Conte : « Le tour de Giovinco viendra. Pirlo? Cela ne se reproduira plus. » Antonio Conte répondait aujourd’hui aux questions des journalistes avant le match de demain soir contre le Chievo Vérone. Comment prépare-t-on un match en seulement deux jours? Surtout lorsqu’on décide de faire tourner l’effectif – ce qui a bien fonctionné jusqu’ici. « En seulement deux jours… A vrai dire en un jour seulement, car hier c’était une journée de repos pour ceux qui ont joué dimanche. Nous devons donc préparer ce match en un seul jour, il faudra faire très attention. Le turnover continuera aussi demain, car je le répète, nous sommes à la moitié des 7 matchs consécutifs. Demain sera le 4ème, avant le derby turinois, Galatasaray et le Milan. Il est inévitable de devoir faire tourner, tout en faisant s’entraîner ceux qui resteront sur le banc. Comme je le dis toujours il faut unir les matchs et les entraînements. » Je me trompe ou cette année le turnover semble plus réfléchi, plus programmé? Toujours un joueur par secteur. « Et bien… On essaye toujours d’effectuer un turnover intelligent, il faut que l’équipe garde son équilibre et sa stabilité. Disons que si nous avions eu Marchisio et Caceres à temps plein, il y aurait surement eu un turnover plus important. Mais dans tous les cas, tous les choix que nous effectuons se font selon nos exigences, selon les évaluations psychologiques et physiques. Et ensuite on choisit. Ce n’est pas facile car nous avons beaucoup de matchs rapprochés et il faut inévitablement prendre des risques. Mais il est juste de courir ces risques car ceux qui ont remplacé les présumés titulaires m’ont toujours donné satisfaction. » Les équipes changent leur façon de jouer quand elles affrontent la Juve, on l’a encore vu ce dimanche contre l’Hellas Verona. Je voulais savoir ce que vous en pensiez. Et puisque la dernière fois vous nous aviez dit que Storari jouerait à la place de Buffon, peut-être pouvez-vous nous éclairer sur d’éventuels changements pour ce match… « Oui, en effet il arrive souvent que nos adversaires changent leur façon de jouer, leur dispositif tactique pour s’adapter à notre jeu. Nous l’avons remarqué. Il est clair que ce n’est pas facile de jouer contre des équipes qui se calquent sur notre schéma qui nous imposent un marquage individuel sur 8 des 10 joueurs de champ. C’est ce qui est arrivé ce weekend, seuls Barzagli et Ogbonna étaient libres de marquage. Marquage individuel sur nos milieux, marquage individuel sur nos latéraux, marquage individuel sur nos attaquants, marquage individuel sur Pirlo et marquage individuel sur Bonucci. Ce n’est pas simple de jouer au football dans ces situations, même si nous arrivons à marquer pratiquement à chaque match. Mais quand on se retrouve avec un tel marquage, vous pouvez me dire beaucoup de choses, qu’il faut inventer de nouvelles choses, mais au final quand 8 de tes joueurs sont marqués c’est normal de rencontrer des difficultés. Pour le moment nous avons été très forts pour éviter ces pièges. Ce qui me rend un peu amer c’est que nous n’en sommes qu’au début du championnat, que chaque équipe pourrait essayer de gagner le match, on n’en est pas encore au point où certaines équipes doivent grappiller un point par match pour se sauver. Et pourtant, dès le début du championnat on affronte des équipes qui défendent en bloc. Et je crois que le Chievo fera pareil demain, avec 5 défenseurs en 5-3-1-1. Mais ce n’est pas une critique, je constate seulement. Ce que je peux vous dire pour demain c’est que Buffon reprendra sa place (rires, ndlr). » A Copenhague, vous nous aviez dit qu’effectuer 3-4 changements dans une équipe c’est risqué… « Quatre ou cinq, oui. » Vu que l’année dernière vous aviez parfois effectué jusqu’à 6 ou 7 changements entre la Ligue des Champions et le championnat, est-ce que ce cycle de matchs tous les 3 jours peut te pousser à courir ce risque? Et la Juve est-elle toujours favorite pour le Scudetto? L’annér dernière oui, mais en Coupe d’Italie où nous avons changé 8-9 joueurs, car cela devient une nécessité parfois. Quand on parle de turnover réfléchi, ça veut dire changer au maximum -blessures à part- 4 ou 5 joueurs pour garder notre équilibre, notre stabilité. C’est important surtout avec notre idée de jeu. J’espère qu’on n’aura pas à faire plus de changements que cela, car cela voudrait dire que nous avons beaucoup de blessés et ça ne me ferait pas sauter de joie… Même si j’ai la chance de travailler pour la troisième année avec la plupart des joueurs, et je leur fais confiance. Pour ce qui est du championnat, je ne pensais pas avoir raison si tôt. Mais l’Inter, Naples, Rome et la Fiorentina ont tout de suite démontré leur potentiel. La différence c’est que contre nous les équipes cherchent le match nul et restent cloîtrés derrière, contre