De nombreux hommes politiques français ont fait de la montée - TopicsExpress



          

De nombreux hommes politiques français ont fait de la montée formidable du Front national le symptôme d’un rejet par les Français de la politique. Derrière ce constat, il y a le refus d’accorder au FN un statut de parti politique normal ; voter pour ce parti serait alors refuser le cadre de la démocratie, une voie vers l’extraordinaire et l’exception. Cette argumentation a le mérite de rappeler que dans le fond, quand tombent les masques, le FN n’est pas, du fait des opinions professées par ses dirigeants, un parti démocratique. Cependant, cette lecture a aussi un inconvénient grave, elle conduit à s’éloigner de manière irrémédiable des Français et de leurs soucis. La primaire de Marseille montre assez la volonté des citoyens de prendre en main leur destin à chaque fois qu’on le leur permet. Cela nous ramène au coeur de ce que doit être la politique : renforcer la capacité de chaque citoyen à agir. Le FN est né de la crise de nos sociétés européennes et d’abord de celle de la France entre les années 1970 et les années 1980; il s’est nourri de la difficulté croissante des gouvernements de droite comme de gauche à agir dans et pour notre société, à rendre tangible et compréhensible leur action. Mais comment agir efficacement quand c’est la société elle-même qui fonctionne mal puisque le mécanisme en est cassé ? Comment penser l’emploi sur le modèle de l’industrie des 30 glorieuses quand la société des 30 glorieuses ne peut être reconstituée ? Le vote FN révèle d’abord que les Français sont lassés des explications de droite comme celles de gauche sur la dépendance de la France vis-àvis de forces plus grandes qu’elle. Cette lassitude conduit alors à se porter vers des objets simples, intuitifs, comme les étrangers, le personnel politique, l’administration française et européenne, les pays étrangers. La crise politique que nous traversons en France est une crise de la confiance que les citoyens accordent aux gouvernants pour agir avec efficacité. C’est tout simplement qu’on ne se donne pas les bons objets. Ce sur quoi, il n’est pas possible d’agir, on n’en fait pas un objet politique et dans le même temps, on ne renonce pas à agir. C’est le moment d’avoir de l’imagination, les Français veulent reprendre le pouvoir et c’est parfaitement légitime ! Cet avertissement ne vaut pas seulement pour la classe politique au sens restreint du terme, ce serait une grave illusion. Les Français sont très clairs, ils souhaitent un sursaut politique de tous ceux à qui ils reconnaissent une capacité à agir ou un rôle social. Cela concerne au premier chef les grandes centrales syndicales dont l’action va bien plus loin au service de la société que leur action revendicative et qui sont des acteurs sociaux et politiques majeurs via les comités d’entreprise et l’ensemble du paritarisme. De même, l’ensemble du patronat devrait largement se sentir concerné tant les Français reconnaissent le rôle économique et social des entreprises et donc leur responsabilité en la matière. Une lutte efficace contre le recours par une partie de plus en plus grande de la classe politique française à des discours sans efficacité passe aujourd’hui par le fait de se donner de nouveaux objets pour faire de la politique, pour faire avancer le bien commun. Plus simplement encore, il s’agit surtout de reconnaître qu’il nous est possible d’ores et déjà d’agir, il suffit d’élargir notre horizon. Ainsi, nous pouvons penser l’école, la réussite, les parcours, l’emploi de manière nouvelle ; quand on songe que nous séparons obstinément la formation initiale et la formation continue, la formation générale et la formation professionnelle, on comprend mieux comment notre société se crispe si facilement quand nous refusons de débloquer les leviers. De même, il faut replacer au coeur de la société française l’envie de chercher, d’inventer, de prendre des initiatives. La politique n’est pas la gestion, encore moins l’attente, mais une tension heureuse vers le futur et le progrès. Cfdt [Union Départementale de l’Essonne] Maison des Syndicats 12, Place des Terrasses de l’Agora 91007 éVRY 01 60 78 32 67 [email protected] Cfdt 91.fr ESSONNE s’engager pour chacun agir pour tous communiqué Marie Leprêtre Secrétaire Générale évry, le 25 Octobre 2013 Le Front national, un symptôme du beso in de politique des français
Posted on: Sat, 26 Oct 2013 15:57:54 +0000

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