Egypte, l’armée et le peuple unis ? mercredi 3 juillet 2013, - TopicsExpress



          

Egypte, l’armée et le peuple unis ? mercredi 3 juillet 2013, par Alain Gresh Le 1er juillet, à l’issue de manifestations gigantesques dans les rues égyptiennes, l’armée a publié un communiqué affirmant « son soutien aux demandes du peuple » et donnant « à tout le monde » quarante-huit heures, délai de la « dernière chance [pour] assumer leurs responsabilités en ce moment historique ». Si ces demandes ne sont pas satisfaites, poursuit-elle, « ce sera aux forces armées d’annoncer une feuille de route, et des mesures supervisées par elles en coopération avec toutes les forces patriotiques et sincères [...] sans exclure aucun parti ». Bien que cette dernière partie de la phrase — « sans exclure aucun parti » — vise à rassurer les Frères musulmans, qui craignent le retour à l’ordre ancien et l’emprisonnement, leur direction a rejeté cet ultimatum et le président lui-même a affirmé qu’il resterait à son poste. Et il semble peu probable que le président Mohammed Morsi puisse survivre à cette épreuve. Même le porte-parole du parti salafiste Nour (25 % des voix aux élections législatives), Nader Bakkar, expliquait à son demi-million d’abonnés sur Twitter que le calife Othman, troisième successeur du Prophète, avait préféré renoncer à la vie plutôt que de faire couler le sang des fidèles. Avec le retour probable de l’armée sur le devant de la scène, c’est la principale avancée du président Morsi durant son court règne qui est remise en cause. C’est lui en effet qui, en août 2012, avait renvoyé le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) dont la gestion du pays pendant un an et demi s’était révélée catastrophique (lire « Egypte, une nouvelle étape ? »). Il n’est pas inutile de rappeler que : le CSFA porte une responsabilité majeure dans la transition chaotique qui a suivi le départ de Hosni Moubarak ; durant la révolution et la période où elle a exercé le pouvoir, l’armée a réprimé, arrêté, fait disparaitre, torturé des centaines de personnes, comme l’a confirmé un rapport publié par le quotidien britannique The Guardian (lire « Vers une intervention de l’armée en Egypte ? ») ; l’armée a tiré sur les manifestants qui protestaient contre les attaques visant les coptes. Ce massacre s’est produit devant le siège de la télévision (Maspéro) en octobre 2011 (lire « Egypte : sanglante répression contre les coptes »). Que, dans ces conditions, le mouvement Tamarod, à l’origine de la campagne de signatures pour démettre Morsi, proclame : « L’armée s’est rangée aux côtés du peuple », a de quoi inquiéter. D’autant que l’opposition a repris cette idée. Ils ont la mémoire courte. Pourtant, si l’armée peut revendiquer son retour aux affaires, c’est que Morsi a échoué. Et cet échec est éclatant dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’édification d’un Etat de droit ou du développement économique et social. Il est important de comprendre les raisons de cet échec. Morsi n’a pas été capable de rassurer un pays divisé, ni ceux qu’inquiétait un parti discipliné, souvent sectaire et à tendances hégémoniques. Morsi a été le président des Frères, pas celui des Egyptiens. Il a par ailleurs fait preuve d’une incompétence qui a surpris bien des observateurs qui pensaient que les Frères disposaient de cadres pour gérer l’appareil d’Etat. En revanche, on ne peut vraiment pas parler d’islamisation de l’Etat, constate sur son excellent site The Arabist, Issandr El Amrani (« Morsi’s Year », 27 juin). C’est d’ailleurs un des reproches principaux des partis salafistes. Mais si Morsi porte les responsabilités de son échec, on ne peut oublier certaines données : L’essentiel de l’appareil étatique échappe à la présidence. Je ne parle même pas de l’armée, mais aussi de la police qui n’a pas pu – ou pas voulu – protéger les sièges des Frères musulmans attaqués durant ces derniers mois. Quant au ministère de l’intérieur, il a publié le 30 juin un communiqué gonflant le chiffre des participants aux manifestations ! Qu’il ait été sincère ou non, Morsi a tenté des gestes d’ouverture en direction de l’opposition, gestes qu’elle a systématiquement rejetés. Comme le note Esam El-Amin sur Counterpunch (« The Rule of Democracy or the Rule of the Mob. Egypt’s Fateful Day », 26 juin) : « Morsi a appelé tous les leaders de l’opposition, en particulier au sein du Front de salut national (FSN) qui comprend la plupart des membres de