De la mise en perspective…. IRONS-NOUS TOUS EN ENFER ? Trois - TopicsExpress



          

De la mise en perspective…. IRONS-NOUS TOUS EN ENFER ? Trois séries de contradictions animent la dynamique socio-politique du pays depuis plus d’un siècle. La première série couvre les contradictions de classe qui renvoie à la structure de classes de la société mauricienne. Une structure qui a évolué et qui a connu des profondes transformations et mutations structurelles depuis l’indépendance. Elle continue d’évoluer sous l’effet de la mondialisation en cours. La seconde touche aux contradictions raciales/communale qui renvoie à la structure raciale/ communale, telle qu’elle s’est constituée et développée au cours d’une histoire longue bientôt de trois siècles. ( 2022 !) Cette structure a connu et connait encore d’importantes évolutions La troisième concerne les contradictions populaires et démocratiques qui renvoient à la lutte de la population pour plus de justice, pour plus d’égalité et pour acquérir des droits selon les principes de l’égalité citoyenne. Cette contradiction et les luttes qui lui correspond a toujours été une dimension essentielle de notre histoire. Cette lutte a pris des formes différentes. Un autre paramètre important lie à ces séries de contradictions, dans la compréhension de la dynamique historique et socio-politique de la société mauricienne est la coïncidence classe- communauté. Même si elle a considérablement évolué avec la constitution des nouveaux ensembles économiques avec l’industrialisation et le développement du secteur des services, il reste d’importants éléments structurels et structurants qui continuent de dessiner l’imaginaire et l’inconscient collectif mauricien. C’est ainsi que dans les discours politico-idéologiques on trouve une double interpellation – de classe et raciale/communale. C’est ce qu’on trouve chez les idéologues de la « pseudo-démocratisation ». Tout comme on retrouve ces deux dimensions chez ceux qui nient le bien fonde moral et économique de tout projet de démocratisation en le réduisant a un leurre cachant mal disent-ils un agenda partisan de nature ethno-clientéliste. Ces trois contradictions/interpellations s’articulent dans les différentes idéologies et le poids respectif de chacune de ces séries de contradictions a varié dans les différents moments/phases de notre histoire. Nous avons analysé l’histoire des 45 cinq dernières années, soit depuis notre accession a l’indépendance en 1968 avec cette grille d’analyse. ( Voir la note « Un pays, un peuple, un destin 1968-2013 » sur la presente page fb Dans l’actualité ces temps-ci on voit ces séries contradictions à l’œuvre plus précisément les forces qui les portent. La grande question c’est laquelle de ces trois séries – et forces associées - va prendre le dessus et peser sur l’orientation générale de notre société. Il y a les forces qui ont comme fonds de commerce le discours jouant sur la contradiction raciale/communale avec un « geste » de classe et de populisme. D’autres s’appuient sur les contradictions de classes pour construire leurs idéologies et pratiques. Elles essayent depuis quelques temps d’intégrer aussi des contradictions non classistes. Et puis il y a des forces dont le combat est animé par le registre des contradictions populaires et démocratiques. Une mise en perspective est nécessaire pour aller au-delà de l’anecdotique et de l’évènementiel, pour dépasser les réactions et les commentaires, pour relativiser les « moods » et états d’âmes afin d’inscrire les initiatives, les discours, actions et réactions dans le champ des dynamiques en cours. L’avenir va dépendre de la capacité de ces différentes forces de convaincre afin de gagner une majorité de la population à leur programme et projet. Les outils et moyens dont disposent les uns et les autres ne sont pas les mêmes. Si c’est la dynamique reposant essentiellement sur la contradiction raciale et communale, nos sociétés courtes droites à sa perte et nous irons tous en enfer. Si on persiste et signe avec l’idéologie ultralibérale aiguisant d’un cote la cupidité et la contradiction de classe et nourrissant de l’autre cote la précarité, l’exclusion et la pauvreté nous irons aussi tous en enfer. Par conséquent, il faut dire non à un modèle de développement qui objectivement est le terreau de tous intégrismes. En clair notre société a besoin d’un nouveau modèle qui sera porte par une révolution moderne, une révolution citoyenne. Elle vit actuellement dans l’entre-deux, entre le vieil ordre qui a fait son temps mais qui s’accroche et le nouvel qui se cherche. Tout entre-deux est un processus avec ses contradictions (principales et secondaires), ses divergences et ses incohérences. Il faut aussi compter sur le tout-à-l’ ego. C’est la réalité de tout processus historique dont on ne peut faire l’économie. Ce qui est en jeu c’est de savoir donner la forme et le contenu à cette révolution citoyenne, comme réponse à la série de contradictions sociales actuelles. Et cela ne se fait pas en un jour. A ceux qui sont engagés à leur manière et à leur niveau dans cette dynamique de changement, de bien prendre la mesure de toute la complexité du processus historique en cours. L’histoire nous apprend que le changement ne se décrète pas. Il faut l’inventer, l’imaginer, le forger, le construire. Tâche difficile mais combien exaltante !
Posted on: Thu, 12 Sep 2013 06:26:02 +0000

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