DE MALI AQUA VIVA A L’UEMOA Soumaïla Cissé et Djimé - TopicsExpress



          

DE MALI AQUA VIVA A L’UEMOA Soumaïla Cissé et Djimé Soumaré embourbés dans la boue des forages fictifs Décidément, entre Soumaïla Cissé et les problèmes de forages, c’est une longue lune de miel qui risque de tourner à la louche de fiel. En effet, il devra répondre de la sulfureuse affaire des forages de l’Uemoa sur financement de l’AFD à hauteur de 6 milliards FCFA, pour laquelle un audit sera fait au Sénégal et bientôt au Burkina Faso. Mais c’est sans rappeler le dossier Mali Aqua Viva, une structure que l’Etat du Mali, par le truchement du tout puissant ministre des Finances et du Commerce de l’époque, Soumaïla Cissé, avait cédé à un GIE en 1996, contre la réalisation d’un programme d’hydraulique villageoise qui n’a jamais vu le jour. N’empêche, non seulement Soumi ne réagit pas, mais c’est le dirigeant de ce GIE qu’il fera venir à ses côtés à l’Uemoa, pour s’occuper du programme d’hydraulique villageoise où on parle encore de manquements dans l’exécution. -------------------------------------------------------------------------------- Après avoir été projeté à la tête d’un GIE, un certain Djimé Soumaré, ex-conseiller du Ministère de l’Energie et des Mines, est parvenu à hériter des biens mobiliers et immobiliers de l’ex-projet Mali Aqua Viva, légué à l’Etat malien par le Père Verspieren, rentré puis décédé en France. Premier indice troublant, le nouveau GIE s’appelle aussi Mali Aqua Viva Travaux, pour prendre le relais du projet du même nom, en y embarquant les travailleurs pour faire bonne figure. On n’est pas loin de la préméditation. Toujours est-il que, c’est le ministre Soumaïla Cissé qui a signé, au nom de l’Etat malien, l’acte notarié dressé par l’Etude de Me Tidiane Dème et qui consacre cette opération de cession qui se résume donc à la transformation d’un projet en un GIE. Comme biens cédés par l’Etat malien à ce GIE, il y avait : un immeuble à Faladié Séma, constituant le logement « Ilot T, H 60» ; un ensemble de bâtiments édifiés sur une parcelle de terrain de plus de 5 ha à San ; un ensemble d’outillages de matériel et d’équipement : des sondeuses, des compresseurs, des Toyota 4x4, des camions d’accompagnement et des outils de forage (marteaux de fond de trou, tailleur de tige, pièces de rechange, tuyaux pvc). Le prix de cession, selon la valeur d’expertise bidon, était fixé à un peu plus de 400 millions et plus précisément à 406 449 868 FCFA. Mais une partie devait être réglée en nature, c’est-à-dire que le GIE devait réaliser des forages pour l’Etat, en compensation d’une partie du prix de la cession. En effet, selon l’acte notarié : «Le cessionnaire s’engage à la réalisation dans le délai de seize mois à compter du 1er avril 1996 pour finir le 31 juillet 1997 de 106 forages dont au moins 75 productifs pour le compte de l’Etat malien dont le coût est estimé à 367 861 862 FCFA». La deuxième tranche soit 38 588 006 FCFA devrait être payé en règlement des ouvriers ayant porté plainte contre la société éponyme. La 3ème tranche soit 12 588 600 FCFA payable à la fin de l’année 96 Cependant, comme garde-fous, l’acte notarié avait prévu des clauses, disons des contraintes, pour la jouissance et la propriété. C’est ainsi que le titre III de l’acte notarié précise que la propriété ne sera définitive «qu’après parfaite exécution des charges et conditions définies ci-après». C’est le titre IV qui a défini clairement ces charges et conditions et en son point 5, il est précisé que l’acquéreur s’engage à «ne pas aliéner tout ou partie des biens cédés jusqu’à parfaite exécution des conditions et modalités de paiement». Mais la suite est connue : le GIE Mali Aqua Viva Travaux n’a réalisé que 20 forages en lieu et place des 75, comme convenu dans l’acte de cession. Pour la petite histoire, sur la base de cet accord, il était promis des forages aux habitants de Douentza, fief politique du président de l’Assemblée nationale d’alors, le Professeur Ali Nouhoum Diallo, lequel a été obligé de payer des pompes aux villageois pour tenir promesses. Les villageois qui s’attendaient plutôt à des forages, ont certes reçu ces pompes acquis à 350 000 FCFA pièce, pour les revendre 150 000 