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HISTOIRE RDC Royaume de Kongo Le royaume de Kongo était un empire de lAfrique du sud-ouest, situé dans des territoires du nord de lAngola, de Cabinda, de la République du Congo, lextrémité occidentale de la République démocratique du Congo et dune partie du Gabon. À son apogée, il sétendait de lOcéan Atlantique jusquà louest de la rivière Kwango à lest, et du fleuve Congo jusquà la rivière Loje au sud. Bien des auteurs et tant dautres personnes situent, par erreur, lancien Empire Kongo aux cotés de lAngola, de la République Démocratique du Congo et de la République du Congo. Cest une grosse erreur car il faut noter que ces trois pays nexistaient pas avant le royaume Kongo. Il sagit plutôt des parties de ces pays qui étaient des territoires au sein même du royaume Kongo, il sagissait des territoires ou des provinces à part entière ayant appartenu à lancien royaume Kongo. Toute la partie nord et nord-est de lactuel Angola était, sans le moindre doute, des territoires du royaume Kongo dont les frontières sétendaient sur tout le long du littoral de locéan atlantique de tous ces trois actuels pays Angola, République Démocratique du Congo et République du Congo (soit des ex provinces du royaume Kongo : Soyo, Mbata, Pumbu, et des ex territoires vassaux : Loango, Vili etc. Cette partie dans lactuel Angola fut détaché de lautorité du roi Kongo par un groupe des aventuriers portugais chassés de Mbanza Kongo (Capitale du royaume Kongo) à cause de leurs activités de commerce desclaves que napprouvaient plus le peuple Kongo. En se réfugiant dans cette partie du royaume Kongo, les aventuriers portugais firent assassiner Dongo le gouverneur nommé par le roi, avant de procéder à la sécession. Quelques années plus tard, un des fils de lancien gouverneur Dongo dénommé Ngola fit organiser une contre attaque contre les portugais qui se réfugièrent dans les terres de Sâo Tomé. Ainsi Ngola était devenu le chef de cette partie du royaume Kongo de qui vient lappelation originale de ce pays Ngola que les portugais appelaient Angola. Par contre jusquà ce jour dans les dialectes des peuples Kongo le Kikongo (dialecte qui se prononce avec différents accents selon les ethnies) le pays nommé actuellement Angola na pas de prononciation, le A nétant pas de la dialectique Kongo, ce pays sappelle toujours Ngola en Kikongo. Dans la partie Ouest de lactuelle [République Démocratique du Congo] pays qui tire son nom par la substitution du K par le C, Kongo = Congo, le royaume Kongo sétendait du littoral de locéan atlantique jusquà la rivière Kwango, soit toute lactuelle province du Bas-Congo et une partie de lactuelle province de Bandundu jusquaux rives du Fleuve Kwango. Le Bandundu actuel est une entité purement politique créée par Mobutu vers les années 60, elle nexistait pas autrefois. Lactuelle ville de Kinshasa était bel et bien, un territoire à part entière du royaume Kongo qui sappelait Pumbu et dont les chefs des terres étaient les clans : Lukeni, Lukunga et Teke, les Humbu nétant devenu un clan chef des terres que bien après. Tous les peuples de lactuel territoire de Kwango dans lactuelle province de Bandundu, les Yaka, les Lonzo, les Mbata, les Suku etc. sont des Bakongo et nont rien en commun avec les autres ethnies du Bandundu actuel. Lempire Yaka fondé vers le XVIIème siècle était une fabrication des portugais qui voulaient éloigner les guerriers Yaka du royaume Kongo afin de laffaiblir militairement. Dans lactuelle République du Congo, en dehors de la partie nord tous le reste du pays était un territoire du royaume Kongo. Au Gabon il faut intégrer à cette estimation de létendu de lancien royaume Kongo, tous les territoires frontaliers avec la République du Congo et ceux du littoral de locéan atlantique. Car le pouvoir Kongo avait pour ambition le contrôle du littoral de locéan atlantique pour lexploitation du sel marin et des coquillages Nkodia qui était sa monnaie (Symbole repris sous forme descargot par lalliance de Bakongo « Abako » fondé par Nzeza Nlandu en 1957, doù est venu le premier président du