D. Stratégie de rupture En cas d‘échec de la stratégie de pouvoir, ou en alternative à celle-ci selon le but poursuivi, se situe la stratégie de rupture. La violence terroriste est alors utilisée pour instaurer un fossé d‘incompréhension et de haine entre communautés afin de mieux asseoir son influence politique et morale sur l‘une d‘entre elles (attentats islamistes des Jamaa Islamiyyah). Le cŒur de la stratégie de rupture consiste, par des actions ciblées et fortement symboliques, à amener l‘adversaire à exercer des représailles disproportionnées, injustes et moralement condamnables à l‘encontre de la minorité dont le groupe terroriste veut s‘assurer le contrôle. L‘engrenage violence-représailles permet alors aux terroristes de s‘assurer un pouvoir politique et moral mais aussi militant et militaire sur la minorité considérée, enrôlée bon gré mal gré dans l‘exercice de la violence et au sein de laquelle chacun se trouve contraint de choisir son camp de façon définitive, irréversible et non négociable. Le but est atteint quand les victimes du terrorisme font l‘amalgame complet entre la communauté « proie » et le groupe terroriste « prédateur », renoncent à toute forme d‘accommodement avec cette communauté, ne lui laissant comme seul recours que d‘accepter le pouvoir des terroristes et de les servir. II LE TERRORISME COMME STRATÉGIE DE COMMUNICATION Ces différentes stratégies de violence, toujours les mêmes, sont mises au service de la transmission de différents types de messages politiques. On distingue dans l‘histoire moderne six formes d‘expression du message porté par la violence à finalité politique. Cette distinction n‘est pas sans intérêt car la caractérisation du message à transmettre conditionne sur le fond les types d‘organisation, de recrutement, de stratégie des organisations terroristes et, partant de là, conditionne les formes de la défense contre leurs activités. (Alain Chouet)
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 23:35:33 +0000
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