EDITORIAL Par Tayeb Belghiche Mercenariat Rien n’étonne dans - TopicsExpress



          

EDITORIAL Par Tayeb Belghiche Mercenariat Rien n’étonne dans un pays où la corruption est érigée en système de gouvernance. Le site Algérie Patriotique, appartenant au général Khaled Nezzar, vient de révéler que trois quotidiens, ne tirant pas plus de 2000 exemplaires/jour chacun et propriété de Miloud Chorfi, porte-parole du RND, ont reçu en une année 113 milliards en publicité de la part de l’ANEP. Incroyable ! Une telle somme pour trois titres dont 99,99% des Algériens ne connaissent même pas l’existence. On savait que depuis son installation à El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika a encouragé la multiplication des titres de presse dans l’espoir d’affaiblir ceux qui existent. Les nouveau-nés avaient pour mission de faire de la propagande pour le nouveau «leader». En échange, ils bénéficiaient de la manne publicitaire de l’Etat, ne payaient pas les imprimeries et très peu d’entre eux s’acquittaient de l’impôt, et traitaient en tout impunité en esclaves leurs salariés. Ce mercenariat rapportait bien entendu des dividendes. Mais de là à atteindre 113 milliards de centimes en une année relève purement et simplement du pillage à une très grande échelle des deniers de l’Etat. Hormis Sonatrach, très peu d’entreprises publiques peuvent se targuer d’avoir réalisé un tel bénéfice. A un moment où les malades du cancer n’ont pas droit au minimum de soins, il est scandaleux de voir un individu devenir milliardaire sans faire le moindre effort en un laps de temps si court et en puisant dans les caisses des «contribuables algériens». Ils ne se trompent pas les organismes internationaux quand ils classent l’Algérie parmi les pays les plus corrompus au monde. Une situation qui rappelle étrangement le makhzen marocain et qui semble être une référence pour les dirigeants actuels. Au demeurant, dès le début des années 2000, le monopole total de l’ANEP sur la publicité étatique a été restauré, ce qui a ouvert la voie à la corruption, au chantage et aux pressions politiques et économiques sur les journaux. Saïd Bouteflika, le frère du Président, a été le maître d’œuvre de ce système qui a perverti les comportements et provoqué un net recul de la liberté d’expression. Au point que beaucoup de titres se sont lancés dans l’invective et la diffamation de tous ceux qui critiquent le régime parce que assurés de l’impunité. Jusqu’à quand ? Tout a une fin. Il faut bien que ceux qui ont de lourdes ardoises chez les imprimeurs payent un jour ou l’autre. Ce qu’on peut qualifier de «l’affaire Miloud Chorfi» n’est que le début. En espérant que la justice fasse enfin d’un peu d’indépendance et soit un peu jalouse de sa cousine égyptienne, qu’un dictateur comme Hosni Moubarak n’a pas réussi à dompter.
Posted on: Thu, 25 Jul 2013 16:19:03 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015