Guadeloupe : Les Détenus : une main d’œuvre à bon marché. Le - TopicsExpress



          

Guadeloupe : Les Détenus : une main d’œuvre à bon marché. Le marché de l’aide à la réinsertion professionnelle est devenu de plus en plus porteur. Les entreprises d’insertion peuvent aujourd’hui plus que jamais, utiliser une main d’œuvre bon marché, moyennant le versement d’aides de l’État, sous prétexte d’aider des chômeurs à retrouver un emploi plus ou moins pérenne. C’est ainsi que les chantiers d’insertion, les groupements d’employeurs ou missions d’intérim par l’activité se procurent des détenus à moindre coût. Des contrats uniques d’insertion sont signés par des détenus pour leur permettre d’obtenir des aménagements de leur peine. La plupart du temps, en Guadeloupe, ce sont des jeunes qui sont concernés par ces contrats de travail précaires. Mais, estimant qu’ils ne peuvent exiger plus, ils sont trop contents de pouvoir sortir de prison avec un emploi. Le plus souvent, en Guadeloupe, ce sont les emplois de jardinier d’espaces verts ou d’ouvrier agricole qui sont les postes offerts à ces détenus, et pour cause : ils ne nécessitent pas une grande qualification, il suffit d’avoir la capacité physique pour faire l’affaire. Pour les employeurs qui, selon les vœux pieux de la société bien pensante, travaillent à la réinsertion des détenus en fin de peine, c’est tout bénéfice : une main d’œuvre docile, qui ne renâcle pas au travail, et sur laquelle pèse une menace de retour à la case prison au moindre faux pas. Et en plus de cette main d’œuvre docile, corvéable à merci, les associations et entreprises d’insertion sont auréolées de leur œuvre de bienfaisance pour la société. C’est ainsi que plusieurs d’entre elles se font de la publicité en invitant de grands champions sportifs pour servir d’exemple aux détenus ou jeunes en marge de la société. Mais bien souvent aussi, les règles les plus élémentaires du Code du travail sont bafouées vis-à-vis de ces jeunes en réinsertion professionnelle : ils sont payés au lance pierre, quand ils le sont, les conditions de travail qui leur sont réservées sont inhumaines… Sous prétexte qu’on les aide, ils doivent accepter d’être traités comme des salariés de seconde, troisième ou quatrième zone. L’exemple vient d’en haut : l’administration pénitentiaire qui emploie les détenus, leur délivre des fiches de paie qui comptent pour du beurre et un contrat de travail qui n’ouvre droit à aucune reconnaissance et à un salaire de misère !!! Les petits contrats, l’exploitation et la galère des retours en prison sont les faces d’une réalité sociale unique qu’il est possible de combattre collectivement. C’est ce qu’ont compris des jeunes ouvriers agricoles embauchés sur des plantations de banane à Capesterre-B-E. Un exemple à suivre et à amplifier.
Posted on: Sat, 21 Sep 2013 22:43:47 +0000

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