Fabrique d’écriture- janvier 2012 Afin que les hommes se divertissent, j’ai changé le monde… en une plaisanterie Oui, j’ai changé le monde, chamboulé les idées, ouvert tous les esprits J’ai provoqué le rire, inventé les nuances Mais j’ai banni le jaune, mauvais pour la santé J’ai statué sur le rire à l’envi et non obligatoire J’ai inventé le rire entre amis, partageur et complice Communicatif jusqu’au fou rire, à s’en décrocher la mâchoire Le rire aux éclats, à gorge déployée qui sied si bien aux femmes Le rire du bout des lèvres qui leur convient aussi Rire discret, pouffé qu’elles retiennent avec grâce d’une main sur la bouche Et finit par exploser pour se répandre en cascade joyeuse et cristalline Il y avait le rire sous cape aussi, qui se pratiquait en cachette, à la dérobée Le soir sous les portes cochères dans les rues sombres et pavées Mais cela ne portait pas à conséquence On le pratiquait juste pour s’amuser, pour faire des expériences Et varier les plaisirs Il y avait le rire farceur et effronté qui permettait de retomber en enfance Le rire joyeux et bref qui s’échappe d’on ne sait où Juste parce qu’on est heureux, parce qu’on ne sait plus être autrement Le monde était devenu un océan de joie à force de rire aux larmes Et les baleines se mirent de la partie Comme tout le monde elles voulaient profiter du bonheur Et de toute cette bonne humeur qui baignait autour d’elles Il y avait ceux qui s’esclaffaient dans leur barbe En regardant passer ceux qui riaient comme des bossus C’était un jeu qu’ils avaient inventé entre eux Il y avait ceux qui se tordaient sur le trottoir en se tenant les côtes Et ceux qui se gondolaient à loisir Bizarrement on en croisait des plus sérieux aussi Mais c’était juste une apparence parce ceux là riaient intérieurement On ne voyait rien au premier abord car il fallait s’approcher pour apercevoir La petite étincelle dans leurs yeux Il y avait ceux qui se moquaient d’eux même comme ça juste pour le plaisir Alors j’ai continué, le monde était si drôle à regarder On riait pour un oui pour un non On se racontait des histoires pour alimenter les zygomatiques On se faisait des farces avant de disparaître dans un rire facétieux Bref, c’était une sacrée poilâde Une sorte de bien-être incommensurable Pas de doute, le monde n’était plus lui-même Un vrai délire participatif, une vraie débauche de sentiments Animés d’intentions toutes plus meilleures les unes que les autres L’hilarité suprême, le bonheur à la pelle, en veux-tu en voilà Cette nuit j’ai fait un rêve J’avais pour mission de sauver le monde d’un marasme effroyable Alors dans un élan de joie, attendri par l’humain parce que je suis humain Et parce que les rêves sont faits pour devenir réalité J’ai changé le monde afin que les hommes n’aient plus peur J’ai changé le monde pour ne plus avoir peur
Posted on: Thu, 15 Aug 2013 05:51:46 +0000
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