D’une rive à lautre Étant plus jeune, ma peur de - TopicsExpress



          

D’une rive à lautre Étant plus jeune, ma peur de l’inconnu était si grande que je nageais à contre-courant. Dans cette rivière de la vie, je cherchais désespérément rejoindre cette rive d’où je m’étais d’abord jeté tel un oisillon qui bat ses ailes pour la première fois. Cette rive je la connaissais bien, j’y voyais même certaines personnes que je connaissais et qui semblaient y rester confortablement. Chaque brassée m’épuisait un peu plus sans que je me rapproche d’elle, en fait, je m’en éloignais doucement dès que la fatigue prenait le dessus sur mes bras ankylosés. Un soir, mon épuisement était à son comble, j’ai baissé les bras devant cette force de la nature et me suis laisser emporter par ce courant qui était de loin plus fort que moi. Je n’avais plus la force de me battre, j’ai prié pour de l’aide et me suis accroché à un billot de bois qui était lui aussi porté par le débit. Je me suis permis de m’assoupir, en débutant par fermer les yeux, je me suis enlacé autour de mon sauveur pour finalement m’endormir… À mon réveil, le nouveau paysage qui s’offrait à moi me fit peur d’abord, pour ensuite me surprendre, découvrant de nouvelles formes, de nouvelles couleurs et de nouvelles odeurs, même les textures du lit de la rivière variaient du sable aux petits cailloux qui chatouillaient mes orteils. J’ai vue aussi de nouveaux animaux, qui s’abreuvaient et jouaient sur ces rives qui m’étaient restées inconnues jusquà ce jour. Plus je me laissais porter par le courant, plus je prenais goût à ces découvertes me faisant oublier là d’où je venais et où j’ai tant souhaité retourner. De jour en jour, j’étais fasciné par les révélations que m’offrait la nature et me suis rappelé que je savais nager, j’avais tant essayé de me battre pour revenir d’où je mettais d’abord jeté. J’ai donc décidé de laisser le billot qui m’avait soutenu le temps de reprendre des forces et me mit à nager en symbiose avec l’élément qui était devenu mon allié. La peur ne m’habitait plus, l’envie de voir ce qui m’attendait plus loin motivait chaque geste, respiration vers ce que je ne connaissais pas encore. Parfois, le courant s’endort, se donne un répit. Ces jours là, je redouble d’effort car je sais que je suis en mesure de poursuivre mon voyage sans lui ni billot. Je continu en espérant trouver une rive plus belle encore d’où je pourrai entreprendre un nouveau voyage vers ce qu’il y a de plus beau, plus doux que nulle part ailleurs… Vers moi. Sébastien O’Donoughue
Posted on: Thu, 17 Oct 2013 21:20:10 +0000

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