Gbagbo : francophile ou francophobe ? Entre Laurent Gbagbo et la - TopicsExpress



          

Gbagbo : francophile ou francophobe ? Entre Laurent Gbagbo et la France, c’est l’histoire de « je t’aime, moi non plus ». C’est en 1982 que l’ex-activiste syndicaliste est arrivé en France, via le Burkina Faso. Pour échapper à une autre arrestation du pouvoir Houphouët, qui se profilait à l’horizon. Le complot des Bété dont il était accusé avec Pierre Kipré et Zadi Zaourou a amené ses camarades de lutte à l’exfiltrer d’Abidjan. C’était le début d’un exil qui va durer 6 ans (1982-1998). Ayant abandonné emploi et autres biens, il fallait survivre. Laurent Gbagbo a pu compter en France sur des amis. Au nombre de ceux-là, Henri Emmanuelli, un cacique du parti socialiste français et Guy Labertit, longtemps Monsieur Afrique de Ps français. Donc Laurent Gbagbo a vécu en France grâce à des Français et grâce à l’argent du contribuable français comme exilé politique. Ce Gbagbo-là doit-il être francophobe ? S’il est doté d’un minimum de jugeote, la réponse est Non. Du point de vue simplement de la morale, aucune force cosmique ne pourra secourir Gbagbo s’il montrait une quelconque ingratitude à l’égard de la France. Ce volet concerne l’Etre Gbagbo. Réduit à sa simple expression. Et Gbagbo le politique ? Parvenu au pouvoir dans les conditions que lui-même a qualifiées de « calamiteux », Gbagbo doit ce couronnement de sa carrière à lui-même, à son abnégation, à la clarté dans sa vision et à la constance dans l’engagement. Mais il le doit aussi au pouvoir du Premier ministre français, Lionel Jospin (1997-2002). Du reste à sa bienveillante attention. Car la chienlit qui a suivi son élection, chaos imputé au Rdr d’Alassane Ouattara, l’attitude de la France déterminait l’issue de cette autre bataille, après que les Ivoiriens aient chassé feu Robert Guéi, chef de l’ex-junte au pouvoir. 2 ans ont suffi au gouvernement des « profs » de Gbagbo, qu’on croyait composé de novices, pour redresser une économie exsangue. Une économie malmenée par dix mois de transition militaire chaotique. L’appétit gargantuesque du pouvoir de ses adversaires ne s’est pour autant pas estompé. Se matérialisant par des tentatives de renversement. Le séisme politique en France avec la défaite de Jospin dès le premier tour de la présidentielle de 2002 va changer la donne en Côte d’Ivoire. La haine rasoir de Chirac à l’égard de Gbagbo connait son pic avec la tentative de coup d’Etat dont le pouvoir de Gbagbo a été victime dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Une horde de rebelles, appuyée de nomades guerriers ouest-africains a attaqué simultanément les centres névralgiques de la capitale. Elle échoue, se replie et forme un kyste à Bouaké avec la complicité de la France. Les relations entre les deux pays virent dès lors au froid polaire jusqu’aux événements de novembre de 2004. L’Opération initialement de nom de code « César », mais finalement rebaptisée « Dignité » avait atteint ses objectifs par des frappes dites chirurgicales. La victoire du camp Gbagbo sur les ex-rebelles était imminente. La France ne pouvait accepter un tel pied de nez. Les Sukkoi qui ont décollé de Yamoussoukro, accuse-t-on, auraient bombardé par erreur un cantonnement français qui aurait 9 morts. Le prétexte trouvé par la France pour détruire au sol tous les aéronefs de l’aviation ivoirienne. Avec à la clé, le massacre d’une soixantaine de jeunes devant l’hôtel Ivoire. Le sentiment anti-français était grand. Même ceux qui n’étaient pas forcement du cercle de Gbagbo ont vigoureusement condamné le comportement de type colonial de Jacques Chirac. Le rapatriement des Français a eu lieu. Mais, on n’a déploré aucune victime dans le camp français, à part des rumeurs non fondées de viols d’expatriées. Malgré cette tache sombre, Laurent Gbagbo n’a rompu aucun contrat d’une entreprise française. Bien au contraire, le 3 avril 2008, il déclarait, lors de la présentation du 1er Terminal à conteneurs « Je suis venu saluer et accompagner Vincent Bolloré, pour lui dire la reconnaissance et la foi dans le partenariat qu’il y a entre ce groupe et la Côte d’Ivoire». Si on y ajoute les blocs qu’il aurait donné à Total, entre les deux tours de la présidentielle de 2010, de l’avis de Mamadou Koulibaly, on ne peut pas dire que Gbagbo est francophobe. Certes, on regrettera le malheureux incident qui a conduit à la mort du journaliste Jean Helen. Le meurtrier, précisons-le, passera 17 années de sa vie en prison. Certes, on a souvenir d’une terrible phrase, « à chacun son petit blanc », en flagrante contradiction avec la réalité du terrain qui voyait des Blancs, aux côtés des jeunes patriotes, battre le pavé pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Mais Laurent Gbagbo n’a conçu aucun plan de « défrancisation » de la Côte d’Ivoire. A l’école de la démocratie française, il croyait de bonne foi, que seul ce paradigme pouvait sauver un pays multiethnique comme la Côte d’Ivoire. Nous sommes donc d’avis avec l’autre : « Gbagbo est plus français que des Français ». Gbagbo est donc francophile, trop démocrate et souverainiste pour être manipulé par les promoteurs de la Françafrique. Les raisons profondes de son éviction du pouvoir.
Posted on: Sun, 22 Sep 2013 21:44:38 +0000

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