Editorial Au pays des sourds et des muets ! Écrit par Les nouvelles / Tsiry A. Jeudi, 19 Septembre 2013 13:01 Faudra-t-il encore parler alors qu’on sait déjà que personne ne veut rien entendre, car tout le monde est devenu sourd et muet ? A un stade où tout est déjà flou, est-il encore nécessaire d’apporter des éclaircissements à moins qu’on n’ait aussi perdu la vue… et la raison ? Pourtant qui a dit qu’un tel ou un tel a encore raison ? Car là où plus de 20 millions de malgaches cohabitent, l’anarchie prend désormais le dessus. Il n’y aurait ni règle, ni discipline. Comme le chantait Tonton David, « Chacun sa route, chacun son chemin », mais le destin de tous semble être déjà scellé. Car le destin, ou plutôt le sort de tous les Malgaches restera toujours entre les mains des politiques, comme il l’a toujours été depuis l’organisation de la société en mode administrateur-administré. A la veille des élections qui devront permettre au pays de retrouver sa place perdue pendant plus de quatre ans dans l’ordre constitutionnel, ce sont les politiques qui dictent encore les règles du jeu. Des règles qui consistent pourtant en rien. Car, dans les jeux où ils conditionnent le présent et le futur de la nation, il n’y a apparemment aucune règle.Si quelques candidats à l’élection présidentielle se sont lancés intelligemment dans une campagne électorale avant la lettre, quelques jours seulement après eux, le reste leur emboîte le pas et fonce tête baissée, tout scrupule évanoui. A moins d’une dizaine de jours du lancement officiel de la campagne électorale, des partisans des candidats arpentent par dizaines les rues de la capitale, portant des T-shirts à l’effigie de leurs leaders respectifs, et brandissant affiches et banderoles au nom de leurs partis ou de leurs candidats. Non, nous ne sommes pas encore dans une période de campagne électorale. Le nombre des candidats à la course à magistrature suprême qui ont signé, la semaine dernière, le pacte pour la paix qui devra garantir sur le papier l’apaisement avant, pendant et après les élections est un autre signe avant-coureur de l’anarchie qui risque de se généraliser de plus en plus au pays. Faute de règle et de discipline qu’une administration totalement absorbée par la politique n’arrive plus à mettre en place, et à l’allure où les choses vont actuellement, Madagascar risque une fois de plus de sombrer dans une nouvelle crise postélectorale. Malgré tout, on ne peut plus faire marche arrière. Le processus est déjà enclenché. Néanmoins, il reste encore plus d’un mois pour remédier à cette situation si on ne veut pas qu’un scénario déjà vu refasse surface. C’est là que doivent alors entrer en jeu les organes autorisés à régulariser les élections, car ils bénéficient déjà soit d’un statu les rendant spéciaux, soit d’un statut qui stipule leur indépendance. Mais faudra-t-il encore qu’ils parlent alors que tout le monde semble ne vouloir rien entendre ? newsmada/index.php/editorial/25456-au-pays-des-sourds-et-des-muets-
Posted on: Fri, 20 Sep 2013 03:02:21 +0000
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