Coup de force des pro-Morsi contre lécrivain Al-Aswany à - TopicsExpress



          

Coup de force des pro-Morsi contre lécrivain Al-Aswany à lInstitut du monde arabe Le Monde.fr | 17.10.2013 à 18h15 • Mis à jour le 17.10.2013 à 19h24 | Par Benjamin Barthe Abonnez-vous à partir de 1 € Réagir Classer Partager facebook twitter google + linkedin pinterest Lécrivain égyptien Alaa Al-Aswany à laéroport du Caire (Egypte), le 19 février 2010. La tension politique qui sévit sur les rives du Nil a franchi la Méditerranée. Mercredi 16 octobre, une trentaine de partisans de lancien président égyptien Mohamed Morsi, renversé en juillet par larmée égyptienne, ont brutalement interrompu un débat organisé à Paris, dans les locaux de lInstitut du monde arabe (IMA), autour de lécrivain cairote Alaa Al-Aswany. Lauteur du best-seller LImmeuble Yacoubian, connu pour son soutien au nouveau pouvoir, incarné par le général Abdel Fattah Al-Sissi, était venu parler littérature, en amont de la sortie de son nouveau roman, LAutomobile Club, prévu en février, aux éditions Actes Sud. Mais à peine avait-il commencé que son intervention a été perturbée par plusieurs dizaines dagitateurs pro-Morsi, qui ont avancé vers la tribune en hurlant traître, assassin et à bas les militaires. Débordé, le service dordre de lIMA a obligé le romancier à quitter précipitamment la salle où devait se tenir la conférence. Si Al-Aswany navait pas été évacué, ils lauraient passé à tabac, sindigne un cadre de lIMA. Nous navions pas eu de problèmes jusque-là, même aux heures les plus chaudes des printemps arabes. Quand Moncef Marzouki [le président tunisien, allié au mouvement islamiste Ennahda] était venu, une partie de la salle avait protesté, mais sans violence. Que les Egyptiens exportent leurs querelles à lIMA, cest vraiment triste. Auteur de plusieurs romans traduits en français, Alaa Al-Aswany sétait félicité, cet été, de la destitution de M. Morsi, cadre des Frères musulmans élu démocratiquement président en juin 2012. A linstar de nombreux autres membres de lintelligentsia libérale égyptienne, il avait estimé que lintervention de larmée ne constituait pas un coup dEtat, dans la mesure où elle avait été précédée dimmenses manifestations contre le chef dEtat islamiste. Pilier de la place Tahrir, lépicentre du soulèvement contre Hosni Moubarak en 2011, M. Al-Aswany avait initalement applaudi à lélection de M. Morsi, la qualifiant de victoire pour la révolution. Mais il avait très vite basculé dans le camp de ses opposants, critiquant la tentation autoritaire du nouveau président, notamment le décret par lequel il sétait arrogé des pouvoirs extraordinaires, en novembre 2012. Entretien dAlaa El Aswany sur RFI (07:59) En dépit du massacre par les forces de sécurité égyptienne dun millier de sympathisants et de militants islamistes, le 14 août, sur la place Rabaa Al-Adawiya, au Caire, le romancier na pas renié ses positions. Comme le nouveau régime, il use volontiers du label de terroristes pour désigner les Frères musulmans, donnant ainsi limpression de légitimer la violente répression qui frappe ce mouvement. Ses principaux dirigeants ont été incarcérés, ses médias interdits et sa dissolution a récemment été ordonnée par la justice égyptienne. Cette chasse aux sorcières se déroule parallèlement à une recrudescence des attaques contre les forces de sécurité égyptienne, notamment dans le Sinaï, ce qui fait craindre que le pays ne bascule dans une guerre civile. UNE BANDE DE VOYOUS A lInstitut du monde arabe, les manifestants pro-Morsi avait manifestement préparé leur coup à lavance. Beaucoup avaient enfilé, sous leur manteau, un tee-shirt jaune frappé du signe de reconnaissance des partisans du président déchu : une main avec le pouce replié et quatre doigts tendus – une allusion à Rabaa, qui signifie quatre en arabe. Sur sa page Facebook, le diplomate Gilles Gauthier, traducteur des œuvres dAlaa Al-Aswany, qui devait tenir le rôle du modérateur ce soir-là, a commenté leur baroud en des termes cinglants : Nous navions pas affaire à des démocrates, mais à une bande de voyous qui, comme dans les années 1920 en Italie et dans les années 1930 en Allemagne, navaient que leur force physique comme argument. Hier à lIMA, des militants pro-Morsi ont agressé lécrivain Alaa Al Aswany. Je dénonce cette atteinte intolérable à la liberté dexpression — jack lang (@jjjjlang) October 17, 2013 Sur Twitter, le président de lIMA, Jack Lang a dénoncé une atteinte intolérable à la liberté dexpression. La soirée sest soldée sur des dégâts minimes : une vitre cassée. Mais choquée par cette intrusion des passions égyptiennes dans un lieu dédié à la culture, lIMA a déposé plainte pour dégradations. Benjamin Barthe youtube/watch?v=H1zQ_Wgy-ZM
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 15:37:04 +0000

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