l’opposition laïque, à participer à dix réunions différentes, avec peu de succès. En ce qui concerne les nominations, le conseiller politique de Morsi, Bakinam El-Sharqawi, déclarait récemment qu’à chaque fois que le président avait demandé aux groupes laïques des candidats pour occuper les postes les plus élevés au sein du gouvernement, y compris des postes de ministres et de gouverneurs, ils avaient refusé. » Il a été d’autre part la victime d’un paysage médiatique profondément bouleversé depuis la révolution. Dans un autre billet du 30 juin intitulé « The delegitimization of Mohamed Morsi », The Arabist notait aussi l’entreprise de dénigrement à l’encontre du président — associée, il faut le dire, à une campagne anti-palestinienne, le Hamas étant accusé d’avoir fourni des lance-pierres aux Frères en janvier 2011 ! « Même en tenant compte de ses piètres résultats, l’une des caractéristiques de la vie politique de l’année écoulée est d’avoir été une machine implacable de diabolisation médiatique et de délégitimation de l’administration Morsi, bien au-delà des erreurs dont Morsi est lui-même responsable. Quiconque regarde CBC, ONTV, al-Qahira wal-Nas et d’autres stations satellites, ou lit des journaux hystériques comme al-Destour, al-Watan ou al-Tahrir (et de plus en plus al-Masri al-Youm), est abreuvé par une propagande anti-Morsi permanente. Certaines de ces attaques étaient méritées, mais, même de la part d’un journaliste respecté comme Ibrahim Eissa (un des principaux adversaires du président Hosni Moubarak), le discours contre Morsi était hors de contrôle. » On est loin de l’image avancée par Reporters sans frontière peignant les Frères en prédateurs de la presse – même si certains journalistes ont pu être poursuivis. Jamais la liberté d’expression n’a été aussi large en Egypte. Ce qui est inquiétant, note Esam El-Amin, c’est que l’opposition, obnubilée par son hostilité aux Frères, a redonné une légitimité aux membres de l’ancien régime présents dans l’appareil d’Etat, dans la police, dans les instances judiciaires, à tous les niveaux : « Dans la bataille idéologique entre anciens partenaires révolutionnaires, les fouloul [ci-devants, partisans de l’ancien régime] ont été capables de se réinventer et de devenir des acteurs majeurs aux côtés des groupes laïques contre les Frères et les islamistes. Récemment, M. El Baradei s’est déclaré prêt à accueillir dans son parti tous les éléments du Parti national démocratique de Moubarak, tandis que Sabbahi affirmait que la bataille contre les fouloul était maintenant secondaire, le conflit principal étant désormais avec les Frères et leurs alliés islamistes. » Le fait que des millions de personnes soient descendues dans la rue ces derniers jours est la preuve que le peuple en Egypte n’est pas prêt à rentrer chez lui tant que ses revendications de justice sociale et de liberté n’auront pas été satisfaites. Ces manifestants ont affirmé que la révolution n’est pas terminée. C’est une réalité que les gouvernants de demain, quels qu’ils soient, devront prendre en compte. Soutenez-nous ! La défense de notre singularité et la poursuite de notre développement dépendent de votre mobilisation financière à nos côtés. Faites un donAbonnez-vous 27 commentaires sur « Egypte, l’armée et le peuple unis ? » Sarah : 3 juillet @01h11 » Sur l’incroyable diabolisation des Morsi et des Frères musulmans par les médias égyptiens,soumis en grande partie à des partisans de l’ancien régime et à des hommes d’affaires corrompus,lire cet excellent article : Unpacking anti-Muslim brotherhood discourse. jadaliyya/pages/inde... K. : 3 juillet @01h20 « » The Man on Horseback - By Robert Springborg The military is well aware that it can’t count on the loyalty of the crowds that cheered the Army helicopters that buzzed over Tahrir Square Monday, July 1. Among the secular opposition, distaste for military rule is widespread — and indeed is the very factor that caused many to vote for Morsy in the second round of the presidential election last year when he faced off against his military-backed opponent, Ahmed Shafiq. While the secular opposition would welcome the military pushing the Brothers out of power, such support would quickly dissipate if the military then sought to rule. The question of "to coup or not to coup" is made even more difficult by the internal politics of the military itself. Sisi, after all, was appointed by Morsy and is himself an Islamist in outlook, as demonstrated