Cpi : exégèse d’un délai supplémentaire « Le Procureur - TopicsExpress



          

Cpi : exégèse d’un délai supplémentaire « Le Procureur devra ainsi communiquer tout élément de preuve supplémentaire qu’il souhaite utiliser dans le cadre de la confirmation des charges et présenter un nouveau document indiquant les charges le 15 novembre 2013 au plus tard. » Ainsi posaient les juges de la Chambre préliminaire I une « digue juridique » à Fatou Bensouda, procureure de la Cpi. Elle, dont les preuves contre Gbagbo venaient d’être jugées « insuffisantes », se devait de remuer le sol éburnéen aux fins de trouver des éléments compromettants contre le célèbre prisonnier. Au plus tard le 15 novembre. À une poignée de jours de la date butoir, la Cpi pond un communiqué pour accorder un délai supplémentaire à la procureure. C’est-à-dire que l’instance judiciaire internationale a fait sauter le verrou du 15 novembre. Fatou Bensouda peut continuer à passer au tamis de la pertinence tout autre élément au-delà de ladite date. Sauf décision contraire de la cour d’appel. La décision sus-indiquée, comme il fallait s’y attendre, soulève colère et indignation dans le camp de la défense. Qui la juge susceptible de violer le droit de l’accusé. En ce qui nous concerne, nous faisons une toute autre analyse de cette décision. Elle sonne d’abord comme un aveu. Un aveu d’impuissance de la procureure à rassembler les preuves contre celui qu’on a affublé de tous les maux. Dans la croisade anti-Gbagbo, le monde à eu droit à un graffito injurieux et ordurier de pseudo-spécialistes de la Côte d’Ivoire, choyés par des medias aux ordres. Dès lors, on s’attendait à ramasser à la pelle, les preuves de ses supposées monstruosités sur les bords de la lagune Ebrié. On est donc sidéré de voir ses pourfendeurs rencontrer tant de peines à trouver des preuves contre un Dictateur avec grand « D », celui qui cannibalisait les partisans de son adversaire politique, Alassane Ouattara, avec ses armes lourdes. Par ailleurs, on pourrait gratter le vernis pour mieux appréhender cette décision. Les juges qui ont accordé à Fatou Bensouda cet autre délai sont ceux qui ont jugé son Document de confirmation des charges (Dcc) comme un condensé de « ouï-dire et de coupures de presse ». Ils sont surement convaincus qu’il n’existe pas de preuves des crimes allégués. Mais instruit de l’adage africain qu’il veut qu’on ne casse pas la case du menteur, il continue de donner toutes les cartes à la Procureure pour ne pas qu’elle se prévale demain d’un manque de temps nécessaire à récolter les preuves dans une éventuelle décision de relaxe pure et simple de Laurent Gbagbo. En clair, le monde entier attend le dénouement de cette affaire. Elle avance certes lentement. Mais pour la gravité supposée des crimes, les juges, croyons-nous, ne veulent laisser aucune place à la passion après verdict. De ce point de vue, ils veulent s’armer contre les critiques, en discréditant à dose homéopathique, la procureure. Enfin, cette décision à n’en point douter fortifie le mythe Gbagbo. C’est vrai, ce mythe, il l’a construit lui-même, particule par particule. La constance dans ses choix, la clarté dans sa vision ont fait de Laurent Gbagbo un homme politique ivoirien de premier plan. Alors qu’on croyait que, poussé dans le sous-sol de l’humanité par les bombes des maîtres, c’en était fini pour lui, son aura a surpris le monde. Comme la fleur de Lotus dont la clarté illumine la nature bien que poussant dans la boue, Laurent Gbagbo a transformé le poison de la prison des Blancs en élixir. Amoindri physiquement par les conditions de détention exécrables dans le septentrion du pays, au lendemain de son arrestation, c’est un Laurent Gbagbo au verbe qui tranche que le monde entier découvre à la tribune à la Haye, le 5 décembre 2011. Le temps passe, et il garde un moral d’acier. Au point de dérouter adversaires et partenaires. Les écueils sur le chemin de sa libération ont été nombreux. Il en sera ainsi tant que le droit sortira par la fenêtre d’une cour grossièrement politique. Mais, peut-on trouver ce qui n’existe pas ? Un délai supplémentaire ne pourra que profiter à Laurent Gbagbo. A renforcer son mythe. Car à y voir de près, la Cpi dont la crédibilité est au plus bas, ne peut qu’user de subterfuges pour garder dans ses geôles, un prisonnier à la dimension exceptionnelle de la trempe de Gbagbo. Elle le tient quasiment en otage pour continuer à profiter de son image. [email protected]
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 21:08:27 +0000

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