EditorialColère et malentendu Entre la situation chaotique qui - TopicsExpress



          

EditorialColère et malentendu Entre la situation chaotique qui règne en Egypte et le deuil qui frappe le peuple tunisien à travers le crime odieux subi par l’un de ses fils, il y a comme un vertige dans lequel nous sommes tous pris et qui fait que nous ne savons plus très bien dans quelles eaux nous naviguons... D’autant que ces événements interviennent sur fond d’un sentiment de ras-le-bol qui s’est emparé de larges portions de la population... Aujourd’hui, on voit qu’un grand nombre de partis politiques cherchent à se faire l’écho de ce ras-le-bol et d’en récupérer le mouvement ainsi que la rhétorique. Or avouons que, tout comme la révolution du 14 janvier, ce mouvement ne fut pas au départ une initiative des partis mais celle d’une certaine jeunesse. Quelle est la raison de ce ras-le-bol, par-delà les arguments invoqués et repris en chœur par les ténors de la vie politique ? Car nous n’avancerons pas sur le chemin qui nous mènera à bon port si nous refusons d’écouter ce qui se dit... Nous n’avancerons pas si, nous abritant derrière l’argument de la légitimité électorale, comme le fait de son côté la majorité au pouvoir, nous nous contentons de répéter qu’il n’y a pas d’autre choix que de poursuivre, qu’il ne reste plus qu’un petit quart d’heure, qu’il suffit de patienter encore un peu... La révolte vient justement du fait que le peuple tunisien se sent pris en otage. Oui, il a voté un certain 23 octobre 2011 : il a voté pour qu’une Constituante soit mise en place et qu’elle donne au peuple une nouvelle Constitution ; il a voté sachant qu’un gouvernement provisoire serait mis en place et qu’il gèrerait le pays tout au long du processus d’élaboration de la Constitution ; il a voté en admettant également que le texte pourrait opposer certaines difficultés dans son élaboration... Mais il a aussi voté pour que, au-delà de tout cela, un gouvernement élu sur la base de nouvelles élections se mette rapidement au travail, qu’il relance l’investissement et l’emploi dans les régions, qu’il engage de nouveau le pays dans la dynamique d’un développement au service de tous : autant d’objectifs qui sont profondément inscrits dans la révolution... Or que voyons-nous ? Que voyons-nous deux ans et demi après ladite révolution ? Nous voyons des palabres et des compromis interminables sur un texte qui n’en finit pas d’être prêt. Nous voyons des constituants qui, à travers la diversité de leurs couleurs politiques, s’enlisent dans des querelles médiatico-politiciennes et qui ne montrent guère de dispositions à fermer la parenthèse. Nous voyons un gouvernement provisoire qui, prenant prétexte de ce que la Constitution n’est toujours pas prête, s’installe dans ses fonctions comme s’il avait été élu pour un mandat indéterminé... Bref, nous voyons que ce pour quoi la révolution est arrivée est devenu une affaire qui passe après bien des considérations, et ce, par le fait de personnes qui, bien souvent, sont des citoyens dont ni le passé ni les titres ne leur permettent de jouir de tels privilèges... Et nous voyons enfin que, lorsque le peuple décide de dire «Non, ça suffit !», la réponse est de temporiser de nouveau, de faire diversion... Alors, oui, l’exemple égyptien nous dit qu’il y a un chemin à ne pas suivre et dont nous devons prendre garde de ne pas nous y engager. Mais il est temps de prêter l’oreille à la colère : car il est des moments où ne pas écouter, c’est attiser la colère, la rendre plus incontrôlable... Ajout
Posted on: Sun, 28 Jul 2013 07:26:07 +0000

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