Drogue et insécurité... pas seulement à Madagascar...!!! Même si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, les forces de l’ordre s’efforcent de lutter contre le grand banditisme qui sévit dans les grandes villes et en particulier dans la capitale. Cependant, faute de moyens, elles ont du mal à intervenir en amont en tant que forces de dissuasion. S’il y a un aspect qui paraît négligé pour le moment, c’est le lien entre insécurité et stupéfiants. Pour réduire l’insécurité, il est impératif de casser les trafics de drogue. Même si Antananarivo ne connaît pas de guerres des gangs de la drogue, celle-ci fait des ravages. On distingue d’une part, les consommateurs en situation de manque qui n’hésitent pas à détrousser les passants et à cambrioler les maisons pour trouver de l’argent nécessaire à l’achat de drogues. Un drogué qui souffre de manque devient fou de colère et prend tous les risques. Il y a d’autre part, les pilleurs, tueurs et violeurs qui absorbent leur dose de stupéfiant pour se donner du courage. Ils ont besoin d’être dans un état second et d’avoir la tête à l’envers pour avoir l’audace de commettre leurs ignobles méfaits et de braver la mort. La drogue est peut-être un vice comme un autre mais c’est surtout un instrument du mal. Abrutissante et euphorisante, elle met progressivement les faibles d’esprit dans une situation de dépendance physique et psychique. Elle leur fait chevaucher des dragons et les fait planer au point de ne plus pouvoir redescendre sur terre. Elle cause des lésions au cerveau, perturbe le système cardiovasculaire et engendre des troubles de la personnalité. A force d’ingestion et d’injections de drogue, le toxicomane met en danger sa propre personne et ses proches. Les autorités ont tort de ne pas essayer de tordre le cou aux trafics de stupéfiants. Le fléau de la drogue n’est pas l’apanage des nations riches. Ne nous voilons pas la face : le ver grossit dans le fruit. Il est faux de croire que les dealers limitent leur rayon d’action au seul quartier des 67ha et que les consommateurs sont uniquement les enfants de riches du Lycée Français d’Ambatobe. Nul ne peut disconvenir que les drogues entrent dans les ports et aéroports et sortent par la même voie. Nul ne peut nier que des cultures de cannabis sont dissimulées au milieu de champs de manioc et dans les forêts avant que la production ne soit exportée dans tout l’Océan Indien. Nul ne peut ignorer que des drogues dures de basse qualité et de synthèse circulent dans les lycées et les discothèques de toutes les agglomérations malgaches. La lutte contre la drogue est une chose trop sérieuse pour être confiée aux seules forces de l’ordre. Elle exige une sensibilisation permanente des parents et des enseignants, ainsi qu’une collaboration étroite entre tous les ministères et les acteurs de la vie sociale, politique et économique, y compris médecins, douaniers, banquiers, magistrats, journalistes, présidents de Fokontany, professionnels du tourisme, propriétaires de bars et de boîtes de nuit. Seuls les naïfs et les inconscients peuvent croire que l’amour du Christ suffira pour réduire le pouvoir de nuisance des trafiquants de drogues. Les individus sensés et pragmatiques savent qu’il faut des lois, des enquêtes, des arrestations, des procès et des peines d’emprisonnement ferme pour que quelques réseaux mafieux tombent et que leur commerce mortel cesse. On ne traque pas Satan avec de bons sentiments, la fleur à la bouche ou avec un couteau de table à bout rond. Certes, les brigades spécialisées dans la lutte contre les stupéfiants au sein de la police et de la gendarmerie malgaches manquent cruellement de moyens mais elles doivent commencer par se débarrasser de certains éléments internes qui sont complices des trafiquants de drogue. La gendarmerie fait des efforts louables en ce sens. On espère également un assainissement en profondeur au niveau de la police et de la magistrature.
Posted on: Tue, 03 Sep 2013 09:08:02 +0000
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