Considérations nocturnes: Cest merveilleux dêtre prêt à partir. Près du dénouement du secret de la vie et de la mort. Ma vie était riche en enseignements que je nai pas eu le temps de comprendre, car ils déferlaient à une quantité et une rapidité époustouflantes. Je me trouvais comme ce type qui veut vider locéan à laide dune cuillère à café. (Ça sécrit aussi cuiller). Face à tout le savoir humain, je nai pu que tremper le bout de mon index. Et même cette quantité insignifiante du savoir je narrivais point à en tirer tout le profit possible. Pourtant, jai fait de mon mieux. Et sincèrement ce nétait pas grand chose. Je nétais ni saint ni diable. Souvent les deux à la fois. Jai passé plus de soixante ans à me chercher une morale, voilà à quoi jai passé mon temps. Une morale pour me conduire parmi mes semblables. Et je la cherche encore. Jai réussi toutefois à mimprégner de la foi. Cette foi qui ma tracé les contours de ma conduite. Foi que jose qualifier de personnelle. A la sortie de ladolescence, je me suis déjà trouvé croyant après les errements dusage.seulement, cette croyance était, et lest encore, peu partagée avec mon environnement humain le plus proche. La philosophie mavait assuré une liberté de pensée et mavait débarrassé des clichés et dune grande quantité de préjugés. Cela ne ma pas suffi. Je me suis alors impliqué dans lactivisme politique, syndical, culturel et social de proximité. Jai souvent appliqué et mis à lépreuve certains dogmes et préceptes. Tout cela me paraît aujourdhui dérisoire. Soixante ans nont pas suffi pour me doter dune morale définitive. Et, si je résume, je déclare en toute bonne foi et conscience que je nai pas appris grand chose. Mon seul butin à la fin de ce long combat nest autre que la foi. Mais la foi ne se lègue pas. Donc, mes héritiers ne doivent pas être très contents. Je nai pas de problème particulier avec la vie. Quand je dis que je suis content de partir prochainement, ce que jespère sincèrement, je ne le dis pas pour exprimer un ras-le-bol ou un désenchantement qui me poussent à souhaiter la mort, ni pour mattirer la compassion des autres. Cest simplement parce que je suis vraiment curieux de savoir laprès. Jai une certitude que je ne peux prouver, que laprès sera une délivrance.
Posted on: Sun, 17 Nov 2013 00:41:27 +0000