DOLOGUELE lors du discours d ouverture du congrès de l URCA Je - TopicsExpress



          

DOLOGUELE lors du discours d ouverture du congrès de l URCA Je devine que certains d’entre vous doivent se demander quel était l’intérêt de créer un nouveau parti, dans un paysage politique qui en compte déjà une soixantaine. En d’autres termes: Quelle est la motivation des membres fondateurs de l’URCA? Y-a-t’ il une vision qui sous-tend cette initiative politique qui éclot en une période si sombre de l’histoire du pays ? Quand je terminerai mes propos, vous comprendrez, j’en suis convaincu, la nécessité d’une nouvelle offre politique en ce moment de l’histoire de notre pays Mesdames et Messieurs, Il vous souviendra que l’un des plus talentueux musiciens africains de l’heure, connu sous le nom de Tiken Dja Fakoli, déclarait il y a quelque années à propos de son pays, je cite : « le pays va mal, mon pays va mal » ! Transféré dans le contexte centrafricain d’aujourd’hui, nous conviendrons tous avec ce grand artiste que, malheureusement, notre Centrafrique va mal, très mal, et a touché le fond du gouffre. En effet, depuis le changement politique du 24 mars 2013, le comble de l’horreur a été servi et resservi aux paisibles populations. Aujourd’hui, la République Centrafricaine n’est plus un pays normal. Du fait d’un déficit chronique de paix, de sécurité et à cause des atteintes répétées aux droits à la vie, les populations ont perdu confiance en elles-mêmes et n’ont plus foi en l’avenir. Des quatre coins du pays, les femmes et les hommes, les jeunes et les moins jeunes, crient leur détresse. Si les causes profondes de ce drame sont à rechercher dans la mal gouvernance qui a caractérisé les régimes politiques qui se sont succédé à la tête de l’Etat Centrafricain depuis plusieurs décennies, il n’est pas inutile de rappeler que des facteurs exogènes y ont largement contribué. Il s’agit essentiellement des conséquences de nombreux conflits qui ont secoué certains pays voisins, avec leur corollaire de circulation d’armes de tous calibres et de combattants errants, qui ne demandaient qu’à vendre leurs services au plus offrant. Pour ce qui concerne les causes endogènes, elles sont politiques, économiques et sociales. Sur le plan politique, la RCA se singularise depuis plusieurs décennies par son instabilité chronique. En effet, notre pays a déjà connu au cours de sa jeune existence huit régimes politiques, dont cinq sont arrivés au pouvoir par coup d’Etat. Nous détenons également le record des Chefs de Gouvernement, avec 26 premiers ministres en 53 ans. La durée de vie très éphémère de ces différents gouvernements s’est naturellement répercutée sur leur performance et n’a pas favorisé la mise en œuvre de véritables projets de société. Le non-respect des engagements politiques par les gouvernants, l’exclusion, le tribalisme, la corruption et le clientélisme ont été érigés depuis fort longtemps en méthode de gestion de l’Etat. Tous ces dysfonctionnements ont progressivement désorganisé notre pays et détruit les valeurs fondamentales de notre société. Sur le plan économique, Mesdames et Messieurs, certains se souviendront qu’au lendemain des indépendances, le positionnement de notre économie était relativement respectable. Aujourd’hui, la République Centrafricaine fait partie des dix pays les plus pauvres au Monde. Tous les voyants y sont au rouge : les productions agricoles, minières et forestières sont à leurs niveaux les plus bas, l’industrie a littéralement disparu, le secteur privé est réduit à sa plus simple expression et le secteur tertiaire subit de plein fouet les contre-coûts de la crise actuelle. Tous ces problèmes politiques et économiques ont des répercussions sociales graves. J’en veux pour preuve le naufrage du système éducatif, l’accroissement de la malnutrition, les signes avant-coureurs d’une famine généralisée et le nombre de morts dans les hôpitaux, faute de soins de première nécessité. Tous les services sociaux se sont effondrés, du fait des pillages systématiques et à grande échelle que le pays connait depuis quelques mois. Toute cette situation compromet encore plus les perspectives de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). L’horizon de 2015 fixé pour ce défi apparait en effet complètement utopique pour notre pays, qui vit, au final, en marge de toutes les initiatives de développement. Pourtant, tout le monde reconnaît que le sous-sol de la République Centrafricaine est un scandale géologique, et que notre pays jouit d’un climat et d’une qualité des sols, qui pourraient faire d’elle un véritable Eldorado. Alors, pourquoi tant de pauvres dans un pays doté d’un potentiel aussi riche ? Comment expliquer que les 2/3 de la population vivent dans une extrême pauvreté et n’aient qu’un accès très limité aux services sociaux de base ? En effet, force est de constater qu’après 53 ans d’indépendance, contrairement à beaucoup de nos voisins, la République Centrafricaine s’est montrée incapable de satisfaire les besoins élémentaires de sa population.
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 11:54:47 +0000

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