Congo « Kasa Vubu » et qui fut aussi à lorigine de lindépendance du Congo en 1960. Bien que très répandue, la dénomination d« empire » est proprement abusive. En effet, à linstar de nombreuses sociétés politiques africaines anciennes, le pays appelé Kongo était le plus organisé de lAfrique noire, car organisé géographiquement en entités administratives, dirigées par des chefs des clans et des terres validés par un pouvoir central basé à Mbanza Kongo la capitale du pays. Cétait un ensemble des entités fédérées qui se soumettaient à lautorité dun pouvoir central. En loccurrence, selon Raphaël Batsîkama, cette fédération rassemblait quatre entités politiques au XVIe siècle : Zita-Dya-Nza, Kongo-Dya-Mpangala, Kongo-Dya-Mulaza et Kongo-Dya-Mpanza1. Cest suite à cette organisation que le premier explorateur Européen, (un portugais), avait appelé ce pays royaume Kongo en référence au royaume du Portugal. Drapeau du Congo adopté sous le règne dAlphonse Ier. Géographie LEmpire Kongo Selon certains chroniqueurs européens, à lépoque du premier contact avec les Portugais, le Royaume Kongo devait avoir une étendue de plus de 300 000 km². Une grande partie du sud-ouest de la République démocratique du Congo, du nord de lAngola, du sud de la République du Congo et une partie du Gabon composaient cet État. Toutefois, les chroniqueurs européens ont fait beaucoup de confusions dans leurs estimations du territoire dun pays dont ils ignoraient lorganisation administrative. Cest ainsi que certaines provinces quils rencontrèrent loin de la capitale Mbanza Kongo devinrent des « royaumes » à part entière sous leur plume. Il sagit généralement des localités traversées par les voyageurs européens, depuis les ports de la côte atlantique, doù ils débarquaient, jusquà la ville de résidence du Mwene Kongo située à 150 milles dans lhinterland. « Ainsi, pour tout le département, on comptait sept districts. Ce sont ces districts que les Européens ont pris, tantôt pour des royaumes, comme le Ngôyo, le Kakongo du Kôngo-dya-Mpânzu, tantôt pour des provinces, comme le Nsûndi, le Mbâmba et le Mpêmba du Zyta-Dya-Nza2. » Généralement, les chroniqueurs européens réduisent le territoire de Kongo aux seules dimensions de sa province capitale, Zita-Dya-Nza (le « nœud du monde »), dont le chef-lieu était précisément Mbanza Kongo, où le Mwene recevait les ambassades étrangères. Dailleurs, lon sait désormais que lAngola faisait partie de la fédération Kongo-Dyna-Nza, jusquà ce que Paul Diaz y arrive en 1574 et y organise une sécession. « Bref, en nous fondant sur ces renseignements fournis par Duarte Lopez via Felippo Pigafetta, renseignements que semblent confirmer la Tradition, nous pouvons avancer que le Royaume du Congo sétendait entre la latitude 1 1/2° Nord et la latitude 22° Sud, du 24° de longitude Est à locéan Atlantique. Il atteindrait une superficie dépassant les 2 500 000 km² [...]3 » Mythe des origines Selon l’une des versions mythologiques de leur origine, rapportée par Raphaël Batsîkama, l’ancêtre primordial (Nkâka ya kisina) des baKongo serait une dame nommée Nzinga, fille de Nkuwu et épouse de Nimi. La société traditionnelle Kongo étant matriarcale, à l’instar de tant de sociétés africaines anciennes, on conçoit que son aïeul primitif fût nécessairement une femme, sinon réellement, au moins symboliquement. Nzinga aurait eu trois enfants, deux garçons jumeaux et une fille, respectivement Nvita Nimi, Mpânzu a Nimi et Lukeni Lwa Nimi. Les quatre noms primordiaux de l’ancêtre et de ses enfants tiennent lieu également d’appellations pour les quatre luvila initiaux ; c’est-à-dire les lignages ancestraux des ba-Kongo. Les frères et autres collatéraux de Nzinga à Nkuwu ont reçu la fonction de maître des terres ; cest-à-dire quils se sont spécialisés dans la manipulation des énergies telluriques, notamment en vue dexécuter les opérations rituelles présidant aux implantations coloniales successives dans le bassin du fleuve Nzadi. Vit’a Nimi était l’aîné des enfants Nzinga, on l’appelle également Ma-samba, ou encore Nsaku. Ses descendants sont les ki-Nsaku. À eux sont dévolues