Du point de vue des idées, le soufisme est un courant - TopicsExpress



          

Du point de vue des idées, le soufisme est un courant ésotérique et initiatique, qui professe une doctrine affirmant que toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (exotérique ou zahir) et un aspect intérieur caché (ésotérique ou batin). Il se caractérise par la recherche dun état spirituel qui permet daccéder à cette connaissance cachée. Cette importance accordée aux secrets a même mené jusquà linvention des langues artificielles par les confréries, dont le plus important exemple est le Baleybelen. La première phase est donc celle du rejet de la conscience habituelle, celle des cinq sens, par la recherche dun état d« ivresse » spirituelle, parfois assimilé à tort à une sorte dextase ; les soufis eux-mêmes parlent plutôt d« extinction » (al-fana), cest-à-dire lannihilation de lego pour parvenir à la conscience de la présence de laction de Dieu. Cette première étape réalisée, le soufi doit revenir au monde extérieur quil avait dans un premier temps rejeté ; le lexique des soufis désigne cette phase par différents termes qui correspondent à autant daspects de ce second voyage : al-baqâ, la « subsistance ou la permanence », la lucidité (sahw), le retour (rujû) vers les créatures, semble-t-il. Cette description sommaire a forcément un caractère très schématique : comme le montre la littérature soufie, ce processus est bien plus cyclique que linéaire, et linterprétation des termes du lexique soufi est par nature ésotérique. Comme le dit le maître soufi algérien Ahmad Al Alawi : « Que de fois on a employé ces expressions, alors que les gens ignorent ce que le Peuple entend par là ! Les soufis parlent dunion et de distinction, sans que les autres ne sachent de quoi il retourne, ce que sont lunion et la réalisation (tahqîq), autrement que théoriquement et par foi. Tout ce quils peuvent affirmer à ce sujet dépend de leur capacité à imaginer, par des constructions conceptuelles (wahm), ce à quoi se réfèrent ces expressions, puisquil est impossible de le savoir tant que lon na pas rejoint Dieu. » Par exemple, une autre façon de présenter le même processus, à partir de la terminologie coranique, consiste à décrire différents degrés de réalisation spirituelle. Les maîtres soufis distinguent trois phases dans lélévation de lâme vers la connaissance de Dieu : dabord lâme gouvernée par ses passions. Le postulant à linitiation, qui est considéré comme étant à ce stade, est appelé mourîd (مُريد [murīd], novice; nouvel adepte; disciple). Vient ensuite le degré de lâme qui se blâme elle-même, cest-à-dire qui cherche à se corriger intérieurement, linitié qui parvient à ce stade est appelé salîk (farsi : سالك [sālik], voyageur) itinérant, allusion au symbolique « voyage intérieur ». Puis le troisième et dernier niveau est celui de lâme apaisée.
Posted on: Thu, 21 Nov 2013 16:18:03 +0000

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