Finalement, Alassane Ouattara a réussi à faire voter, par une - TopicsExpress



          

Finalement, Alassane Ouattara a réussi à faire voter, par une Assemblée nationale largement aux ordres, « ses » lois sur la nationalité et l’apatridie qui, espère-t-il, lui permettront de se créer un électorat sur mesure et une majorité « mécanique » lors des élections présidentielles de 2015. Son camp a ainsi parachevé la mise en place du « nouvel ordre politique » que la rébellion armée et les accords de Linas-Marcoussis étaient censés imposer en Côte d’Ivoire. Il a, dans le même temps, un peu plus renforcé la discorde nationale et cristallisé un dangereux clivage entre « autochtones » et « allogènes », là où on pouvait espérer que la résolution constructive d’un certain nombre de contradictions soit un puissant ferment de cohésion nationale. « Nous espérions la paix, et il n’arrive rien d’heureux; Un temps de guérison, et voici la terreur! », se lamentait le prophète Jérémie de l’Ancien Testament. Beaucoup d’Ivoiriens, choqués par la fermentation des amertumes qui alimenteront les conflits de demain, peuvent légitimement pousser le même cri. Il faut d’emblée clarifier un certain nombre de choses. Alors que l’Afrique tente de bâtir son unité politique, intégrer les étrangers de longue durée dans le corpus national d’un pays qui est une terre d’accueil par excellence n’est pas une mauvaise chose en soi. Ce sont les intentions, les méthodes et les arguments de ceux qui ont mené un projet profondément réactionnaire derrière un paravent progressiste qui posent problème. C’est leur utilisation forcenée du mensonge et de la violence qui les discrédite. Examinons quelques-unes de ces insultes à l’histoire récente, au droit et à la simple logique républicaine. 1- Mensonge numéro un : le vote des récentes lois sur la nationalité est la réparation d’une injustice Si l’on en croit le récit propagé par le RDR, l’Etat ivoirien a sciemment refusé, quarante ans durant, la nationalité ivoirienne à des personnes qui y avaient droit, en ne les informant pas de ce qu’elles y avaient droit. Il n’y a rien de plus faux. Et on ne peut faire prospérer ce mensonge qu’en isolant la Côte d’Ivoire des autres nations impliquées dans le processus de décolonisation qui a fait éclater l’Etat colonial français en un certain nombre de nations autonomes. Au moment des indépendances, les pays nouvellement constitués ont offert un droit d’option aux ressortissants des anciennes colonies françaises se trouvant sur leur sol. Au Sénégal, ce droit d’option a été ouvert pendant trois mois ; en Côte d’Ivoire, il l’a été pendant un an. Dans l’un et l’autre des pays, ces dispositions ont été fort peu saisies par des migrants fiers de leurs toutes nouvelles « nationalités » dans un contexte où les hiérarchies économiques n’étaient pas celles d’aujourd’hui et les droits liés à la citoyenneté ne paraissaient pas « décisifs ». Théophile Kouamouo
Posted on: Wed, 28 Aug 2013 08:30:53 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015