ELECTIONS LOCALES Les raisons d’un éventuel report Par Amadou - TopicsExpress



          

ELECTIONS LOCALES Les raisons d’un éventuel report Par Amadou DIOUF Le scandale de la drogue qui secoue la Police sénégalaise a quelque peu éclipsé les travaux du Comité de pilotage de l’Acte 3 de la Décentralisation cornaqué par le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall. Pourtant, les conclusions de ce comité seront déterminantes pour les prochaines élections locales pour ce qu’elles pourraient provoquer leur report. Le Président Macky Sall détient les clés pour reporter les élections locales prévues le 16 mars 2014, si tant est son souhait et celui des membres de son parti. En effet, les conclusions des travaux du Comité de pilotage de l’Acte 3 de la Décentralisation, sous la houlette du constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall, pourraient lui servir d’arguments irréfutables pour procéder à un report face à ses adversaires politiques qui défendent crânement le respect du calendrier électoral. Et cela pour trois raisons fondamentales. D’abord, les premières conclusions des trois commissions thématiques (Cohérence territoriale, Lisibilité des échelles de gouvernance et Mécanisme de financement et gouvernance budgétaire) proposent un redécoupage territorial du pays en 6 grandes régions. Cette réforme vise à créer de grands pôles économiques et de développement et, dans le même temps, supprimer les multiples entités exsangues mises en place par le Président Abdoulaye Wade, la plupart pour des raisons électoralistes. Mais l’une des conséquences directes de ce nouveau découpage serait la modification de la Carte électorale. Et, subséquemment, des cartes d’électeurs. Ensuite, le chef de l’Etat, ayant invité le Comité de pilotage à déposer ses conclusions sur sa table à la fin novembre, il sera impossible de procéder à tous ces changements et d’organiser des élections dans un délai de quatre mois. Et enfin, selon le Protocole de la Cedeao, aucune modification ne peut être apportée aux règles du jeu électoral à six mois des élections. Pourquoi alors le Président Macky Sall ne renonce-t-il pas à ces réformes pour respecter le calendrier électoral ? Selon les confidences de certains de ses proches, c’est parce que le chef de l’Etat veut comptabiliser l’Acte 3 de la Décentralisation dans son bilan. Et s’il y renonçait, il ne pourrait les faire appliquer qu’en 2019. Encore faudrait-il qu’il soit réélu en 2017 parce qu’il compte ramener son mandat à cinq ans. A moins que… Aussi, un report des élections locales sera-t-il du pain béni pour son parti, l’Alliance pour la République (APR). Le parti présidentiel n’est pas structuré et fonctionne au niveau de ses bases comme une armée mexicaine. La bataille rangée qui a opposé, à Pikine, les partisans de Benoît Sambou à ceux de Pape Gorgui Ndong, Directeur de l’Agence pour l’emploi des jeunes des banlieues, n’est pas un cas isolé. Sans compter les querelles de leadership et la crise d’autorité qui minent la direction du parti où les responsables se tirent dans les pattes. S’y ajoute que l’APR et ses soutiens de « Macky 2012 » n’ont pas beaucoup de leaders locaux forts et charismatiques sur qui s’appuyer face aux responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS) et même leurs alliés du Parti socialiste (PS) et de l’Alliance des forces de progrès (AFP). Allez aux élections locales dans ces conditions, sans la grande coalition « Bennoo Bokk Yaakaar », serait suicidaire pour l’APR. Le Président Macky Sall le sait, qui a haussé le ton pour calmer les ardeurs dans son parti et au sein de « Macky 2012 ». Mais également, se fondre dans ce conglomérat de partis reviendrait de la part du parti du Président Macky Sall à accepter de partager, de manière consensuelle, les grandes collectivités locales comme Dakar avec ses alliés de « Bennoo Bokk Yaakaar » qui ne font pas mystère de leur boulimie. Donc, l’APR a nécessairement besoin de temps pour s’organiser avant d’affronter les locales. Pour ce faire, un report de ces élections semble inévitable, surtout que le Président Macky Sall tient à travers les réformes prévues dans l’Acte 3 de la Décentralisation un argument de taille. Reste maintenant à savoir si le chef de l’Etat arrivera à convaincre la classe politique à adhérer à son projet de report.
Posted on: Wed, 07 Aug 2013 15:48:53 +0000

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