FCFA chacun. Mon Mali- S.A C’était l’occasion, pour le Ministre Soumaïla Cissé, de mettre en branle la Clause résolutoire prévue dans l’acte notarié en titre VIII : «Au cas où le Cessionnaire sera défaillant de son obligation de respecter le nombre et le calendrier de réalisation des forages, le Cédant aura la faculté, un mois après la mise en demeure par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou après exploit d’huissier resté infructueux, de se prévaloir d’office et sans formalités de la résolution de la présente». En d’autres termes, l’Etat, par le truchement du ministre des Finances et du Commerce (Soumaïla) qui avait initié l’opération de cession, devait ouvrir une procédure pour réagir face aux manquements. Mais curieusement, il n’y eut aucune réaction et Djimé Soumaré a aliéné les biens du GIE sans coup férir, bradant tout ce qui pouvait l’être. Par nos investigations, nous apprenons que le terrain de 5 ha de San a été vendu à un certain Bourama Démé. Si l’histoire s’arrêtait-là, il n’y aurait certes pas de raison d’y revenir aujourd’hui. Mais c’est ce même Djimé Soumaré qui présidait ce GIE Mali Viva, que Soumaïla Cissé fera venir à ses côtés à l’Uemoa pour qu’il s’occupe de ce qu’il sait très bien faire aux yeux de Soumi : l’hydraulique villageoise. Apparemment donc, pour l’ancien ministre malien devenu président de la Commission de l’Uemoa, le dossier Mali Aqua Viva ne représente rien de grave ou peut-être l’a-t-il inspiré à bien des égards pour jeter son dévolu sur Djimé qui est donc l’homme qu’il faut à la place taillée par Soumaïla dans son dispositif de gestion scandaleuse des projets d’hydraulique villageoise à l’Uemoa. De là à dire que c’est Soumaïla Cissé, LE CEDANT dans cette affaire, qui était le véritable patron de Mali Aqua Très tôt, le tandem Soumi-Djimé se heurtera au commissaire togolais, Ismaël Fare, chef du Département en charge de cette question à l’Uemoa. Ce dernier se dressait en véritable rempart contre les agissements du duo malien. Excédé par la présence de cet empêcheur de se salir dans la boue des puits et forages, Soumaïla trouve la bonne astuce pour s’en débarrasser : faire comprendre au chef d’Etat togolais, Faure Gnassingé, que si son pays ne bénéficiait pas des projets initiés par l’Uemoa, notamment en matière d’hydraulique villageoise, la faute en incombait à son ressortissant de commissaire qui bloquait toutes les initiatives dans ce sens afin que Faure n’en tire pas de dividendes politiques. C’était suffisant pour amener le président Faure Gnassignbé à ne pas renouveler le mandat d’Ismaël Fare qu’il remplace par son cousin Essové Barcola. Lequel, certainement arrivé avec des instructions, laissait le champ libre au duo infernal. Une aubaine parce qu’il y avait le projet financé par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 6 milliards FCFA. Présenté comme entièrement réalisé, ce projet risque de rattraper Soumaïla Cissé, s’il ne hante pas déjà ses nuits de sommeil. En effet, l’AFD, après un contrôle sur place, au Sénégal, avait contesté le rapport qui lui avait été présenté sur cette affaire et réclamait le remboursement des sommes engagées dans ce projet. Malgré quelques agitations de Soumaîla, ce dossier est revenu sur la table avec la décision de faire auditer la réalisation des forages au Sénégal. Une première dans l’histoire de l’institution sous-régionale. Décision prise par la Cour des comptes de l’Uemoa sur demande de l’AFD. L’avis de recrutement d’un expert pour réaliser ce travail d’audit a été publié dans le quotidien L’Essor comme nous l’avons signalé dans notre numéro de la semaine dernière. Après le Sénégal, c’est au tour du Burkina Faso d’essayer de voir plus clair dans le volet de ce projet hydraulique destiné au pays des hommes intègres. Tout comme au Mali, avant le coup d’Etat, nous avions engagé des recherches concernant les quelque 500 forages déclarés comme réalisés. Un travail que nous avons repris depuis quelque temps et nous y reviendrons. Apparemment, Soumi et son ami Djimé commencent à s’embourber dans la boue des forages fictifs de l’Uemoa. Adama Dramé (Source LE SPHYNX)
Posted on: Wed, 19 Jun 2013 19:23:18 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015