C’est un secret de Polichinelle, l’écrivain Dany Laferrière aime Jacques Ferron. Dans « J’écris comme je vis », un entretien avec le journaliste Bernard Magnier qui lui permet de parler, entre autres, de son univers, de ses origines et des écrivains qui l’ont influencé, Dany Laferrière fait un beau clin d’œil à Ferron, en voici un extrait où il aborde la « part québécoise » dans la culture ambiante dans laquelle baigne « le jeune écrivain » : « Le pays, comme la littérature, m’a donné la possibilité de vivre autre chose. Un vent frais dont des esprits moqueurs diront qu’il peut être glacé en février. Le voyage est intéressant quand on tombe comme ça dans un univers si différent du sien. Au début, j’étais assez allergique à la littérature québécoise, qui me semblait malade de gravité. Une lourdeur morale, une angoisse sourde travaillaient les œuvres. Les écrivains se méfiaient de tout ce qui pouvait rappeler le plaisir. Venant de quitter une dictature étouffante, j’espérais une sorte de récréation. On semblait vraiment prendre la chose au sérieux. Malgré tout, j’avais beaucoup de respect pour un Victor-Lévy Beaulieu, qui faisait un travail de fond, ou un Ferron (mon préféré), à l’intelligence acide… »
Posted on: Thu, 13 Jun 2013 02:57:31 +0000
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