Editorial Traître à la Nation ? par Patrick A lundi 26 août - TopicsExpress



          

Editorial Traître à la Nation ? par Patrick A lundi 26 août 2013. « Qui commence par les certitudes finira par le doute. Mais qui s’éveille au doute trouvera les certitudes. » [Francis Bacon] Patrick A. était-il un soutien de la transition… Le doute, justement, m’envahit en écoutant l’opinion de ma consœur Onitiana Realy dans l’émission Demokrasia Mivantana. Ce doute peut se résumer à deux problématiques principales : - Pour m’être rallié à l’idée que la moins mauvaise manière de sortir de la crise était d’organiser des élections, suis-je un vendu à la « communauté internationale » (doux euphémisme semble-t-il ces temps-ci pour ne pas prononcer le nom de la France) ? - Pour avoir prôné que les élections présidentielles devraient se passer sans Zafy, ni Ratsiraka, ni Ravalomanana, ni Rajoelina, n’ai-je pas sacrifié l’opinion de la population malgache à celle de la même communauté internationale ? Il se trouve cependant que ces convictions étaient acquises dès Mai 2009, bien avant que la communauté internationale ne s’exprime publiquement sur ces sujets… Il me semble alors que le hiatus entre les positions actuelles de la communauté internationale et celles des tenants d’un dialogue malgacho-malgache tient essentiellement à une illusion née en 2009 et qui n’arrive pas à se dissiper totalement quatre ans après. … ou du début d’une vraie transition ? Cette grande illusion, c’était l’idée optimiste que l’élection présidentielle marquerait la sortie de crise ; alors que j’avais la conviction que les élections ne sauraient être qu’une étape de la sortie de crise, peut-être même le tout début de la sortie de crise. Il est indéniable que les élections à venir ne seront pas idéales : le président qui en sortira ne bénéficiera très probablement que d’une légitimité amoindrie. L’on ne peut que regretter que le « ni… ni… » ait été imposé par la force, et que les forces politiques malgaches n’aient pas pris conscience plus tôt que l’intérêt de Madagascar exigeait des sacrifices plus importants et plus douloureux de leur part qu’ils ne le pensaient initialement. Cependant il vaut mieux encore une légitimité médiocre, mais issue du scrutin universel, que l’absence quasi-totale de légitimité que nous vivons actuellement, instaurée par les conciliabules de politiciens ayant davantage pensé au partage de fauteuils dorés qu’au sort du pays. Aux partisans des divers camps qui ne se sentiront pas correctement représentés dans les prochains scrutins, il convient de rappeler un point fondamental : le but de la démocratie est de nous rendre supportable le fait d’être gouvernés par des gens que nous n’aimons pas. Le même rappel vaut également pour les candidats en lice : plutôt que de faire d’ores et déjà des promesses économiques ou sociales qu’ils ne pourront certainement pas tenir, qu’ils n’oublient pas de garder à l’esprit les antécédents de la Tunisie, de l’Égypte ou de la Libye. Dans ces pays, des dirigeants démocratiquement élus ont découvert à leurs dépens combien il pouvait en coûter de chercher à flatter sa seule base électorale et d’ignorer qu’il y a des citoyens qui sont en désaccord avec eux et dont le consentement doit être constamment sollicité par un renforcement de l’état de droit. « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » [Martin Luther King] Le vin est tiré, il va falloir le boire. La société civile malgache aura-t-elle ensuite le courage et la force d’appliquer le dicton : « Ny zaza tiana no hanarina ka tsy hitsitsiana ratsan-kazo [1] » ? Ce sera la principale question de cette longue et probablement laborieuse transition nouvelle. Notes [1] Ce sont les enfants qu’on aime qu’on sermonne et que l’on n’hésite pas à corriger madagascar-tribune/Traitre-a-la-Nation,19065.html
Posted on: Mon, 26 Aug 2013 15:33:23 +0000

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