les fonctions de médiation aussi bien spirituelle que politique. Dailleurs, selon Alain Anselin, « Samba signifie palabrer, argumenter en lingala4 ». Doù ma samba pour dire maître de la palabre : héraut, négociateur, diplomate, voire intercesseur auprès des ancêtres. Mpânzu-a-Nimi était réputé intrépide, habile de ses mains et excellent agriculteur. C’était également un Ndamb’a Ngolo, c’est-à-dire un excellent mineur. Lukeni se distinguait surtout par sa beauté et sa fécondité qui lui donna une nombreuse progéniture, dont elle aurait excellé dans l’éducation. Doù son surnom Mungoyo’a Ntende, c’est-à-dire « la belle aux mille chances ». Elle hérita aussi du nom de sa mère, Nzinga. Les tuvila primitifs auraient occupé d’abord le territoire de Kongo-Dya-Mpangala sous l’autorité spirituelle et politique de Vit’a Nimi. Ils investirent progressivement cette région, une vaste plaine très ensoleillée et riche en minerais, traversée par le fleuve Kwânza (ou Nzadi = Zaïre). Ils y fondèrent diverses agglomérations, notamment Mpangala, Mazinga, Ngoyo, Mpemba, Lwangu, Nsundi, Mbinda, Mbembe, Mbamba, Mpangu. Fondation Le royaume Kongo en 1711 Le royaume Kongo se développa après plusieurs migrations bantoues du VIIe au XVe siècles dans une zone peuplée de pygmées Baka. Ces groupes indépendants ont été unifiés sous la direction de lun deux et organisés royaume. Le pouvoir du roi kongo, le Manikongo, est dabord de nature spirituelle, cette autorité lui étant assurée par des pouvoirs surnaturels et divinatoires lui donnant accès aux ancêtres5. En principe, les rois étaient élus par les anciens parmi les membres éligibles des 12 clans Kongo. Selon une source portugaise de 1624, Historia do reino do Congo, le royaume aurait été fondé au XIIIe siècle6. LEmpire Kongo était un État très développé, avec un large réseau commercial. À part les ressources naturelles et livoire, le pays fondait et commerçait le cuivre, lor, les vêtements de raphia et la poterie, disposait dune monnaie et de finances publiques. Mais surtout, il pratiquait lagriculture, la chasse et lélevage. Il était comme beaucoup dautres peuples dAfrique noire organisé en castes, mais avec une structure relativement souple. On pouvait par exemple apprendre un métier de son choix en intégrant lune des grandes écoles du pays. Les plus connues sont les quatre plus prestigieuses, à savoir Kimpasi, Kinkimba, Buelo et Lemba. Ces écoles, toujours dactualité[réf. nécessaire] formaient lélite Kongo. Si leur accès était relativement libre, toujours est-il quil sagissait dune longue initiation aux critères de sélection très stricts. Des explorateurs comme Bittremieux en conclurent à tort quil sagissait de cultes secrets ou ésotériques.[réf. nécessaire] LÉtat du Kongo à la fin du XVe siècle Administration Les fondateurs de Kongo ont conçu leur pays comme un grand cercle ayant quatre secteurs, et pourvu d’un gros noyau. Dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, les secteurs sont : Secteur 0 : la façade atlantique à louest Secteur 1 : Kongo-Dya-Mpangala au sud Secteur 2 : Kongo-Dya-Mulaza à lest Secteur 3 : Kongo-Dya-Mpanza au nord À part la mer, ces secteurs consistent en entités administratives qui sont respectivement ka-Mbamba (secteur 1), ki-Mpemba (secteur 2) et ka-Mbangu (secteur 3). Quant au noyau, appelé Zita-Dya-Nza (« nœud du monde »), il avait un statut administratif particulier en tant que province-capitale appelée également Mbanza-Kongo, du nom de la ville où résidait le Mwene, et que les Portugais renommèrent Sao Salvador. Littéralement, Mbânza (ou Ngânda) signifie chef-lieu ou capitale. En sorte que Mbanza Kongo se traduit par capitale de Kongo, tout comme Mbanza Nsundi signifie chef-lieu du Nsundi. Kambamba, Kimpemba, Kabangu et Mbanza-Kongo formaient une fédération politique nommée Kongo-Dyna-Nza, ou encore Kongo-Dia-Ntotila. Chacune de ces quatre entités comportait sept ki-Nkosi (subdivisions). Chaque Kinkosi comportait plusieurs ki-Mbuku, qui se composaient chacun de nombreux ki-Kayi, lesquels étaient constitués à leur tour de plusieurs ki-Fuku. La capitale de