by his writings and statements while attending the U.S. Army War College. Under his leadership, the ban on Brotherhood members entering Egypt’s military academy has been lifted, and at least one close family member, his nephew, is an activist in the organization. For the armed forces commander, an ignominious collapse of the Egyptian Islamist project — with its negative ramifications for Arab Islamism more generally — would be difficult to countenance. Clearly, he would like Morsy and his Islamist supporters to get their act together and provide effective governance. While Islamism enjoys support within the officer corps, it also has its opponents. More important than political leanings, however, are officers’ institutional loyalties and their self-image as ultimate defenders of the nation. Sisi thus risks losing the support of his own officers if he seems to be sacrificing the good of the nation for the cause of Islamists. He can only cut them so much slack before his position becomes untenable. In sum, Sisi confronts a grave political crisis that could degenerate into profound violence were he to make the wrong move, or perhaps even if he made no move at all. He cannot count on the loyalty of the Egyptian Army if he decides to give the Brothers much more time to come to terms with their opponents and manage the country effectively. And he cannot count on Washington’s support if his actions are effectively portrayed as anti-democratic or if they precipitate a breakdown in order. Sisi may seem like he has Egypt in the palm of his hand, but the truth is far different. Pity the man on horseback as he contemplates the challenging ride ahead. Sarah : 3 juillet @01h27 « » n post-revolution Egypt–which is, perhaps, not actually as “post” revolution as many think–Hosni Mubarak-era media owners, Mubarak regime loyalists, and key members of Egypt’s liberal and secular opposition have teamed up to create arguably one of the most effective propaganda campaigns in recent political history. In a matter of months, these forces have managed to demonize Egyptian President Mohamed Morsi and the Muslim Brotherhood, from which Morsi hails, to the extent that many Egyptians openly call for the overthrow of the democratically elected government and the imprisonment of Brotherhood members. Brotherhood members have also been the victims of systematic violence–which has included the live burning of Muslim Brotherhood youth, the killings of Brotherhood members, and the arsons of Muslim Brotherhood buses and offices across Egypt. Government buildings have also been vandalized, and the presidential palace and other government buildings were set ablaze by firebomb-hurling youth in December. As someone who has studied discourse for eleven years, the anti-Brotherhood, anti-Morsi propaganda is unlike anything I have ever seen, primarily because news reporters and organizations–rather than political figures–seem to spearhead the propaganda efforts. The lack of objectivity in Egyptian news is perhaps unsurprising, given the reality that many Egyptian journalists perceive themselves more as political activists than as watchdogs, and other research suggesting that Egyptian journalism suffers from an overall lack of professionalism. The opposition’s propaganda machine–aided by a plethora of private television networks and newspapers owned by Mubarak-friendly businessmen like Ahmad Bahgat, Salah Diab, and Mohamed al-Amin–has successfully manufactured discourses designed to designate the Brotherhood and Morsi as lacking in basic integrity and unworthy of political participation. To be sure, Islamist media, having begun in recent years to discuss politics on otherwise exclusively religious satellite television channels, dish out their own fair share of propaganda. Their political impact, however, pales in comparison with independent news outlets that are devoted to political news reportage, have greater reach, can boast well known commentators, and that proclaim the goal of covering political affairs in an objective manner. jadaliyya/pages/inde... Sarah : 3 juillet @01h39 « » De mieux en mieux... Le mouvement Tamarod demande le départ immédiat de Morsi qui "n’est plus président". On peut savoir sur la base de quelle légitimité ??? Qu’il demande un dialogue,un changement de cap dans la politique menée,des élections anticipées ou un référundum,cela peut se comprendre mais demander le départ immédiat d’un président élu démocratiquement