Dans un monde idéal, en plus dêtre réjouissant, tout - TopicsExpress



          

Dans un monde idéal, en plus dêtre réjouissant, tout rapprochement entre les pays, les continents, les peuples, est de bon augure pour lhumanité. Or nous vivons dans un monde qui est loin dêtre idéal et les relations internationales ne sont pas régies par les peuples, mais par les intérêts. De Gaule disait : «La France na pas damis, elle na que des intérêts». Voilà exprimée de façon claire et parfaite, la realpolitik qui, hier comme aujourdhui, domine dans les échanges internationaux, en marge des discours humanistes propres aux tribunes des Nations unies. À partir de là, on peut observer les pays dont les dirigeants agissent conformément à ces intérêts, notamment en mesurant le niveau de développement atteint par leurs populations. Dans un tel palmarès, lAlgérie ferait sans aucun doute triste figure, malgré limportante manne pétrolière et 50 ans dune indépendance chèrement payée par son peuple. Les raisons de notre sous-développement sont multiples, et la proximité de nos gouvernants avec lancienne puissance coloniale nest pas des moindres. Beaucoup dAlgériens voient derrière les malheurs qui frappent leur pays depuis des décennies, les mains invisibles de la nébuleuse FrançAlgérie, satellite local des réseaux maffieux de la FrançAfrique dont la mission est le maintien de léconomie des ex. colonies, amarrée aux intérêts de la France. Aussi il ne sagit pas de penser rapprochement ou renforcement de ces relations conflictuelles, à la limite de linceste, il serait plutôt salutaire pour lAlgérie, la grande perdante, de sen distancer. Bien sûr, la mainmise de la France dans les affaires algériennes ne dédouane en rien nos dirigeants, dont bon nombre sont impliqués et en bénéficient. Leur responsabilité est entière dans le chaos infligé au pays à travers des politiques et des partenariats préjudiciables aux intérêts du peuple algérien. Pour preuve, au lieu dœuvrer comme tout bon politicien à inciter la production locale dans son pays, notamment en faisant venir des partenaires créateurs demploi (usines de véhicules, de textiles, etc.), les dirigeants algériens, au grand bonheur des entrepreneurs des pays « partenaires », ont enfermé le citoyen dans un statut débile de simple consommateur de leurs produits, et fait de lAlgérie un bazar au service des économies étrangères. Tout cela, bien sûr, au profit des importateurs du régime qui font leur beurre en gonflant les factures, en toute impunité, tandis que la société est acculée au chômage et à la misère. PARTENARIAT INEGAL AU DETRIMENT DE LALGERIE Un exemple type de cette curée est limportation de véhicules qui serait la plus élevée au monde. Pour le 1er semestre 2012, 250 000 véhicules ont été importés. Sur ce chiffre, les marques françaises Renault et PSA Peugeot-Citroën trônent avec respectivement 63 221 unités pour une valeur de 500 millions deuros, en hausse de 59,4 % par rapport à lannée précédente, et 26 781 dune valeur de 240 millions deuros. Comme on le voit, le marché algérien est extrêmement lucratif pour ces deux marques, alors quelles sont en crise dans le reste du monde. Pourtant, ce nest pas en Algérie que Renault investit dans une usine de production. Elle choisit de sinstaller au Maroc, contribuer à léconomie marocaine et fourguer ses véhicules aux Algériens. Il ne sagit pas de jeter le blâme sur Renault ou autre compagnie, ce nest pas à elles de défendre les intérêts de lAlgérie. Mais nos décideurs oui. Comment expliquer leur incapacité à intéresser dautres marques? Ce nest pas possible que lAlgérie ne soit pas aussi attractive que dautres pays pour attirer linvestissement productif. À moins que le choix ne se limite quà la France. Et là, cest vraiment grave puisque le constructeur français se croit irremplaçable et impose des conditions contraires aux intérêts de lAlgérie. Cet exemple, qui est loin dêtre unique en matière daberration, coûte très cher à lAlgérie, non seulement en terme demplois (directs et indirects), mais également, de savoir-faire pour les jeunes, et bien sûr de transfert de technologie. Des pratiques qui renseignent sur labsence de volonté du régime algérien de promouvoir les activités essentielles au développement du pays. Ce nest pas surprenant que lAlgérie senfonce dans le désarroi du sous-développement, tandis que les décideurs érigent des fortunes grâce à la corruption et aux détournements de fonds publics dans le cadre de contrats dimportation et/ou de partenariat avec des opérateurs étrangers. Étant le 1er fournisseur de lAlgérie, la France et ses entreprises, coutumières de commissions et rétro-commissions participent ainsi au pillage de lAlgérie. Quel intérêt donc pour ces partenaires de construire des usines en Algérie, puisque de toute façon, le marché leur est acquis, grâce à une clique dimportateurs issus de la sphère au pouvoir et introduits dans les réseaux de la « Françalgérie » source de monopoles qui paralysent léconomie algérienne, empêchant, à la fois lémergence de la production nationale, et laccès des Algériens aux avantages de la concurrence du marché mondial. Certes, avec la mondialisation et larrivée de la Chine dans léconomie de la région, les relations «privilégiées» entre lAlgérie et la France sont en train de sestomper. Les Algériens, les jeunes en particuliers, veulent entamer une nouvelle ère de lindépendance. Une ère dans laquelle les dirigeants du pouvoir totalitaire, tout autant que leur vis-à-vis français seront chose du passé. Côté français, on enterre le projet mort-né de traité « damitié » entre la France et lAlgérie, conçu par Jacques Chirac en 2003, mais jamais concrétisé. Et pour cause! Entre gouvernements, il ny a place que pour la Realpolitik, comme disait De Gaulle. Cessons donc de nous mentir et de voir lamitié, là où elle nest pas. Au sommet des États. Plus encore entre ceux dont lhistoire commune se résume en dominants/dominés. Une histoire quon demande aux victimes doublier, ou encore daller se faire voir, langage grossier de Gérard Longuet, ministre de la défense de Sarkozy dans son bras dhonneur à lendroit de lAlgérie sur le plateau dune télévision. Quelques indignations des deux côtés de la méditerranée, lhomme assume et lactualité passe à autre chose. Quoi quil en soit, et au-delà des discours, il y a un bouleversement certain dans les esprits, particulièrement dans les pays du Sud, où la question des droits de la personne a fait sa propre révolution et rentre peu à peu dans les mœurs. En aucun cas, les peuples ne revivront loppression des dictatures soutenues clandestinement par les puissances occidentales. Même en Algérie, le statu quo en vigueur nest quapparence. La grande majorité des gens nont pas confiance en la capacité de leurs dirigeants, quils considèrent trop compromis avec lancienne puissance coloniale, pour défendre correctement les intérêts de leur pays. Comment penser autrement dun régime malade de sa corruption, prisonnier de ses alliances maffieuses et contesté dans sa légitimité. Désormais, il porte la mention «en sursis». Idem pour la FrançAlgérie.
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 16:27:24 +0000

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