Kongo-Dya-Mpangala se nomme Mbânza Mbamba, celle de Kongo-Dya-Mulaza est Mbânza Mpemba et celle de Kongo-Dya-Mpenza sappelle Mbânza Mbangu. Ce modèle d’aménagement territorial va se multiplier au fil des siècles, de manière rhizomique, jusqu’à reproduire quasiment à l’identique sa toponymie dans les autres régions ultérieurement unifiées au foyer initial. Ce processus d’expansion territoriale du foyer Kongo aura une structure fondamentalement ternaire, à l’instar des trépieds d’un foyer : « Les entités politico-administratives du Royaume du Congo iront de triade en triade. Dans chaque triade, disposée toujours en position d’un homme couché dont la tête se trouve au Nord, les descendants de Nzinga occuperont toujours le Sud, ceux de Nsaku le centre, et enfin ceux de Mpanzu le Nord. […] Ces régions ou territoires, selon qu’ils appartiennent aux Nzinga, aux Nsaku ou aux Mpanzu, portent une des dénominations suivantes : a) Nzinga : Mbâmba, Ngôyo, Mazînga, Kinânga, Mbînda, (Kabînda), Mpângala (Kikyângala), etc. (Sud). b) Nsaku : Mpêmba, Kakôngo, Mbata, Nsânda, Zômbo, Lêmba, Kiyaka, etc. (Centre) c) Mpanzu : Mpangu, Nsundi, Vûngu, Lwângu, Nsôngo, Nsuku, Mpûmbu, Ndôngo, Dôndo, Yômbe, Kibângu, etc. (Nord)7. » Cette originalité et cette complexité structurale de lorganisation du territoire du Kongo surprendront lintelligence de nombreux étrangers européens, ce qui explique beaucoup dimprécisions ou erreurs dappréciation dans les chroniques dépoque, notamment celle de Filippo Pigafetta. Le pays avait une superficie denviron 2 500 000 km² au XVIe siècle, soit la moitié de la superficie de toute lEurope occidentale. On comprend que sa structure confédérale favorisa son dépeçage par les Européens après dinnombrables intrigues sécessionnistes au cours des siècles suivants. Ainsi naquit à partir du XVIIe siècle de cette vaste construction politico-administrative une myriade dÉtat-nations autonomes sous leffet des bouleversements engendrés par léconomie négrière atlantique. Organisation politique La capitale du Kongo, São Salvador Lautorité politique suprême du Kongo-Dyna-Nza pouvait être nommée de diverses manières : Ntinu : chef militaire Mwene : celui qui pourvoit aux besoins du peuple Mfumu : désigne quant à lui la notion de responsable au sens administratif comme au sens social. À noter que Mani est lexpression la plus répandue dans la littérature occidentale mais ce ne serait quune traduction portugaise approximative de Mwene et non une quelconque autre titulature. La fonction de Mwene est élective mais tout citoyen ne peut pas y prétendre car elle est aussi censitaire. On tient généralement le régime politique de Mwene pour une monarchie constitutionnelle. Toutefois, cette fonction nest pas seulement politique. Elle est également sacerdotale ; comme un cas particulier du modèle africain dit de la royauté sacrée, ou encore la royauté divine. En principe, la succession à la tête du Kongo est matrilinéaire. En sorte quoriginellement, seuls les descendants de Lukeni Lwa Nzinga, la fille de lancêtre-mère primordiale, pouvaient prétendre au poste de Mwene. Les descendants de Vita Nimi ayant pour fonction de veiller au respect, entre autres, de cette loi de succession. Par conséquent, après avoir été élu par le Conseil des Sages, un Mwene ne peut être consacré que sil subit une cérémonie rituelle organisée et présidée par le gardien des principes spirituels et politiques désigné nécessairement parmi la lignée des Nsaku. Cest ainsi que le premier Mwene Kongo attesté dans les annales traditionnelles sappelle Nimia Lukeni Lwa Nzinga, cest-à-dire Nimi (du nom de son grand-père) fils de Lukeni et petit-fils de lancêtre-mère Nzinga Nkuwu. On voit que les fonctions de Reine-Mère ou dÉpouse-Royale sont particulièrement cruciales dans les sociétés matriarcales ; elles ne sont guère honorifiques comme cela peut être le cas ailleurs. Le cabinet du Mwene comporte divers fonctionnaires, notamment : Ma NKata, le préposé aux affaires militaires et à la guerre; Né Tuma, le préposé aux armes et à la défense du Kongo; Mbênza Kongo, le préposé aux affaires de la Justice ; Ne