il y a moins d’un an,c’est irresponsable et ne peut qu’aggraver la crise politique. gloc : 3 juillet @07h26 « » Un mouvement (concerté ou non) traverse la planète au nom de "la défense de la volonté des peuples" et s’attaque systématiquement aux symboles de la démocratie. Les manifestations "pacifiques" (mais si possible "hors la loi"), la contestation systématique de la légitimité des élus, le détournement de l’attention des médias ("lanceurs d’alertes"), le recours à la désobéissance civile, la contestation de la "démocratie" en tant que système politique, la construction d’un imaginaire manichéen entre gouvernements et gouvernés... Bref c’est l’instauration d’une ochlocratie mondiale. Ce mouvement est peut-être une conséquence d’une "mondialisation", dans laquelle les peuples voient, impuissants, leurs destins leur échapper et sont soumis à une "providence marchande" au détriment de leurs besoins les plus élémentaires. Dans ce contexte les conflits internationaux perdent de leur pertinence et les armées avec les intérêts qu’elles alimentent perdent aussi de leur légitimité. C’est pourquoi on trouve de plus en plus de ces armées mercenaires en recherche d’emplois, soit en réactivant comme l’OTAN les conditions de conflits surannés (guerre froide, Snowden etc) soit en se retournant contre les nations qu’elles sont missionnée pour protéger. Dans cette dernière éventualité le phénomène n’est pas propre à l’Égypte : Il faudra ensuite les franciser et, donc, mettre en place des capteurs spécifiques sur ces drones pour leur permettre d’être en situation d’action sur tous les territoires et en particulier sur le territoire français et européen. (Entretien du ministre de la défense, M. Jean-Yves Le Drian, avec « RFI » (Paris, 14/06/2013) ... "au nom de la protection des peuples" contre les la "tyrannie" de la démocratie. Egypte : Morsi prêt à mourir pour la démocratie - Regard d’un Ecrivain sur le Monde Fontolan : 3 juillet @10h40 « » Cher M Alain Gresh, lisez ici Estime’ M Gresh, je vous conseil un saut dans un autre blog : araprism/2013/06/30/le-m... Ines : 3 juillet @10h54 « » Le CSFA a adopté un positionnement politique et en l’occurence dictatorial dès le moment où elle a imposé un ultimatum au président Morsi : au nom de quoi ? Le CSFA nous promet maintenant d’être prête à "verser son sang" pour lutter, évidemment, contre les terroristes qui menacent l’Egypte ! Ah, s’il s’agit de sécurité, faisons-leur confiance, à ces tortionnaires héritages de l’ancien régime ! Je vois d’ici l’armada d’experts qui va venir nous expliquer que oui, Morsi a été élu, mais qu’il faut "un peu complexifier", que c’est un méchant islamiste, "rappelons-le", et qu’il faudrait se demander "si un dictateur, même élu, peut être considéré comme légitime" . S’en suivra, pour finir, un rappel aux "heures les plus sombres de notre histoire", avec l’élection du nazi Hitler ... Shiv7 : 3 juillet @11h06 « » Un mouvement (concerté ou non) traverse la planète au nom de "la défense de la volonté des peuples" et s’attaque systématiquement aux symboles de la démocratie. Le plus amusant est que si ce mouvement s’attaque aux symboles de la démocratie (élection en l’occurrence), il le fait aussi au nom de la démocratie, c’est à dire la volonté du peuple, ce qui en fait revient à dire que la démocratie se retourne contre elle-même. Dans ces mouvements personne que je ne saches revendique un retour à l’autoritarisme, si ce n’est de façon transitoire, comme l’armée en Égypte. la construction d’un imaginaire manichéen entre gouvernements et gouvernés... D’autant plus difficile à résoudre quand le gouvernement et les gouvernés sont quasi les mêmes, ou plutôt fondu en une masse représentant à la fois tout le monde et personne. Bref c’est l’instauration d’une ochlocratie mondiale. Wikipédia . Comment passe-t-on de la démocratie à l’ochlocratie ? Selon Rousseau, la démocratie dégénère en ochlocratie quand la volonté générale cède devant des volontés particulières, par exemple celles de « brigues », d’« associations partielles » (Contrat social, II, 3). Mais dans les faits, il est souvent difficile de déterminer quand on passe de l’une aux autres. Peut-être même que la volonté générale est impossible à réaliser, et ne peut représenter qu’un idéal (cf. la notion de « voile d’ignorance » chez Rawls). J’ai l’impression que ce concept de volonté générale montre toute sa relativité par le fait technique de la cyberdémocratie. Ce concept de