Coucou, la revoilà ! Il y a quinze jours, bravant le ridicule et - TopicsExpress



          

Coucou, la revoilà ! Il y a quinze jours, bravant le ridicule et le froid, elle n’avait pas hésité à figurer dans Le Parisien Magazine en chemise et pieds nus, mais pas la corde au cou. Car elle ne posait pas, comme on aurait pu le croire au premier abord, pour une reconstitution au féminin de l’épisode légendaire des Bourgeois de Calais, mais, en toute simplicité, pour incarner, sortie tout droit du célèbre tableau de Delacroix, La Liberté guidant le peuple. Rebelote : invitée de Canal +, dimanche après-midi, Ségolène Royal, au mépris de la discipline du parti dont elle est toujours membre et se moquant comme d’une guigne d’affaiblir encore un peu plus, s’il est possible, le gouvernement pourtant nommé par un président de sa connaissance, ne se cachait pas un instant de comprendre et même d’approuver hautement les jacqueries en cours. « J’aime mieux, ajoutait-elle, les peuples en mouvement que les peuples apathiques… Cette révolte est citoyenne… Comment pourrait-on supporter encore l’alourdissement d’impôts dont on est en droit de mettre en doute l’utilité et l’utilisation ? » Certes, on peut comprendre qu’après avoir reçu il y a deux ans le coup de poignard dans le dos que lui avait porté son heureuse rivale, elle se permette de donner un coup de canif dans le contrat de la majorité. Quoi qu’il en soit, sans souci exagéré, sinon de la logique, au moins des convenances, elle ne s’en déclarait pas moins dans la foulée, après avoir tenu le langage d’une opposante, toute disposée à faire profiter un gouvernement remanié de son expérience et de sa détermination. Étonnante Ségolène ! Inimitable Ségolène ! Pas étonnant qu’au bal des hypocrites elle ait été condamnée à faire tapisserie ! Préférant écouter le peuple plutôt que la prudence, jouer son jeu sans tenir compte des règles et conduire sa carrière sans respecter les codes, elle dit tout uniment ce qu’elle pense et poursuit sa route dans se préoccuper des dégâts qu’elle peut faire et des dommages qu’elle peut subir. Le jour même de ces déclarations fracassantes, un sondage marqué au coin du bon sens nous apprenait que 34 % des Français lui faisaient confiance et que 37 % souhaitaient lui voir jouer un plus grand rôle dans l’avenir. Ce faisant, elle surclassait aisément un certain François Hollande et 47 % des sondés (contre 44 %) estimaient qu’au pouvoir elle ferait mieux que celui-ci. De quoi triompher ? En aucune manière, puisque cela signifiait qu’en contrepartie 66 % des Français ne lui faisaient pas confiance et 63 % ne souhaitaient pas la voir revenir aux manettes. Ils étaient à peu près le même pourcentage à la juger « ambitieuse », « personnelle », « incontrôlable ». Pourtant, dans les mêmes proportions, ils lui reconnaissaient le courage, l’autorité, la sincérité des convictions. Tout se passe comme si, lors de leur séparation, je ne sais quel tribunal invisible avait divisé en deux le patrimoine du ménage et avait attribué à Ségolène toutes les qualités qui, de l’avis général, font aujourd’hui défaut à son ancien compagnon.
Posted on: Tue, 12 Nov 2013 14:17:14 +0000

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