David Martin Escudero : salut aux tiers et silence. Clemente : - TopicsExpress



          

David Martin Escudero : salut aux tiers et silence. Clemente : silence et une oreille. Armillita : applaudissements et salut. Six novillos, magnifiques de charpente, de caste, de tonus et d’allant. Les quatre premiers d’une noblesse évidente, les deux autres mansos. 17 piques et deux chutes au total. Une soirée captivante, pas une minute d’ennui grâce à ce bétail d’El Parralejo, d’origine Fuente Ymbro. Dès le deuxième novillo, les professionnels se sont dévisagés. Il y avait dans le callejon de Dax plus que du beau monde, le maestro Curro Vazquez, le matador Serranito et Capea junior. Ajoutez-y le petit-fils d’Antonio Bienvenida et des peones de référence comme Carretero ou Campano. Tous se demandaient : « D’où vient-il, son âge, qui l’accompagne, ses débuts, son vrai nom ? » Il y eut un recorte, une passe aidée par le bas, la lente courbe d’un virage, si le mot convient, du Guadalquivir. Elle venait en conclusion de quatre naturelles d’un velouté parfait, le buste exposé, le corps toujours droit, inutile de se pencher quand il n’y a pas lieu. Curro Vazquez eut un olé à peine murmuré. Un olé révélateur. Alors, on lui confia que Clément Dubecq (33110 Le Bouscat), alias Clemente, ne défilait que pour la troisième fois en novillada piquée, après Captieux et Garlin. « Il me plaît », dit Curro, pourtant venu soutenir le Mexicain Armillita, apodéré par son frère Antonio. « Ce Clemente est différent, classique, de mon époque et de celle d’Antonete. Cela change, il rafraîchit et l’on se souvient de chacun de ses muletazos. » À chaque défaut une solution Quand le cinquième novillo, un toro de chassis, une grenade dégoupillée, a semé la panique en piste, baladé le picador Riboulet (véritable seigneur à cheval) et infligé à Clemente une rouste à changer de profession, les « pros » ont opté pour l’attente. Peu à peu, la peur dans le callejon s’est muée en admiration. Un à un, Clément résolvait les gros soucis, à chaque défaut une solution : accepter la querencia du cornu près de la porte du patio, réduire les traîtres fulgurances, maintenir la muleta en bas, l’obliger à se retourner plus près, le soumettre tout en conservant l’élégance et surtout cette étonnante assurance qui mit tout le monde baba. À bien y regarder, ce fut une faena immense à ce stade de la compétition, disait-on ces jours-ci à Moscou. Il faut l’avouer, Clemente est le nouveau joyau de notre tauromachie. Le métier de Martin Escudero est certain, sa personnalité un peu moins. Il récite, beaucoup trop, récite. Quant à Fermin Espinosa Armillita, sceptre d’une glorieuse dynastie mexicaine, laissons-le mûrir. Trop de profil au troisième novillo, il s’accrocha sans sourciller face au dernier, tombé de magistrale estocade. Environ 3/5 de plaza. 26,2°C. Public à majorité estivale. Mais les aficionados surent se régaler. Pieds rivés au sol, Clemente a surpris l’assistance par son courage et sa tauromachie aux saveurs d’antan. (Photo Loïc Dequier)
Posted on: Sat, 17 Aug 2013 06:52:23 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015