cyberdémocratie prend toute sa mesure présentement et peut être serait-il temps de se poser la question de savoir si la cyberdémocratie n’aboutis pas par sa nature même en une cyberochlocratie ? Ce mouvement est peut-être une conséquence d’une "mondialisation", dans laquelle les peuples voient, impuissants, leurs destins leur échapper et sont soumis à une "providence marchande" au détriment de leurs besoins les plus élémentaires. Il faut noter tout de même que la plupart du temps ceux qui sont à la base de ces mouvements ne sont pas ceux à qui manque les biens les plus élémentaires, en général ces dernier sont embrigadés par des mouvances moins pauvre qui il est vrai sont en voie de paupérisation. La providence marchande agit à tout les échelons en instaurant un sentiment de misère aussi bien chez ceux qui n’ont pas les biens élémentaires que les autres.(les classe moyennes et estudiantines) gloc : 3 juillet @11h40 « » @Shiv7, Vous confondez le mot et la chose. "au nom du peuple" est un concept suffisamment flou pour ne pas être suspect. "au nom du peuple" est un slogan pour ceux qui veulent remettre en cause les principes démocratiques, parce c’est une légitimité autoproclamée. Pas plus tard que ce matin sur Inter, Cohn Bendit faisait remarquer que Mélanchon se réclamait du peuple, mais que c’était bien sa photo qu’on voyait sur ses affiches. "au nom du peuple", est un slogan qui convient parfaitement aux militaires, puisque l’armée égyptienne est une armée de conscription... ça n’en fait une démocratie. Parce que le mot "peuple", peut avoir plusieurs significations qui vont du "souverain d’une démocratie" à "populace", au "nom du peuple" peut signifier tout et son contraire. Par contre ce qui est certain c’est que ceux qui s’attaquent exclusivement aux symboles de la démocratie sont des réactionnaires, même s’ils le font au "nom du peuple". Chakib A : 3 juillet @11h57 « » Pour comprendre ce qui se passe actuellement, il ne faut pas perdre de vue les elements suivants : 1- La creation des FM a ete favorisee par la colonisation britanique ; 2- Les FM ont complote contre Nasser et de ce fait, ont ete les allies objectifs des pays ayant attaque l’ Egypte en 1956 ; 3- Les FM ont ete les allies de Sadate pour liquider l’ heritage nasserien ; 4- Les FM ont mobilise pour le compte des EU et des monarchies du Golfe contre les sovietiques en Afghanistan ; 5- Tous les mouvements salafistes et/ou terroristes sont issus des FM, a l’ exception de Hizb Tahrir ; 6- Durant la revolution, les FM n’ ont pas joue de role visible ; ils ont surfe sur la vague et remporte les elections ; 7- Rien dans le discours et dans la pratique des FM ne prouve une adhesion totale a la democratie "occidentale" ; De quelle legitimite se reclame Morsi ? 1- Legitimite historique : quand on part des points (1) a (7), il apparait evident aue les FM n’ ont pas de legitimite historique ; 2- Celle des urnes : il y a un an, Morsi est arrive au pouvoir grace aux elections ; depuis devant le triple echec de Morsi (Voir le Monde date 30/06/2013), son maintien au pouvoir equivaut a reproduire pour trois ans son echec tout azimuts ; 3- Legitimite de la rue : parmi ceux qui manifestent contre Morsi, tres nombreux avaient vote pour lui en 2012 ; meme si les chiffres sont gonfles, il y avait au moins 5 ou 6 millions contre Morsi dans la rue ; cela vaut desavoeu ; Peu enclins a accepter l’ autre ou a admettre leur echec, les FM pratiqueront la politique de la terre brulee, fidele en cela a la ligne des fondateurs Syed Kotb et Hassan Al Bana, celle ou tous les moyens sont bons pour prendre le pouvoir et y rester afin d’ islamiser la societe. Morsi et les siens ont goute aux delices du pouvoir, ils ne voudront le quitter pour rien au monde. Que les revenchards du regime de Mubarak soient aux aguets, cela ne change rien au fait que le regime de Morsi, le style de Morsi, la mediocre performance de son equipe, leur ringardise, leur avidite, la tentative de main mise sur les leviers du pouvoir, les mesures contre les journalistes, l’ usage abusif et indecent de la religion, font qu’ il n’ a qu’ une seule carte a jouer : PARTIR ; s’ accrocher au pouvoir, sera le declencheur d’ une guerre civile. Les islamistes s’ y sont prepares depuis longtemps... Nathan : 3 juillet @12h18 « » Il faut parfois regarder les chiffres dans toute leur obscénité. Depuis plusieurs mois, l’Egypte essaie en vain d’obtenir un prêt de 4,7 milliards de dollars auprès du FMI, ce