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EGYPTE - SYRIE Le Caire-Damas : d’indécentes dictatures En Egypte, les militaires retrouvent le pouvoir qu’ils avaient pris de force en 1952 ; en Syrie, Assad gaze son peuple pour se maintenir. Deux régimes indéboulonnables. AL-HAYAT | HAZEM SAGHIEH 29 AOÛT 2013| 0 Quand la Ghouta [la zone agricole autour de Damas] est bombardée à l’arme chimique [le 21 août] et qu’ensuite, sur des images qui rappellent l’Holocauste, on voit des enfants morts qui jonchent le sol, cela veut dire que le régime syrien, dans sa volonté de se maintenir, est arrivé aux limites de l’irrationnel. Le message qu’il envoie consiste à dire qu’il est prêt à faire n’importe quoi, absolument n’importe quoi, pour se maintenir au pouvoir.Mais il dit également que les victimes ne font pas partie du peuple qu’il considère comme le sien. Elles forment un groupe à part, dépourvu d’humanité. Exactement comme Saddam Hussein vis-à-vis des Kurdes. A propos du bombardement de Halabja à l’arme chimique [mars 1988], l’ex-dictateur irakien avait dit ouvertement que les victimes n’étaient pas son peuple. De manière beaucoup moins atroce, mais pas forcément moins dangereuse, le régime des militaires [qui avait pris le pouvoir le 23 juillet 1952] en Egypte a dit que lui non plus n’était pas prêt à accepter le changement introduit par la révolution du 25 janvier 2011. La libération de l’ancien président Hosni Moubarak, puis son placement en résidence surveillée vont dans le sens d’un abandon de la révolution. Pourquoi parle-t-on du régime du 23 juillet 1952 ? Parce qu’on trouve dans la nouvelle configuration égyptienne toutes les composantes historiques des militaires qui ont confisqué le pouvoir jusqu’à la révolution du 25 janvier 2011. Le nassérisme y est représenté par le général Abdelfattah Al-Sissi, qui ressemble à Nasser, et qui lui aussi s’abrite derrière la “dignité nationale égyptienne”. Le sadatisme est représenté par les adeptes de l’infitah [l’ultralibéralisme économique instauré à l’époque de Sadate]. Quant au moubarakisme, il est puissamment présent à travers les fouloul [notables de l’ancien régime], qui occupent toujours des postes stratégiques. Le régime actuel a la même politique d’éradication des Frères musulmans : une approche choisie par Nasser dès 1954, renforcée dans les années 1960 et adoptée ensuite par Sadate et par Moubarak. Sous nos yeux. Le cas de Mohamed El-Baradei révèle une autre facette de ce même régime. L’homme politique libéral a d’abord couvert le coup d’Etat militaire de juillet 2013, mais a ensuite essayé de rattraper son erreur en démissionnant de son poste de vice-président [après les centaines de morts tombés lors de la répression des manifestations de soutien aux Frères]. Il sera probablement jugé pour “trahison”. On sait qu’il n’y a pas de place dans ce régime du 23 juillet pour des politiques tels qu’El-Baradei, qui sont capables de dépasser le provincialisme, qu’on appelle “esprit national”, pour voir la vie politique dans le cadre plus vaste du monde. Inutile d’ajouter que tous ces régimes ont en commun de s’accrocher. Soixante et un ans pour le régime du 23 juillet en Egypte et cinquante ans pour le Baas en Syrie ne sont pas suffisants pour qu’ils tournent la page. Avant ces deux-là, le régime baasiste en Irak avait régné trente-cinq ans, et Muammar Kadhafi quarante-deux ans en Libye. Et, sans les interventions étrangères, ils seraient encore au pouvoir et en train de passer la main à leurs fils. Notre monde croule sous cette indécence qui ne connaît pas de limites et qui ne recule devant aucune outrance. C’est ce qui est en train de se passer, sous nos yeux et à notre barbe à tous.
Posted on: Thu, 05 Sep 2013 11:16:43 +0000

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