Mpûngi, chef de la musique du palais ; Wavadidi Ntinu, le sculpteur attitré du Ntinu, cest-à-dire du Mwene. Cette configuration hiérarchique est reproduite aux échelons inférieurs de telle sorte que chacune des quatre grandes circonscriptions politiques possède ses préposés à la Défense, Justice, etc. tout comme les vingt-huit kinkosi comportent les leurs. De façon générale, les préfixes Mâ, Mwê ou Nâ, Ne introduisent la notion dautorité politique et/ou administrative ; cest-à-dire celle de chef, roi, maître, etc. Ainsi le : Ne-Nkosi est le roi dun ki-Nkosi ; Mwê-Mbuku est lautorité qui administre un ki-Mbuku ; Nâ-Kayi est le chef dun ki-Kayi ; Mâ-Fuku (ou Mafouc dans les chroniques européennes) dirige un ki-Fuku, cest-à-dire le plus bas échelon administratif de la Fédération Kongo-Dia-Ntotila. En outre, la personne exerçant lautorité dune entité politico-administrative est souvent désignée par le lieu-dit de sa fonction, plutôt que par son propre patronyme. Ainsi le Mâ-Nkosi du Nsundi peut être appelé Ma-Nsundi par ses administrés (ou Mâ-Mbamba pour le Mbamba, Ma-Lwangu pour le Lwangu). De même quon appelle lautorité suprême Mwene Kongo (Mani Kongo des chroniques européennes) au lieu dindiquer son nom propre ; par exemple, Mvemba a Nzinga. Calendrier Comme dans beaucoup de régions de lAfrique centrale ou de louest, un calendrier bâti sur la semaine de quatre jours était en vigueur; trois jours ouvrables et un jour pour le marché: Semaine = 4 jours Mois = 7 semaines Année = 13 mois + 1 jour Outre celui du marché, il y a un calendrier agricole Kongo qui comporte six saisons : Kintombo (octobre-décembre) = saison des premières pluies, celle des semailles (ntombo). On la nomme également ma-sanza, nourriture. Kyanza (janvier-février) = deuxième saison des pluies, celle de la récolte du vin de palme. On lappelle aussi mwanga. Ndolo (mars à mi-mai) = dernière saison des pluies. Siwu ou Kisihu (mai-août) = première saison sèche, marquée par les vents froids. Mbangala (mi-août à mi-octobre) = seconde saison sèche, caractérisée par de fortes chaleurs, notamment à partir de juillet. Période des brûlis,mpyaza. Avec la venue du christianisme, le calendrier chrétien a pris de plus en plus la place de ce calendrier. Monnaie Les coquillages Olivancillaria Nana appelés nzimbu, étaient utilisés comme monnaie8. Leur production venait dune pécherie féminine de lîle de Luanda dont la maison du Manikongo avait lexclusivité. Les nzimbus étaient calibrés au tamis de façon à constituer des paniers de valeurs, le funda soit mille unités les plus petites, le lukufu valant mille fundas, limbonde valant mille lukufus9. Le cours du funda était donc de 13,33 francs. Les zimpos ont été peu à peu supplantés par les cauries10 importés du Zanguebar. Histoire Larrivée des Portugais et la conversion au christianisme Armes dAlphonse Ier. Au cours de ses voyages le long de la côte africaine dans les années 1480, le navigateur portugais Diogo Cão fut le premier européen à évoquer un grand empire qui contrôlait le commerce dans la région. Cao remonta le fleuve Nzadi ou Zaire qui était selon lui la voie d’accès vers le royaume du prêtre Jean. En 1483, il rendit visite à Ntinu Nzinga Nkuwu dans sa capitale, Mbanza Kongo. Le royaume Kongo était alors à son apogée grâce à la production d’ignames et d’échange de houes et d’armes contre de l’ivoire avec les populations de l’intérieur de l’Angola. Le premier contact fut pacifique et certains dignitaires furent emmenés (ou capturés par surprise selon les sources) au Portugal5. Des échanges diplomatiques et commerciaux croissants sensuivirent. Grâce à laide des arquebusiers portugais, Nzinga Nkuwu put vaincre les Tékés et semparer de leurs gisements de cuivre. Des missionnaires catholiques arrivèrent dans la région en 1490, lannée suivante, Nzinga Nkuwu fut baptisé et prit le nom de Ndo Nzuawu (prononciation kongo de Dom Joãdo), imité par la famille royale et les proches du pouvoir. À sa mort, les anciens désignèrent un de ses enfants non chrétien, Mpanzu, pour lui succéder mais son fils aîné, Mvemba-a-Nzinga, baptisé Alfonso ou Ndo