qui lui ouvrirait l’accès à d’autres prêts. En vain. Lagarde rechigne bien plus que du temps où elle avait approuvé le dédommagement de l’escroc notoire Bernard Tapie dans une affaire, celle du Crédit Lyonnais, qui a coûté aux Français la bagatelle de 18 milliards d’euros, soit 6 fois le montant demandé par l’Egypte. Le petit cadeau reçu par Tapie s’élève à 15% du montant demandé par l’Egypte. D’ailleurs, cette affaire n’est pas terminée puisque les Français doivent encore payer une dernière tranche de 4,5 milliards d’euros jusqu’à 2014, pour solde de tous comptes, soit davantage que le montant demandé par l’Egypte à Lagarde & C°. A titre indicatif, il y a actuellement 260 individus ou familles dans le monde qui possèdent plus de 4,7 milliards de dollars (liste Forbes). Le prince saoudien Alwaleed bin Talal a fait un caca nerveux il y a quelques semaines. Motif ? Forbes avait sous-estimé sa fortune d’environ 10 milliars de dollars, ce qui le faisait sortir du classement des dix hommes les plus riches du monde. Il paraît qu’il en a fait une maladie. Les montants volés par l’escroc Bernard Madoff représentent dix fois le montant demandé par l’Egypte. Et on ne parle pas de tous les escrocs légaux ayant pignon sur rue et justement appelés banksters. Là, ça touche à des niveaux stratosphériques. Si l’on agrège ce que le prince du Qatar a dépensé pour les jambes de Zlatan, Lucas et maintenant Cavani, on caracole à environ le vingtième du montant demandé par l’Egypte. Et on ne parle pas, bien sûr, de la centaine de milliards de dollars que va dépenser le Qatar pour ses stades de foot au milieu du désert. A mon humble avis, le prix des systèmes d’air-cooling dedits stades (backchichs inclus) dépassent le montant demandé par l’Egypte. jean : 3 juillet @12h42 « » Les élections ne sont pas les seules armes de la démocratie et les millions d personnes dans les rues (peut-être un des mouvements sociaux les plus massifs de l’histoire) donnent une (très) forte légitimité à la demande destitution de Morsi. Je ne souhaite pas du tout le retour de l’armée mais beaucoup sur ce blog semblent voir dans les frères des anti-impérialistes et les défendent à ce titre. C’est oublier que leur politique économique est très largement libérale et, plus généralement, bourgeoise. Hanafi : 3 juillet @14h10 « » Quel article scandaleux ! Quelques rappels : Les Frères Musulmans crient à la trahison mais ils ont été les premiers à trahir la révolution quand ils sont allés s’asseoir avec Omar Suleiman durant les 18 jours puis quand ils ont pactisé avec le SCAF durant la période de transition. Où étaient-ils le 9 avril 2011 ? Où étaient-ils lors des évènements de novembre 2011 ? Les Frères Musulmans crient au feloul, mais c’est sans remords qu’ils se sont associés avec eux depuis qu’ils ont accédé au pouvoir (mondediplo/2013/06/05brothers) et c’est sans remords qu’ils appliquent les vieilles méthodes clientélistes du NDP : accaparement des denrées dans les quartiers, trucage des élections, placement des membres du groupe à des postes haut placés dans toutes les administrations. Je me demande qui trouverait que les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections depuis deux ans en Égypte soient "libres" et "démocratiques" si les élections en question s’étaient déroulées dans un pays Européen par exemple. C’est d’une condescendance incroyable : les irrégularités ont été légion dans chacune d’elles et je ne parle même pas de l’idée d’organiser et de participer à des élections quand la police tire sur le monde dans la rue comme en novembre 2011 Quoi qu’on pense de l’opposition, il est idiot de leur reprocher de n’avoir jamais voulu s’asseoir avec les gouvernement : pourquoi négocier avec des gens qui de toutes manières vous annoncent à l’avance que vous n’aurez rien ? Le seul gagnant en aurait été Morsi qui aurait eu de belles photos pour ses opérations de relations publiques Enfin, le comble du ridicule est de penser que les Frères Musulmans respectent la démocratie : regardez comment ils ont imposé leur constitution bancale en décembre dernier, acceptée par référendum à 60% avec un taux de participation de 30%, et là encore des irrégularités signalées dans tout le pays, aucune transparence, et une supervision plus que douteuse. Les principaux responsables du retour de l’armée aujourd’hui ce ne sont pas les jeunes gens de Tamarrod, mais bel et bien les Frères Musulmans eux-mêmes. Sarah : 3 juillet @15h23 « » Pour rectifier