Elections allemandes : des leçons pour la gauche française ? Le - TopicsExpress



          

Elections allemandes : des leçons pour la gauche française ? Le bon score de la CDU, dû en partie à l’effondrement des libéraux, ne doit pas éclipser d’autres phénomènes. 1. Le SPD remonte, après une période très difficile pendant laquelle les réformes ultra libérales du marché du travail mises en œuvre par Schröder lui ont valu un certain discrédit. Ses positions sur le salaire minimum sont aux antipodes de sa pratique lorsqu’il était au pouvoir. 2. Die Linke fait moins bien qu’en 2009 (8,6% contre 11,9%), mais a également très bien remonté la pente après une grave crise interne. Les sondages le créditaient de 5%. Au sein du parti, les partisans d’Oscar Lafontaine, et de la sortie de l’Euro, ont vu leur influence réduite, et c’est une aile moins « gauchiste », favorable à l’Euro et à une négociation avec le SPD, qui a pris le dessus. L’influence des militants de l’ex Allemagne de l’Est est forte. La clarté des positions de die Linke contre les aventures militaires semble avoir joué un rôle important dans son succès. Die Linke est le 3ème parti du pays, avec 64 députés. 3. Les verts ont perdu plus de la moitié de leurs électeurs (8,4%, 63 députés), et leur positionnement politique est toujours flottant. 4. Le SPD a repoussé systématiquement les propositions de coalition avec les Verts et surtout Die Linke. Le réflexe anticommuniste, qui a en Allemagne une histoire plus longue et plus sanglante qu’en France, joue donc encore à plein, et condamne durablement le SPD à l’opposition. La gauche allemande, comme la gauche française, a plusieurs composantes, et ne pourra parvenir au pouvoir que si elle parvient à un accord politique avantageux pour toutes les parties. La tentation centriste ou « social libérale », encouragée par les médias, conduit à une impasse. La droite n’a besoin d’aucun renfort pour mener une politique réactionnaire. Le regard critique porté par Die Linke sur le régime d’Allemagne de l’Est semble avoir convaincu une partie importante des électeurs de ces régions, attachés à un modèle social qui n’est pas celui de Merkel ou de Schröder. Même si nos sociétés et nos vies sont dominées par la flexibilité et l’ultra libéralisme, les citoyens n’adhèrent pas tous à ce modèle, loin s’en faut. En revanche, un positionnement gauchiste et purement « tribunicien », caractérisé par le refus de toute tentative d’accord avec le SPD, a démontré son inefficacité en termes politiques et électoraux. En France, le Front de Gauche est dans une situation de relative faiblesse, du fait des discours ambigus sur l’Euro, de son organisation parfois chaotique, de la difficulté à fédérer des cultures politiques et des pratiques différentes, et de l’hésitation sur la tactique municipale. Les Verts, las de monnayer leur soutien politique au gouvernement contre une demi fesse sur un strapontin ministériel et quelques demi mesures mal assumées sont également à la peine. La chance de ces deux courants est d’être confrontés à un PS pratiquant allègrement le social libéralisme et à une droite requinquée par les atermoiements et les bourdes du gouvernement, plus agressive et plus réactionnaire que jamais. Ne transformons pas les divergences tactiques bien naturelles sur les municipales en oppositions de principe. Il est temps de se remettre sérieusement en ordre de bataille !
Posted on: Tue, 24 Sep 2013 14:33:08 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015