EDITORIAL Atypique chômé 1O millions d’arbres pour autant - TopicsExpress



          

EDITORIAL Atypique chômé 1O millions d’arbres pour autant d’âmes ; c’est la désignation de la version corrigée du label du gouvernement pour un Bénin hautement chlorophylle. Vivement attendu à la faveur de la 29e journée nationale de l’arbre, le cérémonial solennel de lancement fut enfin exécuté jeudi dernier. Un lancement décalé, en écho favorable à la noble volonté du chef de l’Etat de s’y mettre lui-même, pour un signal fort que voudrait faire son excellence audit projet. Ce différé, malgré la faiblesse qu’on pourrait y voir d’intervenir au crépuscule de la saison de flotte, a le bonheur d’induire un slogan actualisé, mis au goût du jour. De 9 millions, nous voici à 10 millions de plants à mettre en terre, pour faire synchro avec le calibre de la population béninoise, sorti droit de la toute fraîche opération de recensement général de la population et de l’habitation; une taille, il est vrai, en attente de certification. 10 millions d’arbres, ça fait un million d’unités d’espèces diverses et bienfaisantes en bonus ! A quelque chose, décalage est bon, peut-on se consoler en cette occurrence qui nous fait vite rengainer la dent pourrie que l’on pourrait tenir contre le chef, pour n’avoir pas tenu dans le très officiel calendrier de la 29e journée, pourtant connu de lui, avant même son accession au pouvoir. Seulement, dans la mise en œuvre de ce projet redimensionné, le peuple a semblé pris de court. Lui de qui est attendu et même exigé, participation massive, je dirais adhésion, pour être dans le vrai. Le canal d’invite est de la dernière génération; bande défilante à mille tours, à valeur de convocation express, lancée le mercredi pour … le jour suivant ; juste quelques petites heures d’intervalle ; visiblement, trop court du point de vue des égards dus au peuple, pas du tout en situation exceptionnelle. Informer celui-ci, le préparer, relève de la normalité, de la décence, pour espérer une action de massive adhésion. Mais non, tous les dirigés sont sommés de rallier le mouvement, avec comme accompagnement, tempère-t-on, une demi- journée chômée; de quoi accomplir son devoir civique en toute quiétude, et retourner au front du travail hors précipitation. Bien vu ? La certitude, cet atypisme qui donne le change, même aux meilleurs spécialistes du monde du travail, a déstabilisé plus d’un. Les travailleurs, de tous bords, disent en avoir tiré plutôt désappointement. C’est, à gosier déployé qu’ils enchâssent dans l’aura du chef, l’écharde de l’impréparation, de l’improvisation ou même du sabotage des intérêts de l’Etat, tout comme ceux du privé; le privé particulièrement ivre de dépit, parce que, dit-il, Gros- Jean comme devant face à des rendez-vous et activités à reporter ou annuler du fait d’une décision du chef annoncée sur le tard ; le privé astreint à une fiscalité des plus asphyxiantes, il faut en convenir et le déplorer, l’âme en trémolo ; or, il faut bien bosser pour s’acquitter de son devoir fiscal. Faire le blanc sur la première moitié des précieuses heures ouvrables pour ça, c’est faisable, même si la très consacrée journée de l’arbre n’a jamais eu le bonheur de cette marque d’attention. Mais alors, pourquoi ne pas s’en donner le temps, ou inscrire carrément la diligence dans un weekend comme ce fut le cas hier pour les incontournables zem et leurs sœurs de chapelle ? Le numéro 1 national, grand baroudeur, n’en serait pas à son premier repos sacrifié; ainsi, tout le monde y gagne ; travailleurs, Etat, particuliers et la nature, elle en premier. Décréter une journée chômée est du domaine de l’Etat, mais, dans ce schéma, le format ne fut point digeste. Une évidence difficilement contestable, le président Yayi est un gisement d’ambitions heureuses pour son peuple ; presque imbattable pour sa volonté, voire son obsession à bien faire, est connu de tous ; une obsession hélas altérée par la coulpe de l’ excès de précipitation, de l’imprévisibilité ; le pli, perçu et banalisé en début de charge, semble aujourd’hui se sédimenter au point d’inquiéter, tellement il empreint tous les actes de l’homme ; il induit même à présent une récrimination en chœur, envahissante. L’homme est-il à l’écoute de son peuple ? Un peuple qui ne cache pas qu’il souffre de se voir conduire ainsi. Le primesautier ! Incompatible avec la gestion au sommet de l’Etat. Et si le chef nous promettait la bienveillance de changer de méthode ? Son entourage est humblement, mais fortement prié de l’y aider ; cela n’a rien d’irrévérencieux. L’humeur a rarement bien inspiré. L’intérêt de tous doit être sublimé au sommet de l’Etat. Jérôme Kassa
Posted on: Mon, 15 Jul 2013 08:23:49 +0000

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