le délire historique présenté ici par un certain Chakib concernant l’histoire contemporaine de l’Egypte et le rôle qu’ont joué les Frères musulmans, je vous propose d’écouter cette conférence de Stéphane Lacroix : LES FRÈRES MUSULMANS ÉGYPTIENS, DES ORIGINES AU DÉFI DU POUVOIR. canal-u.tv/video/ehess/0... Vous apprendrez,entre autres,que les rapports entre Nasser et les Frères musulmans ont été beaucoup plus complexes que ce que l’on dit aujourd’hui ;que Nasser lui-même a fait partie de la confrérie , qu’il s’est appuyé sur sa base pour arriver au pouvoir avant de les exclure. Shiv7 : 3 juillet @16h29 « » Gloc "au nom du peuple" est un slogan pour ceux qui veulent remettre en cause les principes démocratiques, parce c’est une légitimité autoproclamée. Oui je suis en accord avec vous dans les cas que vous citer, où un individu ou un groupe s’identifie à ce slogan pour sa propre église. Mais il semblerait qu’en Égypte cela ne soit pas uniquement de cela qu’il s’agisse, car il se trouve qu’une partie du peuple non négligeable s’identifie à ce slogan, alors pourquoi et comment cette partie du peuple en est arrivé là est une autre question, il n’en demeure pas moins que cela est un fait dont l’armée va en quelque sorte profiter. Il me paraît aussi difficile de dire que le peuple égyptien s’identifiant à ce slogan puisse être catalogué de réactionnaire puisque précisément ils croient lutter pour une révolution qui aurait été confisquée., c’est en se sens là que je disais qu’il s’agissait d’une lutte interne à la démocratie, pour dire mieux, une démocratie qui se cherche. Si le concept au nom du peuple est flou, j’ai l’impression que se qui se passe en Égypte l’est tout autant, c’est pour cette raison qu’à contrario d’autres intervenant de ce blocs qui sont persuadés soit dans un sens ou dans l’autre (Morsi doit partir ou resté, idem pour l’armée), que pour ma part, je maintient une certaine réserve, même s’il m’apparaît que dans un sens purement démocratique il est évident que l’on doit respecter le mandat de Morsi. Mais il ne faut pas oublier que l’Égypte est un pays qui se cherche démocratiquement parlant et que nos catégories sur ce que devrait être une pure démocratie ne sont pas encore de mise dans un cas comme celui là. Ce qui me fait pencher surtout pour le respect du mandat de Morsi ne sont pas les principes démocratiques en tant que tel , mais plutôt la confusion grandissante que sont départ créerait. (du reste j’avais la même attitude vis à vis de la Libye, de même que je l’ai pour la Syrie où il n’est nullement question de préservation de la démocratie.., mais simplement du fait qu’il ne suffit pas de renverser quelqu’un pour qu’apparaisse un mieux, il faut conjointement avoir des projets viables, à cet égard il semblerait que l’on ait pas tiré tout les enseignements de la révolution française et de la Terreur qui a suivit) mehdi assem : 3 juillet @16h42 « » l’application de la charia islamique est un ordre d’ALLAH les généraux et les gouvernements arabes n’ont pas voulu appliquer la charia islamique pour satisfaire satan et leurs secte satanique la franc maçonnerie si l’Égypte n’applique pas la charia islamique normal le fin du monde 5.7.2013 si la fin du monde aux non musulmans de convertir a l’islam pour éviter l’enfer Salem L : 3 juillet @16h48 « » Egypte armée et peuple unis ? Ce titre laisse entendre que les 90 millions d’Egyptiens et l’armée sont unis ! Le discours de Monsieur MORSI, axé principalement sur la légitimité constitutionnelle est maladroit à tout point de vue car la partie du peuple Egyptien qui le conteste n’a rien à foutre de la constitution mais veut une vie digne et surtout exprime une peur légitime envers les FM car personne ne voudrait voire s’instaurer en Egypte un régime à l’Iranienne qui plongerait le pays dans les tenebres ou les mollahs régenterait leur vie !Quelle aubaine pour l’armée qui va ainsi récuperer d’une main ce qu’elle a laissé échapper par l’autre ! De plus, OBAMA a prononcé en Tanzanie une phrase lourde de sens en suggérant d’écouter la rue ! Monsieur BARADEI représentant de l’opposition, c’est l’homme de l’Amérique et le décor est planté car meme l’armée Egyptienne est toujours l’otage des occidentaux qui ont la main mise sur le FMI et sans argent que fera Mr MORSI et si ce dernier tombe, les crédits et les aides octroyées du temps de Moubarak vont revenir au profit de son éventuel succésseur ! telle est la triste réalité et la volonté populaire