Double nationalité en Algerie Idéologie de la population mixte - TopicsExpress



          

Double nationalité en Algerie Idéologie de la population mixte des Franco-algériens L’idéologie a souvent exalté l’union ou l’indépendance des populations en préambule d’un nouveau projet de société. Elle a, en revanche, moins intégré la volonté et la capacité des populations mixtes de rapprocher ou séparer leurs pays parentaux en ramenant leurs relations de toute nature à une plus juste pondération. Pour conforter cet arbitrage la mise en perspective des choix et de l’engagement politique des mixtes est essentielle . Dans le cas particulier de la population mixte franco-algérienne, les rapports entre pays parentaux sont encore marqués par la rupture, en 62, d’une union plus que centenaire. Se sont ajoutées ensuite, les difficultés de la décolonisation que chacun, aujourd’hui, en France et en Algérie, affronte avec d’autres pays partenaires. Ces difficultés résultent largement de l’objectif de croissance qui restreint la redistribution intérieure au grand dam des populations, dans un contexte impitoyable de concurrence mondialisées. L’impact le plus spectaculaire du découplage entre la vie sociale et l’économie, c’est l’amplification des inégalités et des frustrations. L’exclusion élargit la division et pose un grave dilemme de transformation sociale. Les classes dirigeantes masquent ce dilemme en en faisant, parfois, porter la responsabilité à l‘autre pays parental. Un climat de rancune trouble les rapports binationaux et hypothèque l’avenir. Dans ces conditions, travailler au rapprochement des deux pays, c’est d’abord affirmer l’identité mixte, c’est ensuite porter un regard critique sur la dérive alarmante de la décolonisation. I - La mixité face au diktat des juristes 1/ Spécifier la mixité La population mixte des franco-algériens a deux ascendances, l’une en France, l’autre en Algérie, et elle présente de ce fait une singularité identitaire débordant la seule nationalité française ou algérienne. Aucun code de la nationalité ni aucun dirigeant ne peut lui dénier cette double appartenance. Pour autant, celle-ci n’a pas pu être jusque là formulée ouvertement en termes de droit, ni en France ni en Algérie. Cette population mixte est par ailleurs distincte des Français d’origine algérienne et des Algériens d’origine française bien que ceux-ci soient désignés sous le même vocable de franco-algériens. Eux ne sont, en effet, que des naturalisés avec des droits concédés mais pas acquis par leur filiation d’origine. La distinction n’est pas faite pour exclure ou offenser, mais pour affirmer le particularisme des mixtes maux perçus par les juristes dans chaque pays parental. Si on désigne les mixtes sous le vocable global de franco-algériens ou qu’on les range dans la catégorie des binationaux, c’est, en vérité, pour mieux taire leur spécificité et refuser d’admettre l’expression juridique de leur réalité sociale. L’espace de vie de la population mixte recouvre, en effet, non pas un mais deux territoires, et de ce fait, elle subit un procès d‘intention incessant à l‘opposé du sentiment d’appartenance qui la lie à ses deux pays parentaux. En clair, les juristes des deux rives n’ont pas su ni voulu singulariser la population mixte lors des négociations d’indépendance, en 62, ne cherchant alors à définir en priorité que le statut des territoires et de la population globale des pays parentaux. De ce règlement a découlé un déni de justice profond à l’égard des mixtes (aggravé par la divergence des droits nationaux) d’être censurés, sanctionnés ou même rejetés, sans considération de leur double appartenance. 2/ De l’importance de spécifier la mixité. Chez les binationaux d’adoption, l’attache filiale les porte vers les valeurs d’un seul pays parental, soit par filiation, soit par option. A l’inverse chez les mixtes, le sentiment va aux deux pays parentaux et, si des aléas surviennent, ce sentiment s’exerce dans un esprit de raccordement, de rééquilibrage relationnel, d ‘apaisement, comme cela s’observe aussi chez les enfants de couples divorcés. Cette différence des mixtes ne peut encore se vivre ni s’ordonner dans un cadre institutionnel. Seules quelques conventions restreintes ont été signées. En l’état, les binationaux d’adoption sont mieux protégés que les mixtes dans les relations bilatérales, alors que les deux populations jouent la réconciliation parentale sur deux plans différents, plus commercial pour les uns, plus affectif pour les autres. La difficulté majeure est que l’expression de la population mixte ne peut se concevoir qu’avec le concours de pays parentaux encore plongés dans la crainte maladive d‘une manipulation. L’autorité parentale hésite ainsi à créer en faveur des mixtes - et dans l’intérêt binational - un espace social consensuel conçu en partie dans le principe de subsidiarité et se donnant aussi pour objectif de créer un modèle de circulation de biens et des personnes applicable aux pays de l‘ex-Empire. Typique de la crainte, un pays propose un Traité d’amitié, l’autre un traité d’union méditerranéenne. II - Dérive de la décolonisation. 