DEPUIS LA LYBIE - VENDREDI 1er NOVEMBRE 2013 Départ - TopicsExpress



          

DEPUIS LA LYBIE - VENDREDI 1er NOVEMBRE 2013 Départ pour Tobrouk en compagnie de trois médecins ukrainiens (originaires de Sébastopol). Un épais brouillard (la route serpente entre 700 et 800 mètres d’altitude) nous accompagne pendant une bonne partie du trajet. Notre chauffeur franciscain roule à toute allure et parle de même, sans s’arrêter… Temps splendide à Tobrouk, peu touchée par la violence et qui assure sa propre sécurité. Ville aisée grâce aux revenus du pétrole et du port, lieu de passage vers l’Égypte. Nous sommes discrètement accompagnés tout au long de la journée par quelques Libyens plutôt sympathiques, plus ou moins policiers, plus ou moins gardiens de cimetière. Messe de la Toussaint au cimetière britannique, où reposent les soldats morts lors de la « guerre du désert » entre Allemands et Alliés (1941-1942). Autour de nous : un petit groupe de fidèles appartenant à de nombreuses nations, mais aucun Français ni Britannique, sinon ceux qui reposent sous terre… Quelques Polonais ont eux aussi apporté leur drapeau. Nos amis libyens regardent avec curiosité mais respect : ils n’ont pas dû assister depuis longtemps à un service religieux chrétien en public. Après la messe, nous visitons également le cimetière français où reposent les corps de 180 soldats, « en attendant la gloire de la résurrection » (c’est la phrase qui figure sur la tombe de mon grand-père maternel en Vendée, mort pour la France en 1914). Une stèle rappelle la phrase célèbre du général de Gaulle après la bataille de Bir-Hakeim : « Le monde a reconnu la France, quand, à Bir Hakeim, un rayon de sa gloire renaissante est venu caresser le front sanglant de ses soldats ». Visite également au cimetière allemand, conçu comme une forteresse à quatre tours qui contemple le port de Tobrouk. Puis au second cimetière britannique d’Acroma, paisible étendue sablonneuse où se balancent les palmiers qui, seuls, veillent sur le repos des braves. Nous rentrons vers Beida en logeant la côte ; nous traversons rapidement Derna, bastion des salafistes, il ne fait pas bon s’y attarder. J’aperçois au passage la mosquée sur laquelle flotte le sinistre drapeau noir d’Al-Qaïda. Il semble que les barbus descendent progressivement la côte vers Beida ; des combats ont eu lieu récemment entre les milices de Derna et celles des villages du sud. Nous trouverons des traces de leurs incursions sur le site de Latrun que nous visitons en fin d’après-midi, sous un splendide soleil couchant, activement fouillé par la mission archéologique française pendant de longues années, abandonné depuis la révolution. La basilique byzantine du VIe siècle, patiemment restaurée par le professeur Laronde et ses collaborateurs, a été saccagée ; il n’y a aucun gardien, les portes ont été défoncées… et les « visiteurs » s’en sont pris manifestement à tous les signes chrétiens. Non pour piller mais pour détruire, entre autres les belles plaques de marbre bleu du chœur portant la croix et autres symboles. Comme d’habitude on accuse les fondamentalistes, mais aucune autorité civile ou religieuse n’intervient pour condamner de telles actions… par peur ou par désintérêt. (texte de Mgr Dominique Rézeau, aumônier des catholiques francophones et anglophones de Lybie)
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 12:45:07 +0000

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