Edito Devoir de solidarité Par A.B. Hamid Il faut rappeler que lors des années de feu qui ont tragiquement marqué l’Algérie, l’un des rares pays sinon le seul à avoir gardé ses frontières ouvertes est la Tunisie. Au moment où notre pays se retrouvait isolé, confronté à un terrorisme sanguinaire, notre voisin de l’est a accueilli des nuées d’Algériens que ce fut pour passer des vacances ou pour s’y installer provisoirement pour des raisons professionnelles. Contrairement à d’autres pays «frères» qui se sont empressés d’instaurer un visa en accablant l’Algérie de vouloir les déstabiliser, la Tunisie ne s’est pas contentée de mots d’ordre et de slogans creux et, que ce fut du côté des autorités ou de la population, l’accueil était toujours chaleureux. Cette relation fraternelle s’inscrivait dans la continuité de l’histoire de la guerre de libération et, là aussi, Tunis servit de relais à notre pays, à son armée et à sa population. Le drame de Sakiet Sidi-Youcef est encore vivant dans les mémoires. Aujourd’hui, c’est la Tunisie qui se trouve dans la tourmente, faisant face aux mêmes lâches attentats que chez nous lorsque les terroristes s’en prenaient aux forces de l’ordre ainsi qu’aux personnalités civiles ciblées dans des assassinats comme le fut notre intelligentsia à une époque terrible où les intellectuels, les artistes et les leaders démocrates étaient abattus au sortir de leur domicile. L’horreur s’est donc déplacée chez notre voisin et, en souvenir de l’immense élan de solidarité déclenché à notre adresse, il faut le plus naturellement rendre la pareille. D’abord parce que l’ennemi est le même malgré les deux décennies qui séparent les tragédies. Ensuite parce que la grande expérience engrangée par l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme doit aussi profiter à la Tunisie. Enfin parce qu’il faut faire montre de gratitude. Une dette de solidarité à payer, tout simplement.
Posted on: Sat, 26 Oct 2013 05:55:41 +0000