les autres prétendants elles essayeront peut-être de faire plus. Et donc je répète que gagner cette année sera très, très, très, très difficile. Vraiment très très difficile. Vous avez parlé avec Pirlo? Comment s’est terminé ce petit incident? Les autres « cas » se sont bien terminés : Quagliarella, Llorente… Ils ont joué et ils ont marqué. Donc Pirlo va marquer demain, si vous le faites jouer… « (rires, ndlr) On l’espère ! Mais les cas dont vous parlez c’est vous qui les créez, pas moi. Je suis très content pour Quagliarella et Llorente, quand j’ai senti que c’était le moment de les faire jouer je l’ai fait et ils m’ont donné satisfaction. En ce qui concerne Andrea il n’y a pas eu de discussions, car avant il n’y avait pas besoin d’une règle. Maintenant la règle existe. Quand un joueur est remplacé, à moins qu’il soit sur une civière ou qu’il ait besoin de soins immédiats, il doit venir s’asseoir avec ses coéquipiers et regarder la fin du match. Si cette règle venait à ne pas être respectée, le joueur en question recevrait une forte amende et serait exclu de l’effectif pendant un mois. Facile? Très facile. Simple? Très simple. Ok? (il sourit, ndlr) Il n’y avait pas de règle, maintenant si. Pour la première fois depuis que vous êtes à la Juve, vous vous sentez dépendants d’un joueur, Tévez? Est-ce qu’on peut se passer d’un joueur comme ça actuellement? Et ensuite, tous les attaquants ont été titulaires au moins une fois, sauf Giovinco. Contre le Chievo ça pourrait être son tour… « (Conte applaudit le journaliste en souriant, ndlr) Merci. Merci de me poser une question sur Giovinco. J’en suis surpris, bientôt il va y avoir un « cas Giovinco », alors que c’est mon « chouchou », mon préféré. Donc… Seba va bien, il joue bien. Quand il est rentré, contre Copenhague et contre Vérone il a bien joué. Son tour viendra, peut-être demain, ou dimanche, contre Galatasaray ou le Milan, ou après la trêve… Quand je penserai que Giovinco peut être important dès la première minute il sera titulaire. Je le répète, c’est un excellent joueur, qui unit la qualité et la vitesse. Il ne plait pas à tout le monde et à moi il me plait, même si il joue peu actuellement. Il fait partie des cinq attaquants et comme les autres je le ferai jouer au moment opportun. Tévez fait un grand début de saison, mais cette Juve vient de deux Scudetti sans Tévez, il ne faut pas enlever le mérite des autres joueurs. Il est certain que son arrivée nous a apporté un plus, c’est un champion. J’en suis très content mais nous avons aussi gagné sans lui. Il s’agit d’un grand joueur inséré dans une grande équipe pour qu’il soit le plus performant. C’est donnant-donnant. Mais nous ne sommes dépendants de personne et nous ne le serons jamais, ce n’est pas ma vision du football. » La Juventus a subi 4 buts lors des 4 derniers matchs, il me semble que c’est un première depuis votre arrivée. Et il s’agit d’erreurs d’inattention, cela vous préoccupe? « Oui, cela me préoccupe. Comme le fait que nous avons été menés 3 fois. Cela ne doit pas devenir une habitude. Les deux derniers buts ont été encaissés sur balle arrêtée et il faut s’améliorer dans ce secteur de jeu. Et il ne faut pas attendre de prendre un but pour en mettre deux aux adversaires. Parce que nous y sommes parvenus contre Vérone, mais pas contre Copenhague. Il faudra donc faire attention et essayer de faire que notre défense soit notre meilleure arme. » Balotelli sera absent contre la Juve, le Milan ne fera pas appel. Que pensez-vous du Milan sans Balotelli, et du comportement du joueur en général? « Il y a énormément de matchs avant celui du Milan. Chievo, Torino, Galatasaray… Le Milan n’est pas du tout mon souci pour l’instant. Et Balotelli non plus, c’est un joueur du Milan et c’est à eux d’en parler. Moi je parle des miens, si vous avez des questions. » Plus de 50 tirs lors des deux derniers matchs et seulement 3 buts. On retrouve le problème de l’année dernière où la Juve domine mais peine à marquer. C’est un problème? « Sincèrement, j’étais plus préoccupé lors des deux victoires contre la Lazio 4-0 et 4-1, car dans ces deux matchs les occasions ont été très rares. Nous avons été très réalistes. C’est pour ça que j’avais parlé de résultats larges, et menteurs. Parce que nous avions mis 4 buts tout le monde parlait d’une Juve stratosphérique. Mais contre la Lazio, le rendement offensif ne m’a pas plu du tout. Je préfère ce que j’ai vu lors des deux derniers matchs où nous avons tiré 52 fois au but, même si nous n’avons marqué que 3 buts, cela signifie que nous avons créé, nous avons énormément tenté. La malchance, l’imprécision et la qualité des gardiens adverses font que nous n’avons pas capitalisé toutes ces actions. Mais la qualité du jeu est là et c’est très important.
Posted on: Tue, 24 Sep 2013 19:37:44 +0000