Des processus électoraux chaotiques en Guinée, à Madagascar et - TopicsExpress



          

Des processus électoraux chaotiques en Guinée, à Madagascar et au Mali. 1 – Reports incessants des élections législatives en Guinée Les élections législatives en Guinée, programmées pour le 30 juin 2013 ont, une fois de plus, été reportées vers fin septembre 2013. Les législatives auraient dû se tenir dans les six mois suivant l’investiture en décembre 2010 du président Condé qui, un mois auparavant, était devenu le premier chef de l’Etat démocratiquement élu de Guinée, pays à l’histoire marquée par les violences politiques et militaires. Faute de consensus avec l’opposition sur l’organisation d’un scrutin « libre et transparent », les législatives ont été maintes fois repoussées. La dernière date fixée au 12 mai 2013 n’a pu être tenue en raison de violentes manifestations d’opposants qui ont fait neuf morts, dont un policier, et plus de 240 blessés. Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir. C’est actuellement un Conseil national de transition (CNT, non élu) qui fait office de Parlement. Pouvoir et opposition n’arrivent pas à accorder leur violon sur le fichier électoral. Le choix « unilatéral » de l’opérateur sud-africain est le nœud gordien qui divise Alpha Condé d’une part et d’autre par Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté. L’opposition rejette en bloc la mise à jour de ce fichier électoral. Elle est appuyée en cela par l’ancien Premier ministre de la transition Jean Marie Doré qui dénonce les irrégularités de ce recensement électoral en vue des élections législatives. « Les législatives auront lieu un jour, mais tout dépend du président de la République, Monsieur Alpha Condé, parce qu’il faut que l’établissement du fichier se fasse d’une façon très claire, qu’il n’y ait pas de doublons, qu’il n’y ait pas d’électeurs fictifs.» 2 – Magadascar : un pays sans Président en titre depuis 2009 La situation est particulièrement confuse à Madagascar où nous avons 4 présidents qui disputent le pouvoir : - Un président de transition, Andry RAJOELINA - Des anciens présidents Didier RATSIRAKA et Albert ZAFY - Un exilé Marc RAVALOMANANA, élu en 2006 Et des tentatives de l’Eglise d’organiser des cérémonies religieuses de réconciliation. A la suite des violences électorales en 2009, l’Armée avait remis le pouvoir au maire de Tananarive Andry RAJOEILINA, le 17 mars 2009. C’était une situation provisoire, mais elle dure maintenant depuis 4 ans. 3 – Des élections présidentielles au Mali dans un pays en guerre et fortement divisé Des élections présidentielles sont programmées pour le 28 juillet 2013 au Mali. Tout le monde s’en réjouit, et à juste titre. Cependant, avant la guerre civile, et l’insurrection des Touaregs, le Mali ne souffrait pas de déficit démocratique. Bien au contraire. La démocratie multi-partisane y fonctionnait si bien à tel point que certains commentateurs, peu avisés, en avaient déduit, très hâtivement, que le Mali avait dépassé le Sénégal. Et, puis patatras, c’est la KO. En fait, le Mali est, non seulement un Etat faible avec une armée peu structurée, mais aussi et surtout, une construction nationale qui n’a pas suffisamment tenu compte de l’identité des Touaregs. Cette faiblesse de l’identité nationale malienne qui peut menacer gravement la démocratie malienne. Il reste une question fondamentale : peut - on organiser un processus électoral satisfaisant dans un pays en guerre ? Si oui, ce processus électoral est-il de nature à consolider la démocratie dans un pays fortement divisé ?
Posted on: Sun, 07 Jul 2013 08:38:56 +0000

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