FlashBouq n°1026 : Le maquis des primes est-il gérable par - TopicsExpress



          

FlashBouq n°1026 : Le maquis des primes est-il gérable par Louvois ? Publié le mercredi 09 octobre. La tentation existe de profiter du désastre de Louvois pour faire le ménage dans les primes. Mais ce sera compliqué et... cher ! Le maquis des primes militaires est-il gérable par le système Louvois de paiement de soldes, ou son possible successeur ? La question est désormais publiquement posée comme en témoigne laudition qui sest tenue ce matin au Sénat, à la suite dune enquête de la Cour des comptes sur la rémunération des militaires pour la commission des finances. Plusieurs hauts responsables ont été entendus, Gilles-Pierre Lévy (cour des comptes), Pierre de Villiers (major général des armées), Jean-Paul Bodin (secrétaire général pour ladministration) et Pierre Dubertret (directeur du Budget). En filigrane de leurs propos, un constat semble simposer : il est impossible den rester au système actuel, mais en sortir sera très compliqué. Les primes (indemnités en langage administratif) représentent 37 % de la rémunération des militaires, un chiffre supérieur à celui de la fonction publique. Le système est complexe et son pilotage insuffisant a pointé Gilles-Pierre Lévy. Il existe pas moins de 174 indemnités différentes, dont une vingtaine sont complètement obsolètes (officier de tir du plateau dAlbion, stationnement à Berlin, troupes sahariennes...). Une prime de lait, héritier des personnels de la Ligne Maginot, est toujours en vigueur... (rien à voir avec le personnel féminin qui lui l’a assurément… la ligne bien entendu, pas le lait !) Les Britanniques, eux, nen possèdent que dix-neuf. Outre leur nombre très élevé, ces indemnités se caractérisent par leur forte variabilité dun mois sur lautre, par exemple, le nombre de jours à la mer ou la participation à une opex. la seule marine - la plus petite des trois armées - doit ainsi introduire pas moins de 150.000 données chaque mois pour régler ce qui est dû au marins. Cette situation amène le directeur du Budget à sinterroger à haute voix : «Les difficultés de Louvois sont en partie liées à la complexité du système de rémunération. Un logiciel de paiement peut-il prendre en compre une complexité infinie et une variabilité forte ?» Doù la tentation de profiter du désastre de Louvois pour faire le ménage dans les primes... Un processus interne au ministère de la défense (SDIM) est lancé, mais tellement complexe quil ne débouche guère. Jean-Paul Bodin (SGA) estime quune «mise à plat du système est extrêmement difficile» et que, selon les estimations, elle couterait environ 300 millions deuros supplémentaires, alors quil sagit aujourdhui de réduire la masse salariale. M. Lévy (Cour des comptes) reconnait lui aussi qu «il est rare que lon simplifie en alignant par le bas». Une telle réforme, si souhataible soit-elle, «prendrait du temps ou coûterait cher», voire les deux à la fois... La réorganisation de la gouvernance du ministère, notamment de la fonction Ressources humaines, devrait permettre une meilleure gestion des indemnités, qui ne font plus lobjet de suivi, pour certaines, depuis 2009. Reste que la question de lavenir de Louvois se pose de plus en plus directement. Le général Pierre de Villiers évoque la possibilité de son abandon («Ne faudrait-il pas basculer vers un autre système ?») et le SGA Jean-Paul Bodin estime quune décision politique sur lavenir du système pourrait être prise «dici à la fin de lannée». La mise en place dun nouveau logiciel (accompagne dune simplification des primes) prendrait deux à trois ans. Et dici là, il faudra continuer de faire avec Louvois. Et le maquis des primes.
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 06:53:58 +0000

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