DESINTOX. Si la mesure des flux migratoires est déjà un art - TopicsExpress



          

DESINTOX. Si la mesure des flux migratoires est déjà un art compliqué dans un seul pays, elle devient un casse-tête dès lors qu’il s’agit de mener des comparaisons internationales… Car chaque Etat compte différemment, selon sa définition de l’immigré, en s’appuyant sur diverses méthodes (registre de population, enquête aux frontières, comptabilisation des titres de séjour). En 2008, un chercheur de l’Ined (Institut national d’études démographiques) estimait ainsi qu’il était quasiment impossible de faire des comparaisons sérieuses. Depuis, des progrès ont été faits. Un règlement européen de 2007 demande aux Etats membres de fournir des données standards, afin qu’Eurostat puisse effectuer des comparaisons, en prenant comme critère la durée de séjour. Eurostat comptabilise ainsi le nombre de personnes «établissant leur résidence pour une durée qui est - ou est prévue d’être - d’au moins douze mois». L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) fournit aussi des données standardisées, en se limitant aux immigrés ayant vocation à demeurer sur le territoire : le critère devient non plus la durée du séjour, mais le titre de séjour, «indéterminé ou renouvelable». Sont ainsi exclus les étudiants étrangers ou les saisonniers. Ces différentes approches expliquent des variations de chiffre en valeur absolue qui peuvent parfois être déroutantes. Eurostat estime, par exemple, à 487 614 le nombre d’immigrés entrés au Royaume-Uni en 2011, là où l’OCDE le chiffre à 321 200. A l’inverse, Eurostat compte moins d’immigrés en France pour l’année 2011 (160 020) que l’OCDE (211 300). Il sera donc toujours possible de discuter la valeur des chiffres, mais il est un fait que Brice Hortefeux ne peut nier : les deux sources infirment toutes les deux son propos.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 07:57:16 +0000

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