Eric De Cromières prendra la succession de René Fontes à la présidence de l’ASM Clermont Auvergne à partir du 1er juillet. Arrivé au conseil d’Administration des « jaune et bleu » en 2005, ce passionné de Rugby et grand capitaine d’industrie, affirme sa volonté de poursuivre la voie engagée en y apportant des challenges supplémentaires. Rencontre … Comment va se passer votre prise de fonction ? Celle-ci a commencé progressivement il y a une quinzaine de mois, en mars 2012, lors de mon élection par le conseil d’Administration. Elle sera effective lundi, avant la reprise de la saison sportive qui est fixée au 8 juillet. Je suis désormais décideur sur les dossiers, tout en gardant mes fonctions au comité exécutif de Michelin. Depuis plusieurs mois, avec l’aide de René, je me suis rapproché des partenaires, j’ai rencontré Philippe Martin, président du club des partenaires, mais aussi Thierry Fraisse, président de l’Interclubs des supporters, à qui nous devons énormément. Nous travaillons déjà sur la succession de Vern Cotter qui est un dossier prioritaire, traité avec Jean-Marc Lhermet. Nous avons été avec René, tous les deux aux manettes lors de ce mois de juin, nous nous passons les choses dans une grande harmonie. Quelle est votre affinité avec ce sport ? J’ai grandi dans les Landes, dans ce Sud-Ouest baigné par le rugby. J’ai débuté à Dax, puis j’ai porté le brassard de l’équipe universitaire de HEC avec laquelle nous avons disputé une demi-finale du championnat de France contre le CREPS de Toulouse. C’était une belle période et une belle aventure. J’ai ensuite redécouvert l’ASM lors de mon arrivée à Clermont en 1991. J’ai appris à connaître ce club, avant de rejoindre le conseil d’administration qui a décidé de faire venir René Fontes au club permettant à celui-ci de prendre la voie que nous suivons aujourd’hui. Quel bilan dressez-vous du club à votre arrivée ? Le travail effectué dans le club a été remarquable à tous les niveaux. Je tiens à remercier particulièrement René Fontes et son équipe articulée autour de Jean-Marc Lhermet et Jacques Pineau. Le Club est parfaitement structuré et sait où il va. Je compte m’inscrire dans ligne directrice prise par la vision à long terme en continuant d’entretenir l’engouement et la passion autour de l’ASM et de son environnement. La formation clermontoise est une référence, beaucoup de nos joueurs sont issus de notre formation et ont grandement contribué à notre parcours tout au long de la saison, je ne vois pas pourquoi nous remettrions cela en questions, surtout après cette saison où nous passons tout près de la consécration européenne. Je ne pense pas qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain sous prétexte que nous ayons manqué de maîtrise sur une ou deux actions. A Dublin, l’essai de Brock James est aplati à quelques millimètres derrière la ligne, le drop de David est contré du bout des doigts. Nous étions tout près de la vérité. Je ne remets pas en cause et ne retire rien à la performance toulonnaise et leur défense héroïque. Notre saison se termine par de la déception mais pas du tout par du découragement. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le rugby professionnel et l’ASM Clermont Auvergne en particulier ? Je trouve que l’esprit demeure remarquable et que les organisations sont particulièrement solides. J’aime cet équilibre et cette intimité qui existent entre les sportifs, les partenaires et les supporters. Je suis très confiant sur l’avenir car la stabilité du club va au-delà des hommes qui le compose. Je suis administrateur de l’ASM depuis 2005. J’ai pu mesurer la différence entre la gestion d’un secteur d’une grande entreprise et celle d’un club sportif. Il y a, avant tout, une échelle de taille et de répartition de responsabilités. Un club sportif est aussi beaucoup plus divers que ne peut l’être une entreprise. L’osmose tient de l’équilibre entre la fidélité des sponsors et celle des supporters d’un côté, et de la performance du domaine sportif ainsi que de l’efficacité de l’organisation administrative. 4 domaines, très divers qu’il faut arriver à maîtriser, à associer et à projeter sur des durées plus longues que des saisons pour éviter de les fragiliser. Tout cela est fait de chair et d’os, de sensibilité, de psychologie, de souffrances, de difficultés à surmonter parfois. Quand on n’a pas de projet, on crève. Je crois que notre ambition sera toujours de faire mieux et d’apporter de l’innovation tout en cherchant à améliorer la performance dans tous les niveaux du club. Je suis très fier de prendre la succession de René Fontes à la présidence de l’ASM Clermont Auvergne et aussi très conscient du travail et des responsabilités qui m’attendent. Notre ambition continuera d’être un club respecté, un club modèle où les entraîneurs et les joueurs, le public et les sponsors aiment venir. Une structure à la fois performante et humaine où les gens arrivent à s’épanouir et à exprimer leurs qualités… à être heureux tout simplement ! L’épisode de la fin de saison laissera-t-il des traces, à votre avis ? C’est à l’avenir de le dire. Nous avons eu l’assurance de la motivation et de la détermination de tous les acteurs, staffs et joueurs, d’aller chercher un titre la saison prochaine. Cela leur appartiendra, ils ont une nouvelle aventure à construire et je suis certain qu’ils ont tous envie de gommer la déception de la saison dernière de la meilleure des manières. Notre groupe est stable puisque tous les joueurs qui formaient les 23 joueurs de la finale de HCup, à l’exception de David Skrela qui a été remplacé par Mike Delany, seront à nouveau avec nous cette saison. Ils n’ont rien à envier à personne, à aucune autre équipe du championnat, et cela est encore plus vrai lorsque que nous étendons la comparaison avec l’ensemble des 37 joueurs qui composent notre groupe. Tous auront envie d’aller chercher ce titre, et nous ferons de notre mieux pour les accompagner.
Posted on: Mon, 01 Jul 2013 10:55:23 +0000
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