » ? Tant mieux pour ceux qui ont décroché la galette ; que les autres se consolent en achetant leurs cigarettes avec l’aumône qui leur est accordée. Nathalie Natiembé se satisfera peut-être de ses 20 000 euros. Cette grande dame n’a jamais péché par gourmandise. Fabrice Legros 15 000 ; Yaëlle Trulès (si talentueuse) 10 000 ; Ti Fock (lui !) 7 500, etc. Mais qui décide de quoi dans ce cénacle d’archontes cacochymes autant qu’incultes ? Qui, chez ces politicards professionnels clientélistes, s’y connaît un tant soit peu en musique ? Farreyrol ? Oui mais c’était avant le Déluge. Elle-même ne se rappelle plus avoir créé une merveille. « Son île » qu’elle semble depuis longtemps avoir cessé d’aimer, pour n’aimer que ses potentats et donneurs d’ordres. Qui, dans cet Aréopage de m’en-foutistes, différencie Ludwig d’Eminem et « ne prend pas le Pirée pour un homme ? » Passons aux oubliés. Christian Baptisto et ses Chokas, qui suent sang et eau pour la conservation du patrimoine, ne sont pas sur la liste. Pas plus que Max Lauret ni Jean-Pierre Boyer, pourtant plébiscités par toute l’île. Ni Harry Pitou et Gessica, qui s’évertuent à perpétuer la mémoire de Loulou tout en proposant une autre musique en plus. Qu’on ne me dise pas que les oubliés ont, eux-mêmes, oublié de faire acte de candidature. Ils l’ont fait mais, dégoutés par les refus successifs, ont laissé tomber et se sont démerdés tous seuls. Exemple ? Le Club Réunion, Harry Pitou et Patrick Donat, qui s’est produit aux Cuvées du Jazz (une référence mondiale) en Provence, avait sollicité une modeste subvention pour le voyage. Plusieurs années, alors que ce groupe a honoré tous ses concerts en Europe, la subvention s’est montée à niet ! Ils ont fini par y renoncer. Dans le chapitre des oubliés, on note encore de très grands noms. Dont les pourvoyeurs d’aides, apparemment, n’ont jamais entendu parler. Quelques-uns, comme ça ? Feu !... Les Lacaille, tiens, une des plus anciennes et des plus aimées familles de musiciens. Régis, Renaud, Maximin, Aniel… et René, connu dans le monde entier, qui joue avec les plus grands jazzmen. Pas un centime d’aide en plusieurs décennies. Le très sympathique « Julot » Arlanda, à qui on a fait l’aumône d’une classe de solfège au Conservatoire. Claude Vinh San, fils du dernier empereur d’Annam, prince lui-même, créateur de génie avec son Jazz Tropical. Joël Manglou, superbement méprisé par les pourvoyeurs de finances. Narmine, guitariste époustouflant. La liste est interminable. Quant aux autres domaines culturels, ils sont carrément zappés. Les arts plastiques, la peinture, le théâtre, le livre ? Classement américain : à la poubelle ! Genvrin et son Vollard célèbrent régulièrement la mémoire populaire dans ce qu’elle a de plus noble. Ils existent toujours ? Ben oui, contre vents et marées. Même s’ils n’ont plus de lieu fixe. Et ça me fout la trouille. Molière, iconoclaste de génie, bénéficiait au moins de l’appui de Louis XIV. Tout le monde fermait sa gueule. Aujourd’hui, aucune voix ne s’élève pour défendre Vollard. Talipot ? C’est quoi ça ? Troupe reconnue internationalement, Talipot s’est fait virer de Pierrefonds parce que soi-disant Pelen a un sale caractère et n’a pas obéi aux diktats d’une municipalité débile. Défendre ses idées c’est avoir sale caractère ? Le redoutable Folio et son Théâtre d’Azur ? Trop mauvais caractère sans doute ? Mais c’est avec les mauvais caractères qu’on forge les meilleurs observateurs. Est-ce bien étonnant, au fond ? Quand un responsable de la Culture d’une assemblée régionale vous dit sans rire : « Je ne lis jamais ! », le constat, pour aussi affligeant qu’il soit, ne peut guère surprendre. Vous aimez le guitariste Jean-Claude Maître ? Si ce gars-là trouve les moyens de financer son prochain enregistrement, vous aurez de la chance. Ne comptez pas sur les incompétences qui nous gouvernent. Je fais un parallèle audacieux avec Lucie Ignace. Personne n’a jamais cru en elle. Cette petite karatéka haute comme deux pommes et demie est devenue championne du monde sans un centime d’aide. Pensez donc, Piton Sainte-Rose, au bout du monde… N’empêche ! Elle est bel et bien championne du monde. On peut donc se sortir du marasme commun sans les subventions généreusement allouées aux copains et coquins ? La réponse est oui. Dernière en date : la Région attribue 280 000 euros à Scènes australes pour le Marché des musiques de l’océan Indien, organisé par Estelle Jomaron, épouse de Jérôme Galabert, directeur du Sakifo qui, lui, a reçu 75 000 euros pour sa dernière prestation sudiste. Vous avez dit copains ou coquins ?
Posted on: Fri, 04 Oct 2013 06:38:26 +0000

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