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Etre juif au Pays basque (1) À Bayonne, les enfants des « conversos » donnèrent naissance à une communauté longtemps très active par Michèle K Extrait de L’Arche n° 535, septembre 2002 Numéro spécimen sur demande à info@arche-mag Reproduction autorisée sur internet avec les mentions ci-dessus Bayonne (qui aujourd’hui inclut le quartier Saint-Esprit) se ferma comme une huître, faisant défense expresse aux nouveaux venus d’avoir « aucune habitation ni boutique à Bayonne ». Ceux-ci devaient quitter chaque jour la cité avant le coucher du soleil, quitte à revenir tous les matins. Ainsi agissaient les négociants qui, dans un local loué à des Bayonnais, tenaient commerce en gros (la vente au détail leur étant interdite). Cette ségrégation, qui devait durer jusqu’à la Révolution, ne découragea pas l’installation d’autres Juifs d’Espagne et du Portugal fuyant l’Inquisition. D’abord traités par le pouvoir royal comme des étrangers, les Nouveaux Chrétiens dits « marchands portugais » obtinrent les mêmes droits que les sujets français en 1550, date des Lettres Patentes rendues par le roi Henri II. Peu à peu, ils portèrent leurs pénates à Labastide-Clairence, Peyrehorade, Dax, Bidache, Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, Ustaritz... À Saint-Esprit, les « Portugais » jugèrent plus prudent d’observer les pratiques extérieures du culte catholique, assistant aux offices et faisant baptiser leurs enfants, enterrant toutefois leurs morts selon les rites juifs avec l’accord du curé, jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Il fallut attendre 1723, et les Lettres Patentes de Louis XV, pour qu’ils soient désignés sous le nom de Juifs. Bientôt, « avec une population dépassant 3 000 habitants vers 1750, Saint-Esprit... première communauté juive de France... reçut le nom de Petite Jérusalem », ainsi que l’écrit Gérard Nahon, grand spécialiste des communautés dites « portugaises ». De 1600 à 1790, de nombreux procès, toujours suscités par la jalousie commerciale, opposèrent les Juifs soit à la ville, soit à des commerçants. Négociants en grains, médecins et apothicaires, chocolatiers - les Juifs espagnols apportèrent à Bayonne le chocolat qui, avec le jambon, concourut à la célébrité de la ville -, financiers, banquiers, armateurs, ils contribuèrent largement au développement du port de Bayonne, de l’Aquitaine et du Royaume de France. Ce qui leur valut en 1697 la reconnaissance de Louis XIV sous la forme d’armoiries. Ainsi, les armes de Francisco Carvaillo, marchand portugais, étaient : d’argent à un chêne arraché de sable, fouillé de sinople et ensanglanté de gueules.
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 21:18:07 +0000

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