Funsu vers 1491, le renversa en 1509 11 et devint « par la Grâce de Dieu » le septième « roi du Congo, de Loango, de Kakongo et de Ngoyo, sur et sous le Zaïre, Seigneur dAmbundo et dAquisimanb 1, de Musunu, de Matamba, de Mulili, de Musuku et des Anziques, de la Conquête, de Pangu Alumbu, etc. ». Il reçut à cette occasion du roi du Portugal des armes et une bannière dargent à la croix de Saint André de gueules alésée. Voyant dans le christianisme un moyen de moderniser son pays, il encouragea les baptêmes et léducation et accueillit des jésuites qui ouvrirent une école pour 600 élèves. Il envoya son fils Lukeni Lua Nzinga au Portugal qui devint plus tard le premier évêque africain de lhistoire de lÉglise catholique moderne sous le nom de Henrique. La capitale du pays fut reconstruite en pierre et renommée São Salvador (Saint-Sauveur). Lalliance et la présence portugaise se renforcèrent jusquà devenir domination. Le commerce esclavagiste et le déclin du Manikongo Avec la découverte et lexploitation du Brésil, les Portugais se tournent vers la très lucrative Traite des noirs. La traite affaiblit le royaume, les marchands portugais traitaient directement avec les vassaux du roi et sapaient ainsi le pouvoir central. En 1526, le Manikongo écrivit au roi Jean III de Portugal, lui demandant de mettre fin à cette pratique. Sa requête reçut une réponse cynique et les relations entre les deux pays senvenimèrent. À sa mort, en 1548, Ndo Nzuawu était déconsidéré. Le royaume saffaiblit de plus en plus jusquà se disloquer et attirer les convoitises de ses voisins. La traite négrière et les conflits quelle entraîna dépeuplèrent toute la région et les densités de population de lépoque, qui étaient de 35 hab/km² chutèrent dramatiquement à 5 hab/km² au début du XIXe siècle.[réf. nécessaire] La domination portugaise et la fin du royaume Reproduction de 1754 dune carte de 1708. AU XVIIIe siècle, plusieurs des territoires revendiqués en 1535 par le manikongo Alphonse Ier sont devenus indépendants. En 1568, le Kongo fut envahi par les Yakas et sa capitale Mbanza-Kongo détruite12. Le roi Alvaro Ier dut demander de laide à Sébastien Ier de Portugal qui le rétablit en 1571, la suprématie portugaise devenant alors totale. En 1665, les colons portugais dAngola montèrent une expédition contre le royaume pour semparer de ses mines. Signe dun brassage de deux siècles, des Portugais servirent le Manikongo Antonio Ier du Kongo et des Kongo furent alliés aux colons5. Les Portugais furent victorieux, le Manikongo décapité et sa tête enterrée dans une chapelle située sur la baie de Luanda au cours dune cérémonie religieuse, tandis que la couronne et le sceptre du Kongo étaient envoyés à Lisbonne comme trophée. Le métis Manuel Roboredo, auteur et prêtre capucin métis qui avait essayé dempêcher cette dernière bataille trouva également la mort. Cependant, le royaume Kongo continua dexister comme un État fantoche durant deux siècles. Des luttes persistèrent jusquaux indépendances, comme celle de la reine Ana Nzinga qui tint en échec les coalitions portugaise, néerlandaise et britannique de 1626 à 1648 et freina lexpansion du commerce des esclaves. Ces sursauts nationalistes prirent parfois une forme religieuse comme lors de la croisade de la prophétesse Ndona Kimpa Vita à qui saint Antoine de Padoue aurait ordonné dunifier et libérer les Kongo. Elle fut condamnée au bûcher en 1706 par le Manikongo à la demande des Portugais13. A la conférence de Berlin en 1884-1885, les puissances européennes se partagèrent lAfrique ; le Portugal, sappuyant sur des traités antérieurs signés avec lEmpire Kongo, revendiqua une souveraineté sur ses territoires. Léopold II de Belgique reçut, à titre personnel, deux millions et demi de kilomètres carrés qui sont devenus lÉtat indépendant du Congo. Au nord-ouest de lÉtat ainsi formé, 500 000 km² revinrent à la France (il sagit du Congo-Brazzaville). En 1914, après une révolte, le Portugal abolit le titre de roi du Kongo.
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 09:28:09 +0000

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