n’a de volonté que le nom ! Shanaa : 3 juillet @19h10 « » La situation actuelle n’est pas dûe totalement à "l’incompétence" réelle ou supposée de Morsi. Dés le début de sa prise de fonction, les médias n’ont cessé de le critiquer, de diffuser du pessimisme, de provoquer des manifestations récurentes. Bref, on ne lui a pas laissé de chance dans une optique évidente de l’isoler. De plus, la situation économique post Moubarak s’est considérablement dégradée, imbriquée déjà dans une économie mondialisée en crise. Ce qui signifie qu’il faut une baguette magique pour relever un pays en une année. Ines : 3 juillet @20h29 « » C’est fini, ils ont réussi leur coup d’Etat. Shanaa : 3 juillet @20h43 « » Shiv7 , bonsoir :) Vous dites : "Mais il ne faut pas oublier que l’Égypte est un pays qui se cherche démocratiquement parlant et que nos catégories sur ce que devrait être une pure démocratie ne sont pas encore de mise dans un cas comme celui là." La majorité des égyptiens qui sont dans la rue ne sont pas préoccupés par la "démocratie", mais par la pauvreté, l’insécurité, la peur de l’avenir dans un contexte qui leur échappe, ayant l’oeil rivé sur la déstabilisation de la région. Bref, c’est la peur ! Donc, beaucoup d’égyptiens sont prêts à accepter celui qui instaure l’ordre et toutes les conditions d’une vie normale. Et justement, l’armée a toujours été perçue comme garante de l’ordre, de l’unité du territoire. On peut dire que l’Egypte ce n’est pas la Turquie, et Morsi n’est pas Erdogan ! Quant au concept de "démocratie" employé ici comme une mystique, c’est une maniére déguisée d’inciter à l’adoption de l’organisation politique occidentale, puisque la vraie démocratie n’existe nulle part. Shanaa : 3 juillet @20h49 « » Ines : "C’est fini, ils ont réussi leur coup d’Etat." Et, ils interdissent à Morsi de Quitter l’Egypte ! Incroyable ! Shanaa : 3 juillet @20h55 « » L’armée appuie une transition politique L’armée égyptienne a apporté son soutien à un plan qui prévoit une brève période de transition politique en Egypte, suivie par une élection présidentielle et des élections législatives, rapporte l’agence de presse Mena. Cette annonce est intervenue après une rencontre entre le chef de l’état-major de l’armée, les dirigeants des communautés religieuses musulmane et chrétienne, et plusieurs chefs de file de l’opposition au président Mohamed Morsi. Selon l’agence Mena, cette "feuille de route" politique pour sortir l’Egypte de la crise politique qu’elle traverse doit être présentée conjointement par le patriarche de l’Eglise copte Taouadros II, le grand cheikh de la mosquée Al Azhar et le chef de l’alliance d’opposition Mohamed ElBaradei. Le Monde. Shanaa : 3 juillet @21h19 « » Selon Marc Lavergne, chercheur et spécialiste de l’Egypte « les frères musulmans ne sont pas responsables de tous les maux ». L’auteur cite entre autre un certain nombre de problèmes qui ont gangrené la société égyptienne dont la corruption et la bureaucratie. Avant l’arrivée des Islamistes la situation économique du pays était déjà catastrophique. Avec quelle baguette magique le président Morsi ou tout autre dirigeant peut-il redresser la situation en douze mois ? Parlons de l’armée Marc Lavergne précise que cette institution consomme à elle seule près du quart des richesses du pays, ajoutant que c’est un corps dominé par de hauts gradés, jaloux de leurs privilèges, très conservateurs et n’agissant que pour leurs intérêts. " Pouvons-nous dire maintenant qu’il y a une véritable opposition en Egypte, un grand parti politique ou une coalition de partis bien structurés avec un projet crédible et une assise populaire pour les soutenir et les porter au pouvoir en cas de nouvelles élections ? La réponse est non. Les adversaires de Morsi se limitent en premier lieu au camp des laïcs qui compte quelques milliers d’intellectuels de gauche en général et à quelques revanchards de l’ancien régime ou encore quelques ambitieux personnages se voyant projetés comme futurs présidents de la république égyptienne, tels Amr Moussa et Mohamed Al Baradai, lesquels, il convient de le signaler, ne possèdent aucune audience dans le pays du Nil." agoravox.org Azad : 3 juillet @21h29 « » Le peuple veut l’armée. C’est fabuleux ! En Egypte, le peuple choisit librement ses tyrans. Alain Gresh est directeur adjoint du Monde diplomatique, spécialiste du Proche-Orient.
Posted on: Wed, 03 Jul 2013 20:33:41 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015