Dans les cas de ruptures familiales et surtout dans les cas de - TopicsExpress



          

Dans les cas de ruptures familiales et surtout dans les cas de graves ruptures de la maternité de coeur chez la mère (avec sa propre mère), un enfant que cette femme conçoit peut incarner le mépris que sa mère a développé et conservé depuis sa plus petite enfance. Le nouvel enfant est ainsi en contact direct avec la petite fille en profonde souffrance que la mère a été dans la relation à sa propre mère. Son enfant peut ainsi incarner non seulement le mépris quil y a eu dans la relation de la mère avec sa propre mère défaillante, mais également le mépris qui sest formé dans le couple des parents, dans le sens où la carence de la mère de la mère a pu rejaillir sur le couple de la mère. Laffect de rejet ainsi complexifié vis-à-vis de la maternité chez la mère devient la résultante dun profond mépris dun amour filial en extrême souffrance, mais en attente dexpression. Cependant, bien avant cela, la problématique de lorphelinat sinsère subrepticement dans le couple que cette femme forme avec le futur père de lenfant, lequel enfant risque alors dincarner aussi bien la faillite de la maternité de chair que de la maternité de coeur. Toutefois, dans les cas où la mère change de couple où elle finit par trouver lamour et quelle conçoit un autre enfant avec le nouveau mari, comme dans lhistoire de Julie DAiglemont (personnage principal de la Femme de trente ans de Honoré de Balzac), le premier enfant peut se retrouver dans une impasse affective de par lexistence désormais dun enfant, frère ou soeur, réellement aimé par la mère. Dans ce cas, la mère peut devenir une sorte de belle-mère pour le premier enfant chez qui elle ne peut pas assumer la maternité de coeur qui doit normalement suivre la maternité de chair. Cet enfant devient ainsi la négation de toute maternité possible, dans la mesure où la femme en souffrance de maternité, mais seulement avec lui et non pas avec son frère ou soeur, devient rapidement une mère extrêmement toxique. Dans ces conditions, labandon maternel devient une initiative salutaire. La toxicité maternelle dont parle Virginie T. se manifeste par les phénomènes suivants : négligence active ou passive, absence des limites ou des règles éducatives, carence dinvestissement affectif, vide relationnel, mélancolisation de la relation de don et orientation inéluctable vers labandon. Dans la négligence passive, et forcément dans labandon affectif qui laccompagne, il sagit dun manque radical chez la mère quelle donne et transmet directement, par mélancolisation angoissante et altruiste, à son enfant. Ce quelle na pas reçu de sa propre mère, elle le donne de manière brute, produisant une angoisse dabandon, un sentiment mélancolique de vide et une angoisse altruiste trop importants pour que lenfant puisse les traiter sans laide dune mère substitutive. Ou, éventuellement, plus tard, à laide dune relation amoureuse convulsive, compliquée ou symbiotique. Bibliographie : BALZAC, Honoré de, La Femme de trente ans [1829-1842]. Gallimard, Paris, 1977. LION-JULIN, Marie, Mères : libérez vos filles. Odile Jacob, Paris, 2008, 2010. SIGURET, Catherine, Ma mère, ce fléau. Albien Michel, Paris, 2013. VIRGINIE T., LÉducation dune handicapée sentimentale. Les Éditions du Net, 2013. German ARCE ROSS, Paris, octobre 2013. Site : germanarceross VideoBlog : psychanalysevideoblog
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 19:30:34 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015