C’est une population pittoresque et attachante, qui vit depuis - TopicsExpress



          

C’est une population pittoresque et attachante, qui vit depuis toujours de tout, de rien, de l’air du temps. Les femmes, dans leur costume bariolé, vendent des paniers d’osier fabriqués selon un savoir-faire ancestral et disent la bonne aventure quand elles ne vaquent pas aux soins du ménage et à l’éducation de leurs nombreux et jeunes enfants, dont les rires frais et les petites frimousses débarbouillées avec les moyens du bord égaient le campement. Il ne faut pas s’alarmer des airs parfois un peu farouches de leurs hommes. Le soir, à la veillée, autour d’un feu improvisé avec quelques broussailles et planches trouvées sur des chantiers désaffectés, ils plaquent quelques accords sur leurs guitares et entonnent des chants inspirés par leur vie nomade et apparentés, par une mystérieuse filiation, aux musiques arabes et andalouses. Les “Fils du vent” sont les derniers hommes libres au sein d’une société dont la plupart des membres, inconscients de leur aliénation, mènent une existence besogneuse et routinière, dominée par de sordides problèmes d’argent et de retraite, entre leur métier, leur famille, leur maison et autres préoccupations subalternes. Ce que l’on ignore généralement, tant l’ignorance, la médisance, la calomnie ont fait leur œuvre dans les esprits, c’est à quel point les Roms, puisqu’il faut les appeler par leur nom, sont créateurs d’emplois et de travail, donc de richesses qui profitent à la collectivité. Ils mettent de l’animation dans les villages désertés. Ils assurent des centaines d’emplois aux salariés d’EDF, de la SNCF, de France Telecom, aux agents d’entretien des autoroutes, aux ouvriers du bâtiment dont l’activité à plein temps consiste à remplacer les câbles de cuivre et autres pièces métalliques indispensables à l’éclairage de la voie publique, aux transmissions téléphoniques, et au bon fonctionnement de nos infrastructures. Combien d’agents communaux du nettoyage, de gendarmes, de policiers, de vigiles, d’agents de sécurité, de serruriers, de plombiers, seraient voués au chômage si les Roms n’existaient pas ! Y a-t-on songé ? Une discrimination séculaire empêche depuis plus de mille ans la communauté rom de se sédentariser, de s’instruire, de s’intégrer aux différent pays qui ne connaissent et donc n’apprécient pas à sa juste valeur la chance qu’ils ont d’avoir été choisis par eux pour lieux de résidence ambulante. Il n’était que temps que les 6.000.000 de Roms d’Europe, et parmi eux les 3.000.000 de Roms de nationalité bulgare ou roumaine, puissent comme tous les autres membres de l’Union bénéficier des avantages de l’espace Schengen et circuler ou s’installer, fût-ce temporairement, où et comme bon leur semble, pour y vivre selon leurs usages et leurs lois. Ce sera enfin chose faite au début de l’an prochain… Voilà à peu près sur quels thèmes, riches de développements, porteurs d’ondes positives et politiquement irréprochables, il m’aurait semblé licite et même recommandé de broder. Au lieu de quoi, bêtes et méchants, nos confrères de Valeurs actuelles ont choisi de titrer leur une de cette semaine : ROMS, L’OVERDOSE. Ce n’est pas sans raison que le Parti socialiste a aussitôt jeté l’anathème contre une publication « antirépublicaine », « indigne » et pour tout dire « nauséabonde ». Ils ne l’ont pas volé. PrintFriendly and PDFImprimer
Posted on: Fri, 23 Aug 2013 06:59:53 +0000

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