ECARTER LES CANDIDATS… 11Les hommes politiques ivoiriens - TopicsExpress



          

ECARTER LES CANDIDATS… 11Les hommes politiques ivoiriens avaient-ils à ce point si peu confiance dans la sanction des urnes ? Toujours est-il qu’ils préférèrent d’abord écarter préventivement certains candidats plutôt que de laisser le peuple exprimer librement son choix. Dès la première élection présidentielle « libre » (1995), l’opposant du Nord et leader du Rassemblement des Républicains (RDR) Alassane Ouattara ne fut pas autorisé à se présenter en vertu du fameux article 498. Et pourtant, il avait été pendant trois ans le Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny… 8 Il respecta d’ailleurs la règle du jeu : « Le nouveau code électoral ne me permet pas d’être candi(...) 9 Selon la définition donnée, sans humour, par le professeur Aimé Kipré, historien et promoteur, par(...) 10 Du fait de la publication tardive du texte final de la Constitution, le référendum aurait été inva(...) 11 On avait pu croire que le général Robert Gueï avait pris conscience de la montée des périls lorsqu(...) 12 En exil à Paris après le coup d’Etat de décembre 1999, Henri Konan Bédié n’était pas autorisé à re(...) 12La Constitution de juillet 2000, dont on avait pu espérer au moment du putsch du général Robert Gueï qu’elle solderait définitivement le problème des Ivoiriens dont l’origine n’était pas «multiséculaire»9 , réintégra cette clause d’exclusion quelques jours avant le référendum organisé pour la faire approuver10. Remplaçant l’article 49, l’article 35 exigea de nouveau que le père ET la mère du candidat soient ivoiriens de naissance, alors que, pendant plusieurs mois, les rédacteurs s’en étaient tenus à la formule « né de père OU de mère ivoiriens de naissance »11. Mais cette Constitution contenait également d’autres bonnes raisons de mettre hors-jeu bon nombre de candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2000 : outre Alassane Ouattara, victime « ethnique », plusieurs furent écartés pour ne pas être en règle avec l’administration fiscale, un autre (appartenant à l’ex-parti unique) pour ne pouvoir faire état « d’une bonne moralité et d’une grande probité », un autre candidat PDCI, et non des moindres (Konan Bédié, ex-Chef de l’Etat), pour « ne pas avoir fait constater son état complet de bien-être physique et mental par un collège de médecins assermentés exerçant en CIV »12, tandis que quelques autres furent écartés pour « dossier incomplet ». 13A l’issue de cette « sélection », la Cour Suprême avait écarté 12 des 17 prétendants à la magistrature suprême, et n’avait finalement retenu que deux vrais candidats. En dehors du général putschiste Robert Gueï, sans étiquette puisque le PDCI lui avait refusé l’investiture, Laurent Gbagbo représentait le seul parti politique appelé à participer au scrutin, le Front populaire ivoirien. Les deux autres (PDCI et RDR) avaient été mis hors jeu. … ET ÉCARTER LES ÉLECTEURS. 14Mais lorsqu’il ne fut plus possible de censurer par avance les candidatures, on s’en prit aux listes électorales. A vrai dire, le ver était dans le fruit depuis 1994, d’une part en raison de l’article de la Constitution retirant le droit de vote aux résidents africains non ivoiriens, et d’autre part parce que Henri Konan Bédié s’était imprudemment engagé dans l’élaboration de la doctrine de « l’ivoirité ». Or, dans cette croisade anti-« étrangers », il bénéficiait du soutien de Laurent Gbagbo qui avait constamment stigmatisé le « vote étranger » du temps de Félix Houphouët-Boigny. 13 Le RDR remporta en particulier le fief du FPI (Gagnoa) et le bastion du PDCI (Bouaké). 15Ce qui n’était que suspicion devint accusation claire au lendemain des élections municipales de mars 2001. Pour la première fois, après la présidentielle tronquée, et après les législatives boycottées par le RDR (voir plus bas), toutes les forces politiques en présence avaient pu participer à un scrutin, certes partiel, mais couvrant tout de même les 2/3 du corps électoral ivoirien. Et cette fois-ci l’opposition RDR arriva en tête, à la fois pour les suffrages exprimés et pour les municipalités remportées13 espacepolitique.revues.org/894
Posted on: Wed, 25 Sep 2013 02:17:10 +0000

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