Dans les champs de Flandres, les coquelicots éclosent parmi les - TopicsExpress



          

Dans les champs de Flandres, les coquelicots éclosent parmi les croix alignées qui marquent notre emplacement … Nous sommes les morts . Il y a quelques jours nous étions vivants, on ressentait l’ aube, on voyait les lueurs du soleil couchant, nous aimions et nous étions aimés et maintenant nous gisons dans les champs de Flandres . . Tous les ans, en Grande-Bretagne, au profit des oeuvres pour les militaires, on achète des coquelicots en papier à agrafer sur nos vêtements, des petites croix de bois léger avec un coquelicot à la croisée des branches et maintenant également des pins coquelicot . Et nous sommes fiers d’ arborer ces insignes de mémoire solidaire et de gratitude . . Chaque année, au mois de novembre, je vais au cimetière britannique militaire d’ Etaples, Pas-de-Calais, en France, sur la route de Boulogne . Il s’ agit du plus grand cimetière britannique en France, sur six hectares, près de douze mille tombes de jeunes gens, tombés essentiellement pendant les combats effroyables de 1917 pour défendre la zone nord, belge et française, derniers remparts avant la mer avec les ports d’ Etaples, Boulogne, Calais et Dunkerque et défenses des fronts de l’ Artois et de l’ Yser et du réseau ferroviaire Nord . Le gouvernement belge, alors, était venu se replier d’ Ypres au Touquet, face à Etaples, où « le jardin d’ Ypres », rappelle au promeneur cette période de solidarité . On mesure l’ importance stratégique de cette région et la volonté de la défendre « à tout prix » humain . Ce cimetière fut inauguré le 14 mai 1922 par le roi George V . Il se tient à l’ emplacement du plus grand camp d’ entrainement de l’ armée britannique en Europe, 80 000 militaires s’ y entrainaient . Il avait la réputation d’ être d’ une dureté insoutenable et une mutinerie fit de nombreuses victimes . Plus d’ un million de soldats du Commonwealth y séjournèrent. Des hôpitaux militaires actifs avoisinaient le camp . Le cimetière est sur la rive nord de la Canche, il surplombe la baie, situé sur une haute dune par ailleurs à l’ état sauvage . L’ entrée est impressionnante, on passe entre deux hauts cénotaphes de pierre claire, surmontés chacun de quatre drapeaux de pierre, en berne . ( architecte sir Edwin Luytens ) Et déjà, on est comme pétrifié . A perte de vue, des milliers de stèles alignées, blanches sur le gazon vert , en pente douce vers la Canche . On a envie de pleurer . Cette organisation toute militaire nous interdit de considérer cette démarche comme romantique . Comment ne pas se sentir les parents de ces gamins de vingt ans, nés tellement longtemps avant nous, pourtant . Ils sont morts pour nous, on ne peut plus les protéger mais on voudrait protéger leur souvenir . Il y a des femmes parmi ces inhumés, le carré des « nursing sisters », en effet, elles étaient nombreuses à se dévouer dans les pires conditions, dans les importants hôpitaux militaires également à cet emplacement . Et, tristement, si tristement, la tombe singulière d’ un chinois, derrière un bosquet de bambous planté pour l’ honorer, lui qui est venu mourir si loin de chez lui . On considère qu’ il y eu plus de deux mille chinois à mourir ainsi . La plupart n’ étaient pas des militaires mais des civils engagés pour la main d’ oeuvre nécessaire . Ce lieu n’ est pas oublié, on voit à longueur d’ années, des véhicules essentiellement britanniques, stationner devant les majestueux cénotaphes . Certains cependant, viennent d’ outre Atlantique, en effet, il y a plus de mille tombes canadiennes . (COPYRIGHT) ___________ Tags: armistice, etaples, john Mc crae
Posted on: Wed, 13 Nov 2013 00:29:26 +0000

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