Contre la résignation à l’échec (Alain Lipietz) Contribution - TopicsExpress



          

Contre la résignation à l’échec (Alain Lipietz) Contribution au bilan, pour les journées d’été d’Europe Écologie L’intervention de François Hollande, le 14 juillet, marque la fin d’un cycle et sans doute une défaite (que nous espérons provisoire) dans la crise mondiale. Fin de cycle : ses nouvelles priorités marquent l’épuisement désormais total de la social-démocratie. « Nous avons besoin d’abord d’un sérieux budgétaire. Je veux une France souveraine. Donc, nous réduisons les déficits. Mais nous les réduisons au rythme qui me parait le plus compatible avec la reprise économique. Deuxième axe de cette politique, la compétitivité des entreprises, parce que nous avons besoin de créations d’emplois, nous avons besoin d’entreprises performantes. Donc, tout ce que je fais avec le Premier ministre, c’est d’alléger le coût du travail, de simplifier les normes, de favoriser l’investissement, de trouver une fiscalité qui soit la plus adaptée à l’économie de demain. » Ce programme ne marque plus aucune différence avec le discours de la droite libérale. Souvenons-nous des années 1997-2000 : avec les 35 heures, la fermeture immédiate de Superphénix, le transfert des cotisations-maladie sur la CSG, les 350000 emplois jeunes, la « majorité plurielle » avait nettement marqué ses distances d’avec le libéral-productivisme. La brève référence du 14 juillet 2013 à la « transition énergétique » au même plan que la fibre optique n’est plus qu’un gadget moderniste très en deçà de ce que réalise un capitalisme fier et dominateur comme celui d’Angela Merkel. Les valeurs et projets phares du socialisme ont disparu du PS (conquête du temps libre, socialisation de la couverture des besoins fondamentaux, économie orientée par les besoins), les valeurs et projets de l’écologie politique ne les ont pas remplacés. Contrairement aux deux premières années de l’Union de la Gauche de 1981, ou de la majorité plurielle de 1997, il n’y aura pas eu d’abord la tentative de faire quelque chose, puis un repli « réaliste » ou un manque de « second souffle ». Non, la victoire anti-sarkozyste « de Chirac à Poutou », pourtant cadrée par un accord législatif PS-EELV prévoyant par exemple une profonde réforme fiscale à la fois distributrice et écologiste, la fermeture de 6 réacteurs nucléaires, etc, n’a débouché sur quasiment rien, sauf en matière sociétale où le mariage pour toute-tes est venu parachever le Pacs de 98. Qu’une majorité nouvelle ne fasse rien d’innovant et se contente de gérer selon le modèle établi, ce n’est pas très original. Ce qui est extrêmement grave, c’est que dans ce cas précis le « modèle établi » est en crise et que la majorité de 2012 était censé engager la France (et avec elle l’Europe) dans une certaine sortie de la crise.
Posted on: Sat, 27 Jul 2013 18:14:19 +0000

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