1/ Le concept de Nation, cheval de Troie de la dérive de la décolonisation. Le concept de Nation, si cher aux indépendantistes, mais hérité de la colonisation et du pouvoir jacobin, est transformé de nos jours en cheval de Troie d’un modèle de société hyper inégalitaire et conflictuel né en occident : la société de consommation de masse (SCM). Enfermés dans la camisole de l’économie, les héritiers de l’ex-Empire sont les premières victimes d’un nationalisme éphémère qui les berce. Capitalisme et socialisme ne sont plus que des formes productivistes d’organisation sociale de la production, entre-croisables et alternatives. La gouvernance sociale est écartée, qui pourtant harmonise et moralise le partage des charges et des bienfaits du développement. Les industries industrialisantes, rendues obsolètes de façon foudroyante par la compétition mondiale, sont le meilleur exemple d’une absence de coopération bilatérale, qu’on néglige aussi d’ouvrir en faveur de l’exploitation commune des terres et de l’eau. 2/ Traite négrière et immigration sauvage, levier de croissance. La généralisation de la libre concurrence, orchestrée par l’OMC, le FMI, les organisations internationales et les médias, a déstabilisé la base économique et financière des nations. Depuis 25 ans, la France, comme ses voisins européens, a été soumise à des attaques incessantes et violentes. Surprises par le dumping commercial et menacées d‘anéantissement, les entreprises font de la résistance ou montent à l’assaut des lignes adverses mal identifiées, modifient leurs structures de coûts et de qualifications, tentent l’innovation, démultiplient la sous-traitance, négocient alliances, fusions et délocalisations .... La conséquence désastreuse de cette course à la suprématie, est connue de tous : chômage et recours massif à la main-d’œuvre immigrée, liquidation des industries traditionnelles, bouleversement de la vie sociale nationale.... Pour compenser l’attaque des marchés, il a fallu partout lâcher brutalement la bride des réglementations, parfois par excès des dirigeants. La traite négrière a explosé dans la combinaison et la conjugaison des politiques de croissance Nord-Sud, l’appontement des marchés. Les méfaits de ce levier de croissance sont connus : Immigration sauvage, boat-people, régularisation massive des clandestins et des sans- papiers, hold-up de nationalités, naturalisations, ghettos, banlieues, communautarisme, réglementations sécuritaires, politiques convenues de la ville, petits boulots, chômage en forme de miroir aux alouettes et de filet de voltige de l’immigration de misère, restos du cœur, ruptures culturelles, échecs de l’intégration, identités dépecées, intégrismes, émeutes de quartiers, terrorisme, trafics et délinquance, mixité stigmatisée, fuite éperdue de millions de candidats à l’émigration vers le ‘’paradis’’ capitaliste, partout des guerres barbares entre décolonisés, ... Chaque jour se nouent des liens inquiétants entre la mondialisation libérale et une décolonisation inachevée, détournée. Même plus besoin d’aller chercher l’immigré ! Conclusion Le choc de la mondialisation est mortel. Les pays de l’ex-Empire s’engouffrent, néanmoins, dans la dérive de la décolonisation et font même surenchère. La mécanique de croissance Nord-Sud fonctionne en concordance aveugle avec les marchés extérieurs. Stimulée par la dynamique commerciale, la politique de développement agit comme une catapulte des profits. L’engrenage des échanges a engendré une classe compradore dans tous les pays de l‘ex-Empire qu‘il faut impérativement convaincre de mettre en œuvre une gouvernance sociale propre à convertir les difficultés des populations en objectifs prioritaires de développement. C’est la voie de lutte contre les inégalités sociales que prône la population mixte des Franco-algériens. Elle consiste à créer un espace social franco-algérien et à lui adjoindre un Cercle de développement rassemblant les pays de l’ex-Empire et permettant, notamment, d’instaurer une immigration ‘’autrement’’ vers l’UE Extraits de ‘’Franco-algérien. La mixité face au diktat des juristes’’ de Si-Miliani Christian
Posted on: Sat, 27 Jul 2013 12:56:21 +0000

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