Faire les poches des travailleurs pour arroser les riches Il n’y - TopicsExpress



          

Faire les poches des travailleurs pour arroser les riches Il n’y a donc pas un domaine où le gouvernement ait fait preuve d’un minimum de courage politique ou de volontarisme pour tenter de venir en aide au monde du travail. Naturellement, comme ses prédécesseurs, le gouvernement explique que rien n’est de sa faute, que c’est la faute à la crise, aux déficits publics, à la dette, à l’héritage des gouvernements précédents… Mais, s’il ne s’agit pas de nier la crise, il est évident que le gouvernement ne lève pas le petit doigt pour essayer d’en atténuer les effets dévastateurs sur le niveau de vie du monde du travail. Les chiffres sont parlants, un an après l’accession de la gauche au pouvoir. Avec 300000 chômeurs supplémentaires en douze mois, le chômage a dépassé son record historique depuis des décennies. Le pouvoir d’achat a officiellement baissé pour les salariés durant l’année 2012, ce qui n’était pas arrivé depuis des décennies (non pas que le pouvoir d’achat baisse, ce qui est une réalité tangible pour tous les travailleurs depuis trente ans, mais que le gouvernement le reconnaisse tant la baisse est importante). La «précarité énergétique», c’est-à-dire le nombre de ménages qui ont des difficultés à payer leur facture d’énergie, a augmenté de 28% cette année. Le nombre de travailleurs qui ne peuvent plus se soigner, effet cumulé du déremboursement de médicaments, de la fermeture d’hôpitaux de proximité et de l’augmentation du prix des consultations, ne cesse d’augmenter, tout comme le nombre de mal-logés ou de sans-domicile-fixe, qui explose. Rien n’a changé depuis l’ère Sarkozy, sinon en pire. Le gouvernement n’a qu’un souci: dégager de l’argent public pour l’offrir, à fonds perdu, à la bourgeoisie. Mais l’argent public se fait rare: crise oblige, les rentrées fiscales s’amenuisent; chômage oblige, les recettes des cotisations sociales fondent. Hollande applique donc, à la lettre, la même méthode que ses prédécesseurs: pour garantir les profits de la bourgeoisie, il fait les poches de la population, avec la hausse des impôts, dont la TVA, avec l’augmentation des prix de l’énergie, etc., et il rogne sur l’argent alloué aux services publics. Du temps où lui et son parti étaient dans l’opposition, que n’ont-ils décrié la RGPP (révision générale des politiques publiques) de Sarkozy, cure d’austérité générale au nom de laquelle Sarkozy et Fillon ont taillé dans les effectifs de la fonction publique… Certes, Hollande a supprimé la RGPP… mais il l’a remplacée par la MAP, pour «modernisation de l’action publique», qui poursuit exactement les mêmes objectifs. Et derrière l’embauche prévue de 60000 enseignants dans l’Éducation nationale en cinq ans (ce qui ne compense même pas les départs et correspond, en réalité, à une baisse des effectifs) qui sert d’écran de fumée, la MAP se traduit par des coupes encore plus violentes dans les effectifs de la fonction publique. Pendant ce temps, les cadeaux sonnants et trébuchants pleuvent sur la bourgeoisie. Pour ne prendre qu’un exemple, le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), en vigueur depuis le 1er janvier 2013, représente un cadeau direct de 20 milliards d’euros par an au patronat. Et à peine une mesure risque-t-elle d’égratigner un tout petit peu les profits de la bourgeoisie, que celle-ci hausse le ton… et amène le gouvernement à reculer aussitôt en s’excusant, comme il l’a fait en octobre dernier lors de l’affaire des «pigeons», où le gouvernement a renoncé en trois jours à taxer les plus-values réalisées lors de la vente d’une entreprise par son créateur, après un grand numéro de comédie du patronat hurlant à la quasi-expropriation. En réalité, le patronat n’a aucun doute sur la fidélité de Hollande à la défense de ses intérêts. La campagne de 2012 passée, et ses quelques références démagogiques aux «riches» qu’il «n’aimait pas», Hollande a tombé le masque et multiplié les déclarations d’amour au patronat. Témoin, le 4 septembre 2012, ces Rencontres d’Évian où Hollande se faisait acclamer par un parterre de grands patrons français et allemands; ou ces Assises de l’entrepreneuriat, le 29 avril dernier, où des centaines de patrons ont applaudi Hollande debout alors qu’il venait de déclarer: «Il faut montrer que la réussite est possible, qu’elle n’est pas blâmable, qu’elle est estimable. Ce sont les entreprises qui créent les richesses!»
Posted on: Sat, 07 Sep 2013 12:09:45 +0000

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