Expression Gérer sa télécommunication Mardi 02 juillet 2013 Voyons donc la décision de l’Office malgache pour la régulation des télécommunications (OMERT), mise en œuvre avec la complicité des opérateurs en téléphonie mobile, comme une opportunité. La limitation, voire la suppression, des appels gratuits entre numéros appartenant à une même flotte d’entreprises est évidemment appelée à réduire l’efficacité et la productivité des entreprises privées. Mais faisons qu’elle permette surtout d’humaniser les relations au sein des sociétés, et de limiter la dépendance et le stress au travail. Parce que dorénavant, il est question de bien gérer l’unique heure d’appels gratuits et les quelque 25 sms gratuits autorisés. Puis, il n’est pas non plus conseillé que les entreprises augmentent leurs charges en matière de télécommunications. Ne serait-ce que pour le principe de ne pas voir la facture à payer à Orange, Telma ou Airtel augmenter. Ne serait-ce non plus que pour ne pas avoir à gonfler les caisses de l’État, surtout que l’on ignore si cet argent sera bien affecté à un service public. Autant donc limiter l’utilisation du téléphone portable pour communiquer avec ses propres collègues. Premier avantage de la limitation et de la suppression de la gratuité des appels intra-flotte : la fin de la colonisation du temps privé et personnel par le professionnel. De moins en moins d’appels professionnels devraient désormais être effectués et reçus en dehors des heures de travail. Pour réduire la dictature des aléas de dernière minute, les entreprises renoueront peut-être avec l’excellente tradition des planifications et des programmations. Puis, au lieu de parler de l’ambiance du bureau au téléphone durant des heures à la nuit tombée, les employés gagneraient à organiser des soirées « after-work » en fin de semaine. Cela permettra sûrement d’assurer entre eux une plus grande cohésion. Mais le plus important : libérés du stress du travail à la maison, employés et employeurs auront une vie familiale et personnelle plus heureuse et plus harmonieuse. Ce qui ne peut qu’être bénéfique pour leur entreprise. Et même si les excuses bidon ont plus cours dans le secteur public, plus permissif et moins à cheval dans le respect du temps de travail, mais aussi épargné par la mesure édictée par l’OMERT, la réduction des appels gratuits intra-flotte devrait aussi permettre de limiter le recours aux sms et autres appels courts expliquant les absences de dernière minute aux réunions et les retards causés par une cause « imprévue ». Absences et retards qui, les services des ressources humaines le reconnaîtront, avaient tendance à se multiplier depuis l’avènement du téléphone portable. La suppression des appels gratuits intra-flotte limitera peut-être aussi la possibilité pour les travailleurs d’être présents professionnellement, tout en étant ailleurs physiquement. Mais en compensation, les chefs hiérarchiques finiront, peut-être, par permettre aux travailleurs nomades d’être plus autonomes et de gérer eux-mêmes leur emploi du temps. La confiance au sein d’une entreprise est capitale pour plus d’efficacité et de productivité. Ce qui compte au final, ce sont les résultats, n’est-ce pas Certaines entreprises ne pourront évidemment pas mettre ces astuces en pratique. Surtout pas celles des médias, les informations doivent être transmises du terrain au desk quasiment en temps réel pour être livrées au public dans les meilleurs délais. Encore moins ces sociétés où la performance, la productivité et l’efficacité dépendent de la capacité à répondre immédiatement aux sollicitations du marché. Et dans un monde de plus en plus concurrentiel, toutes les entreprises modernes doivent avoir cette capacité. Autant dire que l’intervention de l’OMERT dans la fixation des tarifs de la télécommunication, cautionnée par les opérateurs en téléphonie mobile qui ont préféré laisser les choses se faire, n’y ayant rien à y perdre, mais ayant au contraire tout à y gagner, va mettre le secteur privé à genoux, plus qu’il ne l’était déjà. Mais à défaut de pouvoir se passer des services des télécommunications, autant apprendre à les gérer. Jusqu’à ce que les opérateurs finissent par se dire que pour augmenter leurs chiffres d’affaires, ils gagneraient à toujours proposer leurs meilleures offres aux entreprises. Car si les entreprises ne peuvent plus aujourd’hui se passer du téléphone portable professionnel, elles demeureront encore longtemps les plus gros clients des sociétés en télécommunication. Lova Rabary-Rakotondravony lexpressmada/3478-expression/gerer-sa-telecommunication.html
Posted on: Tue, 02 Jul 2013 23:14:39 +0000
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