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Egypte : la lutte pour conférer le label terroriste Les témoignages en provenance du Caire ou d’Alexandrie reflètent une adhésion générale des habitants des villes à la répression des Frères Musulmans, haïs et redoutés en tant qu’instigateur d’un « fascisme théologique ». «Même les girafes envisagent le suicide à cause » des Frères Musulmans. C’est de cette manière, inventive, que sont présentés les évènements par le journal Al Masry al Youm, un des quotidiens phares du « printemps arabe » vu du Caire en 2011. Après enquête auprès d’un vétérinaire du zoo du Caire qui estime que les animaux sont importunés par les tirs et les chants des manifestants islamistes. La presse égyptienne a retrouvé son unanimisme des années Moubarak. Les cinq chaînes de télévision proches des Frères Musulmans (mais pas Al Jezeera, du Qatar, le sponsor de l’organisation islamiste, rivale de Al Arabiya, la chaîne saoudienne, Riyad soutenant sans ambages la répression des Frères Musulmans) n’émettent plus depuis le renversement du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet. Et les chaînes publiques affichent en permanence un bandeau à l’écran « l’Egypte combat le terrorisme ». Il s’agit de convaincre les Egyptiens que les opérations de police, sanglantes, menées depuis une semaine, sont nécessaires pour éradiquer un mouvement terroriste. Les dirigeants des Frères Musulmans, qui sont pour l’essentiel en prison, ont beau affirmer qu’ils refusent la violence, le fait est que nombre de leurs supporters étaient armés et tiraient vers les forces de l’ordre, ou défenestraient des opposants, comme l’illustrent nombre de vidéos. Les anti-Morsi ont gagné «la bataille des images» A l’inverse, les critiques dans les médias occidentaux sur les tirs à balles réelles, tout aussi documentés, de la police, ont poussé le gouvernement à diffuser un communiqué exprimant « la profonde amertume de l’Egypte » et accusant les médias occidentaux de couverture biaisée. A grand renfort de « complots étrangers », américains, israéliens ou qatarie, le régime semble en tout cas avoir gagné cette bataille des images auprès d’une grande partie des Egyptiens, voire de leur majorité. Les témoignages en provenance du Caire ou d’Alexandrie reflètent une adhésion générale des habitants des villes à la répression des Frères Musulmans, haïs et redoutés en tant qu’instigateur d’un « fascisme théologique ». Parmi les participants au printemps arabe, qui ont souvent tenus la place Tahrir en janvier-février 2011 au coude à coude avec des militants islamistes, même si l’organisation des Frères Musulmans s’était peu impliquée dans la chute de Moubarak, rares sont ceux qui, comme Mohammed El Baradei, tête de file de l’opposition laïque, pourtant numéro deux nominal du régime après le renversement de Mohammed Morsi, ont critiqué l’opération de police qui a fait près de 800 morts il y a huit jours . Mohammed El Baradei avait traité le président islamiste de « nouveau pharaon » l’an dernier. lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202959820480-l-union-europeenne-sanctionne-le-regime-egyptien-a-minima-596897.php
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 18:53:55 +0000

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